Sur une série noire de six défaites d’affilée, le Thunder a raté une belle occasion de se relever lundi soir face à un autre cancre de la Ligue, les Rockets. Dans la défaite, Josh Giddey a été en difficulté à l’image de son club, à 1/9 aux tirs dont 0/5 à 3-points. Mais, même à côté de ses pompes au tir, le rookie australien d’Oklahoma City a tout de même pesé sur le jeu avec 5 rebonds, 2 contres et surtout 7 passes.
Déjà dans le Top 25 des meilleurs passeurs de la Ligue, et meilleur passeur chez les rookies à 5.7 offrandes par match, Josh Giddey n’a évidemment pas encore atteint sa maturité offensive, mais sa qualité de créateur de jeu crève l’écran sur ce début de saison. Son coéquipier Shai Gilgeous-Alexander ne s’y trompe pas.
« Il voit tout », déclare ainsi SGA dans The Oklahoman. « Et toutes ses passes atteignent leurs cibles. »
Avec près de 6 passes par match, et moins de 3 balles perdues par match (mieux que Cade Cunningham et Jalen Suggs, ses camarades rookies à 3.4), Josh Giddey réalise déjà des prouesses, alors même que son équipe pointe à l’avant-dernière place à la réussite aux tirs et à 3-points ! Une sacrée gageure.
Mieux vaut avoir les mains prêtes !
De la main droite ou de la main gauche, à terre ou en l’air, en mouvement ou sur jeu placé, Josh Giddey a déjà démontré une sacrée vision du jeu. Du haut de ses 2m03, le meneur du Thunder domine ses adversaires directs et il ne se fait pas prier dès qu’il voit le moindre interstice ou un coéquipier démarqué de l’autre côté du terrain.
« Bien souvent, il se trouve sur le côté droit du terrain et il balance une passe de la main gauche vers le coin opposé », sourit l’autre rookie, Jeremiah Robinson-Earl. « Le gars fait ça comme si de rien n’était. Alors que c’est une passe super difficile à faire. »
Avec Josh Giddey à la manœuvre, ses coéquipiers apprennent qu’il vaut mieux se préparer à tout. Toutes les passes sont envisageables et il faut donc avoir les mains prêtes pour récupérer le cuir. Sans quoi, c’est le bêtisier assuré.
« Je peux être dans le coin opposé et il peut décocher une passe qui m’arrive tout droit dans les mains pour le shoot », avance quant à lui Ty Jerome. « Il faut définitivement être prêt à recevoir la passe à tout instant avec lui. »
De son côté, Mark Daigneault a identifié trois spécificités pour expliquer ce succès immédiat de Josh Giddey à la passe. La première donnée est évidente, c’est sa taille : l’Australien est aussi grand que Darius Bazley, l’ailier fort titulaire du Thunder !
« C’est clairement un facteur. Il ne fait pas 1m78. Et puis, il a la capacité à délivrer la passe avec le toucher et la rapidité qu’il faut. Il peut faire ces passes. Et enfin, il y a le feeling et le QI, ce qu’on ne peut pas vraiment enseigner. »
À mi-chemin entre un lanceur et un quarterback
Comparé à certains joueurs de baseball pour sa précision aussi bien que pour sa « vélocité », Josh Giddey est un passeur à part aussi bien pour sa précocité que pour sa propension à passer le ballon des deux mains. À vrai dire, et bien qu’il soit droitier au tir, le natif de Melbourne a un faible pour envoyer des passes main gauche.
« Quand je jouais en jeunes, on commençait toujours l’attaque sur le côté gauche du terrain, donc c’est pour ça que je dribble le plus souvent de la main gauche, et que je fais la plupart de mes passes de la main gauche. Quand je lance ce genre de passes rapides, la défense ne s’y attend pas. Parfois, même nos gars ne s’y attendent pas non plus car c’est une passe risquée. Les gars apprennent à avoir les mains prêtes parce que j’envoie des passes un peu risquées parfois. »
Sur ce dernier point, Mark Daigneault ose une autre comparaison, non plus avec le baseball mais avec le football américain. Selon l’entraîneur en chef du Thunder, il faut non seulement avoir les qualités techniques pour réaliser des passes difficiles mais il faut aussi avoir l’audace de les tenter.
« Je n’ai encore rien eu à lui dire sur aucune balle perdue cette saison. Parce qu’il a le cran de jouer et d’essayer de créer du jeu. Je pense qu’il a un certain courage que beaucoup de très, très bons joueurs ont. [Comme Brett Favre, l’ancien quarterback des Packers], il a le cran pour tenter des passes risquées. Et c’est en quelque sorte impalpable. Mais lui est prêt à tenter la passe, et il est prêt à prendre les tirs aussi comme on l’a vu. »
Josh Giddey | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2021-22 | OKC | 54 | 32 | 41.9 | 26.3 | 70.9 | 1.8 | 6.0 | 7.8 | 6.4 | 1.6 | 0.9 | 3.2 | 0.4 | 12.5 |
2022-23 | OKC | 76 | 31 | 48.2 | 32.5 | 73.1 | 1.9 | 5.9 | 7.9 | 6.2 | 1.9 | 0.8 | 2.8 | 0.4 | 16.6 |
2023-24 | OKC | 80 | 25 | 47.5 | 33.7 | 80.6 | 1.4 | 5.0 | 6.4 | 4.8 | 1.4 | 0.7 | 2.1 | 0.6 | 12.3 |
2024-25 | CHI | 70 | 30 | 46.5 | 37.8 | 78.1 | 1.8 | 6.3 | 8.1 | 7.2 | 1.7 | 1.2 | 2.9 | 0.6 | 14.6 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.