Oscar Robertson et Jrue Holiday, même combat. À 50 ans d’intervalle, les deux meneurs possèdent un point commun : celui d’avoir triomphé avec les Bucks, la saison suivant leur arrivée dans le Wisconsin.
En 1970 et en 2020, les dirigeants de Milwaukee ont effectivement tenté un pari qui leur rapporterait gros quelques mois plus tard, en allant récupérer Oscar Robertson et Jrue Holiday. Deux meneurs établis en NBA, et qui plus est All-Star par le passé, censés faire passer un cap à une franchise, guidée par de monstrueux Kareem Abdul-Jabbar et Giannis Antetokounmpo, mais malheureuse en playoffs.
« Quand vous entendez ce nom, c’est forcément légendaire », estimait Jrue Holiday, à propos de cette comparaison avantageuse. « Je ne dis pas que je le suis, simplement qu’être dans la même discussion que lui, c’est une bénédiction. Je ne joue pas pour les distinctions, mais parce que j’adore ça et parce que j’adore gagner. Mais être mentionné en compagnie d’Oscar Robertson, c’est vraiment une bénédiction. »
Mis en confiance par toute une franchise
S’il ne sera probablement jamais considéré comme l’un des plus grands meneurs de l’histoire, contrairement à Oscar Robertson, le discret Jrue Holiday n’en reste pas moins l’un des meilleurs postes 1 de la NBA d’aujourd’hui. Extrêmement complet, en attaque comme en défense, le joueur de 31 ans a transformé les Bucks, enfin dotés d’un élément capable de se rendre indispensable, même lorsqu’il est maladroit.
Forcément, le principal intéressé ne pouvait que savourer ce sacre, au sein d’une équipe qui n’a jamais cessé de croire en lui depuis ses premiers pas dans le Wisconsin.
« Ça fait du bien, honnêtement », confiait Jrue Holiday, au sujet de ce titre. « Quand ils m’ont fait venir ici, j’ai dit à Jon [Horst, son GM] et Mike [Budenholzer, son coach] que je les appréciais et que ça faisait du bien de se sentir désiré. Ça a été comme ça tout au long de la saison. Ils m’ont fait confiance, ils m’ont mis la pression, mais je pense que leur confiance veut tout dire. »
Et l’ancien All-Star (2013) d’ajouter, sur son rôle aux côtés de Giannis Antetokounmpo et Khris Middleton : « C’est leur équipe. Je suis à l’aise dans le système, dans le fait de les épauler et dans le fait de performer dans mon rôle. Ces gars-là sont présents ici depuis plus longtemps, ils ont traversé pas mal de choses, surtout depuis deux ans. Et j’ai vraiment l’impression que c’était un effort collectif, nous avons assemblé la pièce manquante du puzzle et nous l’avons finalement emporté. »
Col bleu par excellence
Parmi les joueurs les plus sous-estimés de la ligue, et toujours assez critiqué, malgré des statistiques individuelles à en faire pâlir plus d’un (quasiment 18 points, 6 rebonds, 9 passes et 2 interceptions de moyenne, lors des playoffs 2021), Jrue Holiday semble clairement avoir trouvé l’environnement idéal pour laisser exprimer toute l’étendue de son talent.
Il faut dire que la ville de Milwaukee adore les cols bleus et ce n’est pas un hasard si, outre l’ancien pensionnaire des Pelicans, les Khris Middleton, Bobby Portis, Brook Lopez, P.J. Tucker et autres Pat Connaughton brillent comme rarement depuis leur arrivée dans la franchise du Wisconsin.
« Je ne me soucie pas de ce que pensent les autres de moi, parce que tout le monde connaît sa valeur », livrait le Californien de naissance, passé notamment par l’université de UCLA. « Je ne me concentre que sur l’équipe et nous avons en l’occurrence une superbe équipe. Nous avons deux superstars qui nous ont portées, tout au long des playoffs. Nous avons de supers ‘role players’. Nous avons de l’énergie, des shooteurs. C’est un excellent puzzle et chaque pièce de celui-ci a beaucoup contribué pour nous. Du rookie Jordan Nwora à Giannis Antetokounmpo. Ça a été un magnifique parcours. […] Tout le monde est humble, travaille dur et se soutient dans mon équipe. Il n’y a aucune jalousie. Tout le monde veut que chacun réussisse et je crois que c’est la raison pour laquelle nous en sommes arrivés là. »
Pas de répit pour le nouveau champion
Désormais auréolé de son nouveau statut de champion NBA, Jrue Holiday n’en aura pas fini pour autant avec la compétition en 2020/21.
En effet, à l’instar de son coéquipier, Khris Middleton, mais également de son rival des Finals 2021, Devin Booker, le 17e choix de la Draft 2009 doit rapidement enchaîner avec les Jeux Olympiques, dès ce week-end. Où sa sélection nationale de Team USA l’attend au Japon, pour deux nouvelles semaines d’efforts intensifs, du 23 juillet au 8 août.
Impossible, dans ces conditions, de couper complètement du basket et de trop se laisser aller, comme espéré…
« Je vais d’abord commencer par dormir », reconnaissait cependant un Jrue Holiday visiblement exténué par les Finals, concernant son planning des prochains jours. « J’ai beaucoup couru dans cette série. Donc je vais avant tout dormir, je ne vais pas vous mentir. Je vais célébrer ce titre avec ma famille et mon équipe, puis je vais prendre un autre vol pour une toute autre aventure. […] Je suis comme à court de mots. Je dois simplement fêter ça puis représenter ensuite mon pays. »
Jrue Holiday | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2009-10 | PHL | 73 | 24 | 44.2 | 39.0 | 75.6 | 0.8 | 1.8 | 2.6 | 3.8 | 2.1 | 1.1 | 2.1 | 0.2 | 8.0 |
2010-11 | PHL | 82 | 35 | 44.6 | 36.5 | 82.3 | 0.8 | 3.2 | 4.0 | 6.5 | 2.5 | 1.5 | 2.7 | 0.4 | 14.0 |
2011-12 | PHL | 65 | 34 | 43.2 | 38.0 | 78.3 | 0.9 | 2.4 | 3.3 | 4.5 | 2.1 | 1.6 | 2.1 | 0.3 | 13.5 |
2012-13 ☆ | PHL | 78 | 38 | 43.1 | 36.8 | 75.2 | 1.1 | 3.1 | 4.2 | 8.0 | 2.2 | 1.6 | 3.7 | 0.4 | 17.7 |
2013-14 | NOP | 34 | 34 | 44.7 | 39.0 | 81.0 | 0.8 | 3.4 | 4.2 | 7.9 | 2.7 | 1.6 | 3.1 | 0.4 | 14.3 |
2014-15 | NOP | 40 | 33 | 44.6 | 37.8 | 85.5 | 0.8 | 2.6 | 3.4 | 6.8 | 2.8 | 1.6 | 2.3 | 0.6 | 14.8 |
2015-16 | NOP | 65 | 28 | 43.9 | 33.6 | 84.3 | 0.4 | 2.6 | 3.0 | 6.0 | 2.3 | 1.4 | 2.6 | 0.3 | 16.8 |
2016-17 | NOP | 67 | 33 | 45.4 | 35.6 | 70.8 | 0.7 | 3.3 | 3.9 | 7.3 | 2.0 | 1.5 | 2.9 | 0.7 | 15.4 |
2017-18 | NOP | 81 | 36 | 49.4 | 33.7 | 78.6 | 0.8 | 3.7 | 4.5 | 6.0 | 2.5 | 1.5 | 2.6 | 0.8 | 19.0 |
2018-19 | NOP | 67 | 36 | 47.2 | 32.5 | 76.8 | 1.1 | 3.9 | 5.0 | 7.7 | 2.2 | 1.6 | 3.1 | 0.8 | 21.2 |
2019-20 | NOP | 61 | 35 | 45.5 | 35.3 | 70.9 | 1.3 | 3.5 | 4.8 | 6.7 | 2.4 | 1.6 | 3.0 | 0.8 | 19.1 |
2020-21 | MIL | 59 | 32 | 50.3 | 39.2 | 78.7 | 1.2 | 3.3 | 4.5 | 6.1 | 1.7 | 1.6 | 2.2 | 0.6 | 17.7 |
2021-22 | MIL | 67 | 33 | 50.1 | 41.1 | 76.1 | 1.0 | 3.5 | 4.5 | 6.8 | 2.0 | 1.6 | 2.7 | 0.4 | 18.3 |
2022-23 ☆ | MIL | 67 | 33 | 47.9 | 38.4 | 85.9 | 1.2 | 3.9 | 5.1 | 7.4 | 1.7 | 1.2 | 2.9 | 0.4 | 19.3 |
2023-24 | BOS | 69 | 33 | 48.0 | 42.9 | 83.3 | 1.2 | 4.2 | 5.4 | 4.8 | 1.6 | 0.9 | 1.8 | 0.8 | 12.5 |
2024-25 | BOS | 62 | 31 | 44.3 | 35.3 | 90.9 | 1.2 | 3.0 | 4.3 | 3.9 | 1.6 | 1.1 | 1.2 | 0.4 | 11.1 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.