C’est le gros point noir de ce début de Finals, côté Suns. Entré en jeu dans le premier quart-temps du Game 1, Dario Saric s’est ensuite gravement blessé au genou droit, au bout de deux minutes.
Et le verdict est sans appel, avec une rupture du ligament croisé antérieur diagnostiquée pour le Croate. Forcément, sa série face aux Bucks est dorénavant terminée. Quant à sa participation à la saison 2021/22, elle est déjà remise en question.
Un rêve qui se brise dès les premières minutes
Pour le joueur comme pour l’homme, cette blessure est évidemment terrible. D’autant que l’ailier-fort de 27 ans se faisait une joie de disputer les Finals pour la première fois de sa carrière, après plusieurs années compliquées chez les Sixers puis chez les Wolves…
« C’est un rêve qui devient réalité », déclarait-il mardi matin. « Ça récompense tous ces matchs et tous ces entraînements que vous effectuez depuis vos 7-8 ans. Et pour moi, qui suis maintenant âgé de 27 ans, c’est l’heure. Ça y est, c’est maintenant. Peu importe que vous jouiez 2, 5 ou 15 minutes, peu importe ce que le coach décide, vous devez aller sur le terrain et vous battre. Jouer aussi vite et dur que possible, pour aider votre équipe à l’emporter. »
Pour les Suns, cette perte est tout autant regrettable puisque Dario Saric, très apprécié par ses coéquipiers et ses entraîneurs, n’était autre que la principale rotation intérieure, derrière Deandre Ayton.
Ni plus ni moins qu’un crève-coeur pour Monty Williams, qui a déjà eu « Super Dario » sous ses ordres à Philadelphie, lorsqu’il était assistant de Brett Brown en 2018/19, et qui souhaitait avant tout ne pas s’attarder sur l’aspect du jeu, dans un tel contexte.
« C’est l’une de ces situations qui vous brisent véritablement le coeur », livrait ainsi le coach de Phoenix. « Dario [Saric] est quelqu’un que j’ai déjà pu côtoyer à deux reprises : je l’ai entraîné à Philadelphie et j’ai la chance de pouvoir le refaire ici. Il est la représentation même de ce que sont les Suns : c’est un travailleur acharné, un homme incroyable. Et il était tellement impatient à l’idée de participer à ces Finals, de pouvoir jouer quelques minutes. Donc c’était vraiment difficile d’entendre qu’il souffrait d’une telle blessure. »
Le mental mis à rude épreuve
Même son de cloche chez Devin Booker qui, en bon leader, tenait surtout à témoigner tout son soutien à Dario Saric, auquel il est très attaché. Comme l’ensemble du vestiaire des Suns.
« Ça fait mal, ça fait mal à tout notre groupe. Dario [Saric] est notre gars. Vous ne pouvez pas le voir, mais c’est notre source d’énergie dans le vestiaire. Nous l’adorons et nous sommes de tout cœur avec lui. Nous allons rester à ses côtés, nous assurer qu’il va bien mentalement et qu’il conserve le bon état d’esprit. Pour ce qui est du jeu, sa présence va évidemment nous manquer, compte tenu de toutes les choses qu’il réalise. Tout le monde va devoir en faire un peu plus. »
Très soudés, les joueurs et l’organisation de Phoenix ont donc, dans un premier temps, voulu s’assurer que Dario Saric se trouvait dans les bonnes dispositions sur le plan mental, en le contactant régulièrement.
« Je lui ai parlé et il était évidemment choqué, il se sentait très mal », confiait Monty Williams. « J’ai donc demandé à toute l’équipe de s’assurer que tout allait bien, pour Karla [sa compagne, ndlr] et pour lui. Un long chemin l’attend désormais, mais c’est un travailleur appliqué, assidu. Nous savons qu’il reviendra plus fort. Même si c’était un choc de le voir nous quitter de la sorte. »
Et Chris Paul, qui a visiblement bien entendu la demande de son coach, d’ajouter à propos de son coéquipier : « C’est dur. J’ai parlé avec Dario [Saric], dès mon arrivée [hier] matin, juste pour entendre sa voix. C’est un gars entièrement dévoué à l’équipe, il travaille dur tous les jours. C’est l’un des nôtres, notre frère, donc c’est dur. Très dur. »
Qui pour remplacer « Super Dario » ?
Pour finir, lors de ces traditionnelles sessions de disponibilité pour les médias, Monty Williams a également été invité à évoquer les ajustements tactiques qui découleraient de l’absence du polyvalent Dario Saric (8.7 points et 3.8 rebonds de moyenne, en 17 minutes de jeu, en saison régulière).
D’après le coach des Suns, trois noms reviennent ainsi sur la table, lorsqu’il lui est demandé qui remplacera le Croate dans sa rotation : l’intérieur Frank Kaminsky, pour du poste pour poste, ou les ailiers Torrey Craig et Abdel Nader, en cas de « small ball ».
« Nous avons différentes options. Frank [Kaminsky] nous apporte sa taille et ses qualités d’organisateur, il est intelligent. Nous avons choisi de partir en « small ball » la dernière fois. Avec Torrey [Craig] bien sûr, mais nous pouvons aussi compter sur [Abdel Nader], qui peut jouer 4 ou 5. Nous prendrons cette décision sur le tas, mais ces trois noms me viennent à l’esprit. Ensuite, le plus important sera de s’assurer que les couvertures défensives sont respectées avec ces joueurs-là. Car quand vous jouez petit, avec Torrey ou Abdel, il faut qu’ils puissent comprendre comment défendre au poste de pivot, ce qu’ils n’ont pas l’habitude de faire. Enfin, sur le plan offensif, ça peut aussi un peu changer, car ces joueurs ont l’habitude de jouer 3 ou 4. Mais, là, vous les mettez dans une situation où ils jouent 5. »
Réponse à cette interrogation à partir de la nuit prochaine, lors du Game 2, toujours disputé à Phoenix.
Dario Saric | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2016-17 | PHL | 81 | 26 | 41.1 | 31.1 | 78.2 | 1.4 | 5.0 | 6.3 | 2.2 | 2.0 | 0.7 | 2.3 | 0.4 | 12.8 |
2017-18 | PHL | 78 | 30 | 45.3 | 39.3 | 86.0 | 2.0 | 4.7 | 6.7 | 2.6 | 2.1 | 0.7 | 1.9 | 0.3 | 14.6 |
2018-19 * | All Teams | 81 | 25 | 43.7 | 36.5 | 88.0 | 1.6 | 4.1 | 5.7 | 1.6 | 2.2 | 0.6 | 1.2 | 0.1 | 10.6 |
2018-19 * | MIN | 68 | 24 | 45.4 | 38.3 | 87.5 | 1.5 | 3.9 | 5.5 | 1.5 | 2.1 | 0.6 | 1.1 | 0.1 | 10.5 |
2018-19 * | PHL | 13 | 31 | 36.4 | 30.0 | 90.0 | 1.6 | 5.1 | 6.7 | 2.0 | 3.0 | 0.3 | 1.9 | 0.2 | 11.1 |
2019-20 | PHX | 66 | 25 | 47.6 | 35.7 | 84.4 | 1.5 | 4.6 | 6.2 | 1.9 | 2.4 | 0.6 | 1.3 | 0.2 | 10.7 |
2020-21 | PHX | 50 | 17 | 44.7 | 34.8 | 84.8 | 0.9 | 2.9 | 3.8 | 1.3 | 1.9 | 0.6 | 1.1 | 0.1 | 8.7 |
2022-23 * | All Teams | 57 | 14 | 45.8 | 39.1 | 82.9 | 0.9 | 2.7 | 3.6 | 1.3 | 1.7 | 0.4 | 1.0 | 0.1 | 6.4 |
2022-23 * | PHX | 37 | 14 | 42.7 | 39.1 | 81.8 | 1.1 | 2.8 | 3.8 | 1.5 | 1.9 | 0.4 | 1.0 | 0.1 | 5.8 |
2022-23 * | OKC | 20 | 14 | 51.5 | 39.1 | 84.4 | 0.7 | 2.5 | 3.2 | 0.8 | 1.5 | 0.3 | 0.9 | 0.1 | 7.3 |
2023-24 | GOS | 64 | 17 | 46.6 | 37.6 | 84.9 | 1.1 | 3.3 | 4.4 | 2.2 | 1.8 | 0.5 | 1.2 | 0.2 | 8.0 |
2024-25 | DEN | 16 | 13 | 36.2 | 26.9 | 70.0 | 0.9 | 2.2 | 3.1 | 1.4 | 1.2 | 0.4 | 0.9 | 0.1 | 3.5 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.