Au début de cette saison, il n’y avait que 7 coaches noirs sur les 30 de la NBA, et c’était quasiment deux fois moins qu’en 2013. Et lorsque les Wolves ont remplacé Ryan Saunders par Chris Finch, des voix s’étaient élevées contre ce choix, effectué par la franchise de Minneapolis sans le moindre entretien.
Aujourd’hui, sept équipes cherchent un coach, et c’est autant d’opportunités d’équilibrer la donne en matière de diversité, dans un sport où 82% des joueurs sont noirs (statistiques 2019). D’autant que les playoffs 2021 démontrent que les coaches noirs réussissent avec trois d’entre eux en finale de conférence : Tyronn Lue, Nate McMillan et Monty Williams.
« Trois des quatre coaches restants sont des entraîneurs noirs, et ça en dit long sur notre manière de coacher » avait expliqué Tyronn Lue samedi. « J’espère que nous pourrons arrêter d’être méprisés et que nous pourrons construire et ouvrir la voie à d’autres jeunes entraîneurs noirs. Je pense qu’il y a beaucoup d’ouvertures cet été, et j’espère que beaucoup de GM et de propriétaires verront que les entraîneurs noirs sont de bons entraîneurs et j’espère qu’ils donneront une chance aux jeunes entraîneurs qui arrivent aujourd’hui. »
Doc Rivers, le modèle
Est-ce que Tyronn Lue ressent une pression particulière en tant qu’entraîneur noir ? « Je ne pense pas qu’il y ait une pression supplémentaire, mais je veux bien faire pour qu’ils puissent continuer à le voir. Comme je l’ai dit, j’ai appris de Doc Rivers et j’ai eu la chance d’être avec lui pendant si longtemps et de voir comment il a supporté cette charge et comment il a répondu à beaucoup de choses différentes, beaucoup de critiques. Gagner le championnat, ne pas être une grande équipe… J’ai donc beaucoup appris de lui et j’espère pouvoir faire la même chose pour ces jeunes entraîneurs qui arrivent. »
La bonne nouvelle, c’est qu’il y aurait une vraie prise de conscience chez les dirigeants, notamment chez les Celtics, les Wizards ou les Pelicans, et ils sont très nombreux à passer actuellement des entretiens, qu’il s’agisse de Chauncey Billups, Darvin Ham, Jason Kidd ou encore Willie Green, Brian Shaw, Jamahl Mosley et Ime Udoka.
« Il y a tellement de candidats valables » insiste Monty Williams, le coach des Suns. « Willie Green s’entretient avec des équipes au moment où nous parlons. Il y a Darvin, Sam Cassell, Chauncey. Ce sont des gars qui, lorsque je les regarde, que je leur parle et que je pense à l’époque où j’étais à leur place, sont tellement en avance sur moi. Je me dis : « Ouah ! » Ces gars-là méritent une chance. Et j’ai eu deux emplois. Dès que j’en ai l’occasion, j’essaie de promouvoir ces gars-là. Et si je peux les aider quand ils sont dans le processus ou qu’ils espèrent l’être… Je me rappelle où j’en étais au même stade qu’eux. Je pense à l’intelligence de Willie, Chauncey, Darvin et Sam. C’est plutôt cool de voir qu’on les mentionne. Les gens font attention à eux et j’espère qu’ils auront leur chance. »
Phoenix, seule franchise de l’Ouest avec un tandem GM/coach noir
Finaliste pour le trophée du meilleur coach, Monty Williams a permis aux Suns de décrocher leur premier titre de division depuis 2007, et de mettre fin à une décennie d’attente en qualifiant la franchise en playoffs. Au-dessus, James Jones vient d’être élu meilleur dirigeant de l’année, et c’est l’unique tandem GM/coach noir à l’Ouest.
Pour Devin Booker, cette diversité est d’ailleurs l’une des clés de la réussite des Suns.
« Les gens ont conscience de ce qui se passe et réalisent qui sont les vraies têtes pensantes du basket » conclut Devin Booker. « Ils consacrent d’innombrables heures à leur art et à leur travail. Ils connaissent ces situations pour les avoir vécues sur le terrain auparavant. Il est plus facile pour eux de nous parler lorsqu’ils comprennent d’où nous venons. Cette connexion entre le GM, le coach et les joueurs est très importante si vous voulez gagner gros ».