Michael Malone, la main de velours dans un gant de fer

Perdre son deuxième meilleur joueur pour plusieurs mois n’est jamais une bonne nouvelle pour une équipe. Mais c’est encore plus douloureux quand cet événement intervient à quelques semaines du début des playoffs. C’est le scénario vécu par les Nuggets en avril dernier, donc à un mois du premier tour, avec la blessure de Jamal Murray (rupture d’un ligament croisé du genou).

Après sa finale de conférence dans la « bulle » en 2020, Denver réussissait une nouvelle solide saison régulière et nourrissait de grosses ambitions, notamment liées aux recrues arrivées en cours d’exercice (JaVale McGee et Aaron Gordon). Comment rebondir après ce coup de massue ?

« Ce que j’ai appris de mes années dans le basket et ce que j’ai essayé d’apporter à cette équipe depuis six saisons, c’est que face à l’adversité, on ne peut pas fuir », résume le coach à ESPN. « Il faut rester positif. On est régulier dans ce domaine : on le fait chaque jour, peu importe les événements. »

Positive attitude et culture du « pas d’excuse »

Malone a donc appliqué sa méthode douce, proche des joueurs, qui reste bien éloignée de son image sur le banc où il déborde parfois d’énergie et n’hésite jamais à élever la voix. Il semble dur alors qu’en réalité, dans le secret de son vestiaire, il est bien plus calme, garde la mâchoire fermée et se plonge dans le silence pour trouver des solutions.

« Lors de l’entraînement suivant, je suis arrivé avec les statistiques de Jamal. J’ai lu ça : les points, les passes, les 3-pts », raconte l’entraîneur. « Je voulais que chacun soit au courant de ce qui allait nous manquer. Ces 24 heures ont été fortes en émotion pour nous tous. Mais j’avais besoin de dire aux joueurs que je ne voulais pas qu’ils se transforment en Jamal. Ils n’avaient pas à jouer un autre rôle. Mais il fallait être positif, avoir le bon langage corporel. Croire en eux et en leurs coéquipiers. C’est ce que font les bonnes équipes. »

Le discours a produit des actes. Les Nuggets ont terminé la saison sans Murray avec un bon bilan de 13 victoires pour 5 défaites, finissant à la 3e place de l’Ouest alors qu’ils étaient 4e au moment de la blessure de leur meneur de jeu.

« La résistance de cette équipe est un reflet direct de Malone », estime le président de la franchise, Tim Connelly. « On n’a pas connu beaucoup de séries de défaites ces six dernières saisons et on a toujours bien répondu dans les moments compliqués. C’est en grande partie grâce à lui. »

Menés 1-0 à domicile après le premier match contre les Blazers, les joueurs du Colorado ont inversé la tendance et après ce Game 3 à Portland, ils sont désormais aux commandes de la série (2-1) en ayant repris l’avantage du terrain. Une pierre de plus dans l’édifice de Malone : « Pas d’excuses, on croit à ça », insiste-t-il. « Voilà pourquoi je suis si fier de cette équipe. »