Pour sa première expérience sur un banc, ambitieux qu’il était lors de sa nomination, Stephen Silas ne pensait sans doute pas vivre un tel chemin de croix.
Il arrivait pour coacher Russell Westbrook et James Harden et n’a finalement plus aucun des deux dans son groupe depuis mi-janvier. Puis la blessure de Christian Wood a totalement brisé la dynamique de l’équipe, qui a chuté avec 20 défaites de suite et n’a remporté que deux matches en deux mois !
Pour se rassurer, Stephen Silas peut prendre exemple sur son adversaire de lundi soir, Monty Williams, désormais deuxième à l’Ouest alors que Phoenix avait accumulé les saisons sans saveur ni playoffs ces dernières années.
« Pendant plusieurs saisons, les Suns étaient en difficulté et se cherchaient », rappelle Stephen Silas au Houston Chronicle. « On fait progresser les joueurs, certains viennent, d’autres partent et finalement, ça marche. Il réalise un travail remarquable, et ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il suffit de regarder leur saison passée et comment tout s’est débloqué dans la bulle. J’aimerais que notre groupe grandisse ainsi. »
« Je ne suis pas assez vieux pour être un mentor, mais si je peux aider quelqu’un dans une situation que je connais, alors je le fais »
Car si l’arrivée de Chris Paul a évidemment permis de franchir un sacré cap, les progrès étaient déjà visibles dans la « bulle », avec huit victoires en huit matches. Grâce notamment au travail de Monty Williams.
« C’est quelqu’un dont je m’inspire », assure le technicien texan. « C’est un mentor, un grand coach, quelqu’un avec lequel je parle. Il a dirigé cette équipe dans la bonne direction. On le voit dans l’état d’esprit, quand les choses se passent bien, ils sautent de joie. Ils sont le reflet de Monty Williams. »
Pour sa septième saison sur les bancs NBA (deux à Phoenix, cinq à New Orleans), Monty Williams ne va (sauf accident) disputer les playoffs que pour la troisième fois d’ici quelques semaines. Les saisons difficiles où les revers sont plus nombreux que les succès, il connait. Il peut donc se mettre à la place de Stephen Silas et le soutenir, surtout qu’ils sont de la même génération (49 ans pour Monty Williams, 47 pour Stephen Silas).
« On essaie de l’encourager », explique-t-il. « Je veux qu’il sache que je suis là s’il a besoin de parler. Il a dû faire avec beaucoup de choses : les transferts, les blessures. Et tout ça, pendant une première saison avec le Covid-19, un training camp raccourci. Il n’a pas vraiment eu l’opportunité de mettre sa patte sur son équipe. On ne parle pas assez de ça, quand on évoque la fraternité des coaches : on se surveille. J’ai eu des anciens, comme Gregg Popovich et Doc Rivers ou encore Nate McMillan, sur lesquels je peux m’appuyer. Je ne suis pas assez vieux pour être un mentor, mais si je peux aider quelqu’un dans une situation que je connais, alors je le fais. »