Avant que sa carrière ne soit ternie par les blessures à répétition, Penny Hardaway a incarné le joueur 2.0, le basketteur du futur dans les années 90, le « next Michael Jordan », avec un jeu aussi spectaculaire qu’efficace, notamment au Magic lorsqu’il formait un duo dominateur avec Shaquille O’Neal.
Avec un style plus proche du jeu actuel que de celui de son époque, avec un basket davantage tourné vers le tir à 3-points et la transition, Penny Hardaway a confié à Yahoo! Sports qu’il aurait aimé voir comment il aurait pu se débrouiller dans la NBA actuelle.
« J’aurais eu des stats de folie, parce que mon jeu correspond à cette époque. Je n’étais pas particulièrement un shooteur à 3-points, mais ça m’aurait permis de travailler vraiment sur mon tir extérieur. Nos pourcentages de réussite, c’était une question de fierté, on ne voulait pas shooter en dessous de 50% de réussite et je ne voulais pas m’aventurer dans les eaux profondes comme je disais, à shooter trop de 3-points. Mais si j’avais joué à l’époque d’aujourd’hui, j’aurais clairement pris au moins 8 tirs à 3-points par match et le jeu de transition faisait déjà partie de mon identité. Le style de jeu qui est pratiqué aujourd’hui me ressemble davantage ».
Même s’il ne se considère pas comme un shooteur à 3-points, et que son adresse en carrière de loin est en effet médiocre (31.6%), Penny Hardaway en prenait tout de même environ quatre par match entre 1995 et 1997. Même s’il faut rappeler que la NBA avait rapproché la ligne à 6m70, au lieu de 7m25, pendant ces trois saisons.
Des inspirations géniales
Pour ce qui est de son jeu de transition, il y aurait de quoi faire une belle mixtape avec toutes ses inspirations de génie en contre-attaque. Enfin, on peut aussi mentionner cette action de légende qui a inspiré la nouvelle génération, ce fameux « half-spin step-back » réussi lors du Game 4 du premier tour des Playoffs 1997 entre Orlando et Miami, un « move » que personne n’avait encore réalisé en match.
« Ça a été plus ou moins pensé parce que Keith Askins était un très bon défenseur. Et j’étais quelqu’un qui réfléchissait beaucoup, un joueur au QI élevé, que je savais que si je faisais mon spin, il allait m’attendre au tournant », s’est-il remémoré. « Donc je n’ai fait qu’un demi-tour pour qu’il se place sur ma gauche en sachant que j’allais faire ce pas vers la droite pour m’écarter de lui afin de créer un écart. Il s’est quand même bien rapproché, mais à ce moment-là, j’étais déjà en train de shooter, et je ne l’ai pas vraiment calculé, même si je savais qu’il allait essayer de me contrer. Je me sentais bien, tout roulait pour moi dans cette série. Je venais d’enchaîner deux matchs de suite à plus de 40 points, c’était comme si je ne pouvais pas rater un tir. Et sur cette action, j’ai essayé de le piéger et ça a marché. Et quand j’ai fait mon step-away, il n’était plus là ».
Malheureusement pour lui, le Heat de Tim Hardaway et Alonzo Mourning avait remporté le Game 5 décisif. Et Penny Hardaway a malheureusement entamé sa longue descente aux enfers par la suite.