Cadre de Gonzaga qui démarre sa March Madness dans la nuit de samedi à dimanche dans la peau de grandissime favori, Joël Ayayi rêve de conclure la saison sur un titre universitaire. Après une saison passée stoppée net par le Covid l’an passé, le natif de Bordeaux peut enfin savourer cette expérience unique, avec pour objectif d’aller au bout avec les Zags, . Entretien.
C’est la dernière ligne droite pour cette saison avec la March Madness, finalement après plus d’un an d’attente ! Quel est l’état d’esprit dans le groupe ?
Franchement on se sent très bien, on est vraiment super excités. On est heureux, c’est vraiment un soulagement pour nous. On était déçu l’an passé et avec toutes les difficultés et le contexte actuel, on est vraiment content d’avoir la possibilité de disputer un tournoi final. Ils n’ont pas annulé, donc tout le travail n’aura pas servi à rien (rires). On est confiants, c’est la dernière ligne droite. On regarde droit devant, on ne pense qu’à gagner match après match. On a vraiment hâte que ça commence.
Gonzaga est hyper favori, après une saison parfaite (24 victoires, 0 défaites). Comment gère-t-on ce statut de favori ?
Sur un match, beaucoup de choses sont possibles. On sait comment la March Madness se passe, il y a toujours des surprises. Il faudra gagner six matches, l’un après l’autre. Chaque match commence à 0 à 0, les rankings, c’est un peu du « bla bla »… Pour nous, rien n’est joué d’avance. À ce niveau, tout est une question de préparation, de qui en veut le plus. Surtout quand tu as l’étiquette de favori. Tu te dois de te méfier, et c’est encore plus dur car chaque adversaire aura très faim contre nous après notre superbe saison. Il faudra se tenir prêt, il ne faudra pas s’effondrer face à la pression, il faudra être agressif. On sait ce que l’on doit faire, on doit continuer sur la lancée de la saison.
« Le fait de vouloir marquer l’histoire, d’être les premiers nous donne encore plus faim »
En quoi l’équipe de cette saison est meilleure que celle de la saison passée ?
Je pense que c’est juste le talent. On a 6,7 gars qui sont vraiment ultra talentueux, mais on a aussi 2,3 gars sur le banc qui ne joue quasiment pas mais qui sont super forts, le talent est vraiment là, c’est certain. On associe cela avec la culture du jeu que l’on a à Gonzaga, en plus de notre éthique de travail intense, et tout cela ensemble fait que l’on est plus forts que l’an passé. Je pense qu’en terme de talent, même brut, on est meilleurs que l’an passé. On a aussi beaucoup progressé, dans tous les domaines de jeu.
Après avoir gagné le tournoi de votre conférence WCC à deux reprises, un premier titre universitaire bouclerait la boucle ?
On a la volonté de terminer le travail après nos progressions et les titres de conférence des dernières saisons. On est doucement et tranquillement monté en puissance depuis 3,4 ans, et on sent que Gonzaga s’approche du sommet. On veut atteindre le sommet. Si on n’y arrive pas cette saison, on n’aura tout donné malgré tout. Le fait de vouloir marquer l’histoire, d’être les premiers nous donne encore plus faim, encore plus de motivation. Je pense que cette année est la bonne, au moins je l’espère ! On a tout fait pour depuis le début de la saison, on progresse semaine après semaine. Franchement, on a eu une saison incroyable et on aimerait la terminer de la meilleure manière possible.
Un petit mot sur votre saison, qui est jusqu’à présent très solide…
Oui, je suis vraiment content de ce que j’ai réalisé cette saison avec l’équipe, je me sens vraiment bien. C’est un plaisir de jouer avec les gars et on sent que cette compétitivité nous fait tous devenir meilleur joueur jour après jour. Je sais qu’il reste encore des matches mais globalement, je peux dire que la saison écoulée est satisfaisante.
« Ayo Dosomnu sait tout faire, il fait tout très bien »
Selon vous, quelles sont les trois équipes à surveiller ?
Je vais commencer par Illinois. Ils ont terminé la saison en trombe mais j’ai quand même l’impression qu’ils sont encore un peu sous-côté. Koffi Cockburn et Ayo Dosomnu, c’est vraiment un super « dynamic duo », je les aime bien. Avec des gars comme André Curbelo et certains autres joueurs de complément, ils sont vraiment supers intéressants. Curbelo, je me souviens de lui au mondial U19 de 2018, et le gars est un vrai scoreur, il est très dangereux. Ils ont un collectif bien huilé.
J’aime beaucoup aussi Florida State. Ils sont peut-être un peu moins talentueux que par le passé, mais ils jouent physique, ils ont des joueurs qui ont de l’envergure. Pour les équipes qui vont jouer contre eux, la tâche sera compliquée car ils sont vraiment difficiles à manier. C’est une université qui fait toujours de bons matchs durant la March Madness. Pour la suivante…(il réfléchit), je ne vais pas vous en donner une troisième, mais une troisième et une quatrième ! (rires). Oklahoma State, c’est vraiment très fort aussi. Avec l’équipe qu’ils ont, ils auraient pu finir la saison sur un ranking un peu plus élevé, mais c’est comme ça… Enfin, Texas Tech. Ils sont comme Florida State, ils sont embêtants, solides en défense, ils savent jouer de manière intelligente en attaque. Mac McLung est fort, vraiment.
Et côté joueurs, qui doit-on regarder de près ?
Mon premier, je dirais Ayo Dosomnu. Il sait tout faire, il fait tout très bien. Rebond, passe, création, et il est grand pour un gars qui joue à son poste. Ensuite, je dirais James Bouknight de Connecticut. UConn est une équipe qui peut faire de belles choses, c’est certain. Lui, c’est vraiment un scoreur, ça va être un problème pour beaucoup d’équipes. Il peut en mettre 30, 40 s’il le veut. Il en mettra juste assez pour que son équipe gagne quelques matches. Ce genre de joueur, c’est dur à gérer car ils sont un peu imprévisibles en attaque.
Pour mon 3e joueur, je dirais Jason Preston d’Ohio. Il est un peu comme Bouknight, c’est un gars qui était un peu hors radar mais qui est tellement talentueux et qui a si faim de gagner et de progresser qu’il fera de belles choses. Sur ce genre de tournoi, qui est vraiment intense car à élimination directe, il peut prendre feu et plier un match à lui tout seul. Pour des gars comme Preston, c’est la scène parfaite afin qu’il brille et qu’il fasse encore plus parler de lui. Ça va être intéressant car ils vont jouer Virginia qui est toujours une bonne équipe, forte défensivement. Même s’il est bien moins entouré que Bouknight à UConn, Preston peut poser des problèmes à Virginia, à mon avis.
Propos recueillis en visio-conférence