Patrick Williams, un profil à la Scottie Pippen ?

Arturas Karnisovas est revenu sur sa première Draft en tant que président des Bulls. Le Lituanien a apprécié et pense que la soirée a parfaitement répondu à son plan, le vice-président de Chicago ayant même conclu en reprenant la dernière phrase de Jerry Krause prononcée au soir de la Draft de 1987.

« Je pense que dans l’ensemble, ce soir, nous avons drafté les joueurs que nous visions. Et ça n’arrive pas très souvent. J’ai reçu une tonne de SMS de dirigeants de la ligue et ils me disaient tous : « Profite de ta soirée ». Et c’est ce que j’ai fait. C’est spécial pour moi. C’est ma première soirée en tant que dirigeant des Bulls. J’ai trouvé que c’était une soirée très réussie ».

Meneur de jeu au lycée

Ce soir de juin 1987, Jerry Krause avait prononcé ces mots en récupérant… Scottie Pippen, via un échange. C’était un ailier avec des qualités de meneur de jeu, et c’est justement ce qui séduit les Bulls.

« Qualités athlétiques, polyvalence, possibilité de joueur à plusieurs postes » énumère Arturas Karnisovas sur le site officiel des Bulls. « Son dribble est quelque chose de très sous-estimé. Les gens n’ont pas vu cette qualité à l’université, mais pendant trois ans au lycée, il jouait meneur de jeu. Il est arrivé à Florida State à 17 ans. On a vu sa progression match après match, et il est devenu de plus agressif, il attaquait le cercle de plus en plus, il shootait de mieux en mieux. C’est difficile de trouver un joueur qui n’a eu 19 ans qu’en août avec une telle maturité et une telle envie d’apprendre. Plus on a étudié Patrick, plus on l’a aimé. »

Et quand on l’interroge sur cette comparaison avec Scottie Pippen, il répond : « Scottie était un très bon joueur. Je pense simplement que Patrick était très petit lorsqu’il jouait meneur au lycée. Je crois qu’il a grandi de 20 centimètres au lycée. Mais il a gardé ses qualités, et c’est précieux. Je ne suis pas d’accord avec la perception que les gens ont de lui. Ils pensent que c’est un athlète brut, sans qualités. Quand je vois ses qualités, son dribble, son tir et ses passes, je suis contre l’idée que ce n’est qu’un athlète. Il sait comment jouer. C’est un défenseur polyvalent, qui peut défendre des postes 1 à 5. Je ne sais même pas quel est son poste. Si vous regardez des matches de Florida State, vous verrez qu’après un panier, il défend tout terrain sur des arrières. C’est vraiment unique d’avoir de telles qualités chez un joueur athlétique et grand. »

En fait, Patrick Williams est taillé pour la NBA actuelle selon son président : « Il a de grands bras, de grandes mains… Il a un tel potentiel… Il peut jouer des postes 1 à 5. Il joueur meneur au lycée. C’est un gamin humble, plus mature que son âge. C’est la NBA d’aujourd’hui. »

Contrairement à Jarry Krause en 1987, Arturas Karnisovas n’a pas eu besoin d’un échange pour récupérer sa cible numéro 1. Au moment du quatrième choix, réservé aux Bulls, il a ainsi foncé sur Patrick Williams, disponible après Anthony Edwards, James Wiseman et LaMelo Ball.

« Plus nous creusions dans son passé, plus nous avons pu voir que c’était notre homme », poursuit-il. « Nous avons aussi besoin de joueurs dans notre ligue qui peuvent jouer à plusieurs postes. C’est un athlète d’élite. Avec le quatrième choix, nous étions vraiment heureux dans cette position parce que nous savions que nous avions une chance de prendre Patrick. Nous en sommes restés là et nous avons eu notre joueur ».

Un temps d’adaptation à prévoir

Même s’il attend beaucoup de ce renfort d’à peine 19 ans, Arturas Karnisovas ne lui met pas la pression et assure qu’il saura se montrer patient. À l’instar d’Anthony Davis, Patrick Williams a poussé d’un seul coup, et il est donc passé d’un rôle de meneur de jeu à celui d’ailier en quelques mois.

« Je pense que cela lui prendra un certain temps », a-t-il reconnu au sujet de l’adaptation de Patrick Williams. « Mais il connaît déjà beaucoup de joueurs de l’équipe, dont Coby (White). Ils sont tous les deux de Caroline du Nord. Je pense donc que la transition va être un peu plus facile. Mais il n’a fait qu’une année de basket universitaire avant d’entrer en NBA. Il va donc falloir s’adapter. Mais c’est le genre de gamin qui est prêt à apprendre. Il est très curieux. Il pose des questions sur ce qu’il peut faire de mieux. Et j’ai vu une énorme croissance sur une très courte période. Je ne m’inquiète donc pas pour ça ».

Et puis, s’il faut en finir avec cette comparaison avec Scottie Pippen, rappelons que ce dernier était remplaçant lors de son année rookie. On connaît la suite…