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Jamal Murray : A Superstar Is Born

C’est la star montante de la Ligue sur ces playoffs 2020. Après avoir croisé le fer avec Donovan Mitchell, Jamal Murray s’est défait de Kawhi Leonard et Paul George. Il défie maintenant LeBron James et les Lakers en finale de conférence Ouest…

C’est une des images fortes de cette bulle NBA à Orlando.

On est le dimanche 30 août. Les Nuggets viennent d’arracher un Game 7 improbable face à Utah au premier tour des playoffs. Héroïque avec un deuxième match à 50 points (plus 6 passes et 5 rebonds) dans la série, Jamal Murray craque au micro de la télé américaine.

Avec le visage de George Floyd dessiné sur ses chaussures, assorti des poings levés du Black Lives Matter, le Canadien vide son sac sur les ondes nationales.

« Dans la vie, il faut trouver des choses qui ont de la valeur et pour lesquelles on est prêt à se battre. Et la NBA, collectivement, a trouvé ce quelque chose. J’utilise ces chaussures comme un symbole pour montrer qu’on continue à se battre. Et ce, partout dans le monde. C’est tout ce que je peux dire. Elles me donnent beaucoup de force pour continuer à me battre. J’éprouve beaucoup d’émotions en ce moment, et ça déborde. »

Touché par le racisme durant sa jeunesse, comme beaucoup d’autres joueurs NBA, Jamal Murray aura besoin de quelques minutes pour se remettre de ses émotions avant de regagner son vestiaire et ses coéquipiers. Mais le jeune Nugget a parfaitement réussi à transférer cette énergie débordante dans son basket durant les playoffs.

Doc Rivers en 2016 : « Ce gamin sera le meilleur scoreur de la ligue pendant une saison »

Avec 27 points, 6 passes et 5 rebonds de moyenne en postseason (à un insensé 50% aux tirs et un non moins hallucinant 49% à 3-points), le « combo guard » des Nuggets est tout simplement en train de devenir une superstar de la Ligue. Ni plus ni moins. À seulement 23 ans !

« Le jeune homme est en train de grandir sous nos yeux et en train de devenir une superstar sur la plus grande des scènes », s’enthousiasmait ainsi Mike Malone sur ESPN après la victoire face à Utah. « Je ne pourrais pas être plus fier de lui. »

Dans sa quatrième saison, et sa deuxième expérience seulement en playoffs, Jamal Murray et les Nuggets sont en train de bousculer l’ordre établi dans la conférence Ouest, après avoir fait fi du Jazz et maintenant des Clippers.

Ironie du sort : Doc Rivers savait pertinemment quel danger Jamal Murray représentait…

« C’est amusant parce que pendant sa saison rookie [durant laquelle il était limité par une hernie, ndlr], il n’arrivait pas à rentrer le moindre tir », expliquait Doc Rivers sur ESPN il y a plus d’un an. « J’ai dit à Lawrence Frank : ce gamin sera le meilleur scoreur de la ligue pendant une saison. Lawrence m’a regardé comme si j’étais fou. Pourquoi tu dis un truc pareil ? Et je lui ai répondu qu’il était sans peur. Il va se donner une chance parce qu’il croit qu’il est le meilleur scoreur sur le terrain. »

Avec plus de 22 points, 6 passes et 4 rebonds par match, dont un Game 7 dantesque à 40 points, Jamal Murray n’a certes pas encore réalisé la prophétie de Doc Rivers, mais ce dernier a bel et bien senti passer l’orage venu du Colorado.

Ses Clippers n’ont jamais réussi à l’arrêter dans le match décisif et Doc Rivers ne pourra pas dire qu’il ne s’était pas (lui-même) prévenu…

Le leader émotionnel des Nuggets

Auteur de 18 points, 5 passes et 4 rebonds ces deux dernières saisons, Jamal Murray n’a certes pas encore goûté aux joies du All Star Game, laissant – pour le moment – ce plaisir à son coéquipier, Nikola Jokic. Mais l’archer des Rocheuses se rapproche de la cible chaque saison un peu plus.

Éduqué à la dure avec son paternel, Roger, fana d’arts martiaux qui lui a inculqué dès son plus jeune âge qu’un esprit bien discipliné peut repousser les limites physiques du corps, Jamal Murray détonne dans le paysage canadien. À vrai dire, il est le plus américain des Canadiens, en cela qu’il transpire la confiance en lui.

« On a le titre en ligne de mire », confiait-il ainsi à Basket USA en décembre dernier. « Je ne vais pas me cacher, on ne va pas se voiler la face. Après ce que l’on a fait la saison passée, je sais que l’on peut faire encore mieux. On a beaucoup de talents, beaucoup d’envie et on veut toucher les sommets. Je sais que l’on peut le faire, tout le monde en a conscience. Je sais que tout le monde parle des Lakers, des Mavericks, des Clippers, des Celtics, des Bucks, mais nous savons aussi jouer à un très haut niveau. On l’a montré, et on va continuer à le montrer au fur et à mesure que la saison avance. »

Quand on a grandi en jouant, hiver comme été, sur les playgrounds de la banlieue de Toronto (à Kitchener), à dribbler sur des plaques de glace, à shooter des 3-points les doigts gelés par le blizzard, après avoir fait des squats dans la neige avec une tasse de thé chaud sur les cuisses qu’il ne faut pas renverser, l’expression « ne pas avoir froid aux yeux » prend une toute nouvelle signification.

« Jamal accepte la pression des grands moments, il n’en a pas peur », reprend Mike Malone. « Certains joueurs peuvent fuir dans ces moments-là mais lui, il les recherche. Sans Jamal Murray, et pas seulement ses points, mais son attitude, sa confiance, son aura, on n’en serait pas là. Car ça se diffuse après sur tous les autres joueurs. »

Lors du Game 5 face au Jazz en l’occurrence, Jamal Murray a mis tout le monde d’accord avec une performance sensationnelle à 42 points, mais surtout 33 de ses 42 points inscrits en deuxième mi-temps. Un record NBA (à égalité avec Russell Westbrook – 2018 face à Utah – et James Harden – 2015 face à Golden State) dans un match à élimination directe, qui lui a valu les compliments mérités de son coéquipier All Star justement. « Il joue à un niveau incroyable en ce moment », s’extasiait Nikola Jokic. « Et pas seulement au scoring, mais par son énergie et son leadership. Il joue à un niveau superstar. »

Terminant la série face au Jazz à plus de 31 points, 6 passes et 5 rebonds de moyenne, Jamal Murray a trouvé son équilibre dans la bulle. S’il est jeune avec ses 23 printemps, la gâchette canadienne ne fait clairement pas son âge pour sa deuxième aventure en postseason. Au contraire, c’est bien lui qui est le leader émotionnel d’un finaliste de conférence.

Marqué par l’échec de la saison passée face aux Blazers, Jamal Murray a bossé avec Kobe Bryant durant l’été pour ne plus être pris pour cible en défense – notamment au poste bas. Et, sans aucun doute, pour cultiver aussi son instinct de tueur…

Pour l’empêcher de s’entraîner, on lui confisque ses chaussures…

Rat de gymnases, il n’a ainsi cure des reproches formulés par ses dirigeants sur ses excès de travail et le respect de plages de repos. Au contraire, depuis son arrivée en NBA, il a redoublé d’efforts pour améliorer son jeu. Parfois jusqu’à l’épuisement.

Comme durant l’hiver 2018 quand Jamal Murray est encore à la salle pour faire du shoot après 2h du matin. Résultat des courses, il n’entend pas son réveil le lendemain matin, et il manque le shootaround avant le match du 17 novembre face à Atlanta. Bien que sanctionné en sortant du banc pour cette rencontre, avec Monte Morris qui hérite de sa place de titulaire, il persiste et signe : « Je m’en fous, ils ne peuvent pas m’arrêter. »

Plus avant encore, avec le Team Canada durant l’été 2015, Jamal Murray s’était déjà fait remarquer par son éthique de travail qui frôle parfois l’inconscience. Rowan Barrett, alors assistant GM de la sélection canadienne (et accessoirement paternel de RJ, le jeune joueur des Knicks) craint que Jamal Murray ne se blesse alors qu’il s’inflige deux heures d’entraînement supplémentaires après les deux séances quotidiennes de l’équipe canadienne.

Rowan Barrett décide alors de lui confisquer ses chaussures. En vain… « Je suis revenu un peu plus tard [à la salle], et je vois Jamal qui jouait pieds nus. » 

Paradoxalement, le contexte qu’il décrit lui-même comme quasi-carcéral de la bulle d’Orlando lui convient parfaitement. Pour Jamal Murray, qui respire basket par tous les pores de la peau, l’isolement de ce tournoi final sur le campus de Disney est d’une certaine manière un défi auquel il s’est préparé toute sa vie.

« Tous ceux qui me connaissent le savent : je vais prendre le dernier tir. »

« Pour moi, le basket est une addiction », déclarait-il récemment pour The Athletic. « Je vais à la piscine, pour couper du basket, et ensuite je reviens prêt à y aller. Mon addiction pour le basket se voit sur le terrain. J’y ajoute de la muscu’. Deux fois par jour, avant le shootaround et avant le match. Je me prépare mentalement. »

De la même manière, ce tir extraordinaire pour planter le dernier clou dans le cercueil des Clippers en demi-finale de conférence des playoffs NBA n’est pas un hasard. Jamal Murray a toujours voulu prendre ces gros tirs. Il les adore ! « Tous ceux qui me connaissent le savent : je vais prendre le dernier tir. J’ai toujours cru ça, je l’ai imaginé, je l’ai rêvé, je m’y suis entraîné. Et je vais le rentrer ! »

Avec l’équipe du Canada aux Pan Am Games de 2015, c’est Jamal Murray qui insuffle le vent de révolte pour renverser le Team USA de Malcolm Brogdon en demi-finale du tournoi. Avec 22 points dans le dernier quart et la prolongation, il a non seulement arraché l’égalisation d’un 3-points, mais en a inscrit encore deux de plus dans la période supplémentaire pour aller décrocher la première médaille (en argent) du basket canadien dans l’histoire de cette compétition.

« Jamal s’est retourné et il a shooté alors qu’il était pour ainsi dire en dehors du terrain, par dessus un gars de 2m10 [Anthony Randolph en l’occurrence] pour un 3-points. C’était la première médaille dans l’histoire du Canada aux Pan Am Games, en plus de 70 ans », narre Rowan Barrett. « Et tout ça grâce à un gamin de 18 ans. »

Fort en gueule et en caractère

Évidemment, quand on débarque en NBA à 19 ans, il ne faut pas s’attendre à monts et merveilles. Et pour cause, Jamal Murray a démarré sa carrière dans la Grande Ligue avec un infâme 0/17 aux tirs, qui s’est étendu sur cinq matchs… L’ambitieux Canadien a été refroidi d’entrée.

Il a définitivement connu son lot de soirées difficiles et de décisions regrettables. Souvenez-vous par exemple de cette action sur Lonzo Ball, alors que le match est déjà plié en faveur de Denver. Ou cet autre tir à 3-points dispensable contre Boston, qui enragea Kyrie Irving.

Mais Jamal Murray est comme ça. « Il n’y avait rien de personnel », dira Jamal Murray a posteriori. « C’est comme ça que j’ai grandi. Je vais vous attaquer. Prenez-le comme vous voulez. Si vous voulez vous venger, vengez-vous ! » Il vit le jeu à fond et, incorrigible perfectionniste, il va toujours tester les limites. Tout en sachant bien que, dans le fond, ça n’est que ça : un jeu.

« Je suis humble, vous savez », répliquait-il sur Basket USA à l’été 2018, de passage à Paris. « Je sais d’où je viens, il est vrai qu’aujourd’hui je suis un joueur NBA, mais c’est un plaisir de faire ce métier. J’aime parler aux fans, j’aime voir les jeunes venir me demander des autographes et des photos. J’aime quand ils me disent qu’ils souhaitent faire la même chose que moi. Je suis content et je savoure. Je rêve depuis tout petit d’être un joueur NBA. »

Passé rapidement par Kentucky où il a pour le coup testé la patience de Coach Calipari avec ses tentatives (de passe ou de tirs) plus risquées les unes que les autres, Jamal Murray a par contre patiemment franchi les paliers avec les Nuggets. Il a constamment progressé et ses performances actuelles en playoffs attestent d’un joueur en pleine confiance, à l’aise dans ses et son basket. Plus encore, il est une pierre angulaire du projet de Denver qui prend actuellement forme sous nos yeux…

« J’aime bien avoir le ballon dans les mains, et j’adore jouer dans cette équipe. Je me sens vraiment comme un poisson dans l’eau à Denver, et je progresse bien, c’est très agréable », nous confiait-il plus tôt cette saison. « Je me sens à l’aise dans ce rôle de meneur, entouré de joueurs qui ont une grosse intelligence de jeu. Je sais que je suis jeune, mais ce n’est pas une raison pour ne pas assumer des responsabilités. Je sais que la franchise compte sur moi, et que les Nuggets comptent sur moi pour les aider à aller chercher un titre. C’est tout ce que j’ai en tête en ce moment, et c’est mon plus grand souhait. »

Des playoffs pour se faire un nom

Désormais opposés aux Lakers, Jamal Murray et ses Nuggets ont, en leur faveur, de surfer sur une excellente dynamique. La répétition des matchs, au cours de deux longues séries disputées en sept rencontres, ne semblent pas tant être un motif de fatigue qu’une bonne façon de progresser et de trouver leur rythme de croisière face à un adversaire dont ils prennent peu à peu la mesure.

Remonté contre les grands médias, dont Shaquille O’Neal (qui l’avait appelé Murphy au lieu de Murray), et Charles Barkley de TNT mais aussi Stephen A. Smith et toute la troupe d’ESPN qui avait unanimement voté pour les Clippers dans leurs prédictions, Jamal Murray est en train de se faire un nom dans ces playoffs 2020.

Au même titre qu’un Bam Adebayo dans la conférence Est, Jamal Murray semble même être le joueur NBA le plus en vogue ces temps-ci, de ceux qui ont le plus profité de cette exposition dans la bulle, et qui ont franchi un cap. Celui qui permet de s’installer comme une star dans la ligue, voire d’une superstar.

« Tout ce qu’a dit Jamal après ce match [6 face à Utah], ça résume parfaitement qui il est », conclut Mike Malone. « On avait largement dépassé la sonnerie… C’était un match éreintant. Et toute cette expérience de la bulle a été éreintante. Mais Jamal a une telle dureté mentale. Je ne crois pas qu’il y ait de jeunes joueurs aussi durs mentalement que Jamal Murray. Avec ce qu’il fait en ce moment, sur cette scène avec tout ce qui se passe dans le monde. Il a montré ses émotions, mais il a bien fait. »

Fort en gueule mais aussi en caractère, Jamal Murray est devenue une star NBA. Et sans doute pour longtemps…

Des playoffs de feu !

Premier tour face à Utah

Game 1 : 36 points, 13/20 aux tirs dont 6/9 à 3-points, 5 rebonds, 1 interception

Game 4 : 50 points, 18/31 aux tirs dont 9/15 à 3-points, plus 5/5 aux lancers, 11 rebonds, 7 passes, 1 contre

Game 5 : 42 points, 17/26 aux tirs dont 4/8 à 3-points, 8 rebonds, 8 passes, 1 interception

Game 6 : 50 points, 17/24 aux tirs dont 9/12 à 3-points, plus 7/9 aux lancers, 5 rebonds, 6 passes

Game 7 : 17 points, 7/22 aux tirs dont 1/6 à 3-points, 2 rebonds, 4 passes

Demi-finale de conférence face aux LA Clippers

Game 2 : 27 points, 10/21 aux tirs dont 3/8 à 3-points, 6 passes, 3 rebonds, 2 interceptions

Game 5 : 26 points, 9/25 aux tirs dont 5/7 à 3-points, 8 rebonds, 7 passes

Game 6 : 21 points, 9/13 aux tirs dont 1/2 à 3-points, 5 rebonds, 5 passes, 2 interceptions

Game 7 : 40 points, 15/26 aux tirs dont 6/13 à 3-points, 5 passes, 4 rebonds, 1 interception

Jamal Murray Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
2016-17 DEN 82 22 40.4 33.4 88.3 0.5 2.1 2.6 2.1 1.5 0.6 1.4 0.3 9.9
2017-18 DEN 81 32 45.1 37.8 90.5 1.0 2.7 3.7 3.4 2.1 1.0 2.1 0.4 16.7
2018-19 DEN 75 33 43.7 36.7 84.8 0.9 3.4 4.2 4.8 2.0 0.9 2.1 0.4 18.2
2019-20 DEN 59 32 45.6 34.6 88.1 0.8 3.2 4.0 4.8 1.7 1.1 2.2 0.3 18.5
2020-21 DEN 48 36 47.7 40.8 86.9 0.8 3.3 4.0 4.8 2.0 1.3 2.3 0.3 21.2
2022-23 DEN 65 33 45.4 39.8 83.3 0.7 3.2 4.0 6.2 1.6 1.0 2.2 0.3 20.0
2023-24 DEN 52 32 47.6 41.6 84.8 0.7 3.4 4.1 6.6 1.8 0.9 2.1 0.6 20.9
Total   462 31 45.1 37.8 86.7 0.8 3.0 3.7 4.5 1.8 1.0 2.0 0.3 17.4

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

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