Que les Raptors jouent un Game 7 dans cette série est déjà un miracle en soi. À 0.5 seconde près, les Celtics menaient 3-0 et pouvaient quasiment s’assurer leur place en finale de conférence.
Mais voilà, le shoot d’OG Anunoby a tout changé, et les hommes de Nick Nurse ont réussi à grappiller trois victoires pour s’offrir donc un dernier match « à la vie à la mort ». Leur marge semble pourtant infime, deux de leurs trois victoires s’étant jouées sur rien, alors que les Celtics semblent de leur côté avoir une marge de manœuvre beaucoup plus large. Mais peu importe l’impression, puisque les deux équipes jouent désormais tout sur un seul match…
Le rythme de Jayson Tatum et Kemba Walker
Les Raptors se sont fait une spécialité cette saison de couper les stars adverses de leurs partenaires et, dans cette série, l’enjeu est de limiter l’impact de Jayson Tatum et Kemba Walker, les deux propulseurs du jeu celte.
Bien sûr, Jaylen Brown et Marcus Smart sont également précieux offensivement pour Boston, qui s’appuie surtout sur ses titulaires, mais c’est vraiment quand les deux All-Stars trouvent du rythme que ça devient très compliqué pour Toronto. Ils peuvent alors mettre à mal tout le plan canadien, en marquant ou en profitant d’une défense aux abois pour trouver leurs partenaires dans de meilleures conditions. Et ça peut faire très mal, comme au Game 5…
Mais quand la défense agressive réussit à étouffer l’un des deux moteurs, comme Kemba Walker au match précédent, ça donne des rencontres beaucoup plus accrochées. Le meneur sait qu’il ne peut pas se permettre d’être aussi discret offensivement que lors du Game 6, avec seulement 5 points à 2/12, d’autant qu’il est ciblé en défense.
Car si l’ancien Hornet trouve du rythme, et que Jayson Tatum le suit, ça présage de très bonnes choses pour Boston.
Les Raptors vont-ils encore remporter la bataille du « laid » ?
Pascal Siakam en difficulté depuis la reprise dans la « bulle », et particulièrement gêné par Jaylen Brown, Marc Gasol globalement inoffensif, les difficultés offensives des Raptors sont particulièrement criantes.
Avec une attaque grippée face aux Celtics, qui privent Toronto de pas mal d’options offensives, Kyle Lowry et sa bande affichent une très faible efficacité offensive (101.3 points inscrits sur 100 possessions). C’est donc en défense que les Canadiens s’accrochent, en devant éviter d’être emportés pour rentrer dans un combat de tranchées.
« C’est notre socle », reconnait ainsi Fred VanVleet, interrogé après la victoire compliquée de sa formation lors du Game 3. « Être capable de faire des stops. Tant qu’on continue à faire ça à haut niveau, on se donne une chance de l’emporter, et il faut relever ce défi. C’est une équipe très, très difficile à défendre, mais je crois qu’on fait un très bon boulot. Je pense qu’on se connait. Et ça nous va d’être mal à l’aise et d’être « laid ». On peut gagner de différentes façons et nous sommes suffisamment polyvalents pour tenter de trouver des manières de l’emporter. »
Pour l’instant, la meilleure manière qu’ont trouvé les Raptors, c’est de s’accrocher et de miser sur leur expérience et leur coeur pour arracher la victoire. Lors du Game 6, l’écart n’a ainsi pas dépassé les 4 points, d’un côté ou de l’autre, dans les 19 dernières minutes de la rencontre ! De quoi créer 60 situations décisives…
« Ce ne sera pas toujours joli, mais je pense que nous sommes à l’aise avec la laideur et la saleté du jeu actuel », continuait ainsi Fred VanVleet. « Nous aimerions qu’il n’en soit pas ainsi, mais il faut prendre ce que l’on a et c’est une grande équipe que nous affrontons, et nous prendrons toutes les victoires que nous pouvons obtenir. »
La bascule du troisième quart-temps
+35, +25, -37 et +12. Signe que les Celtics ont globalement beaucoup plus de marge que les Raptors sur cette série, ils dominent les premier, deuxième et quatrième quart-temps des rencontres.
Par contre, Toronto parvient très souvent à recoller au retour des vestiaires, pour plonger dans ce jeu « laid » et « sale » qui leur permet de rester en vie. S’ils veulent retrouver Miami en finale de conférence, les Celtics doivent à tout prix juguler le problème, comme Kemba Walker et ses camarades étaient parvenus à le faire dans le Game 5.
« J’aimerais pouvoir le dire, pouvoir le faire. Nous en sommes vraiment conscients, mais cela se produit encore », expliquait ainsi le meneur après le Game 6. « Comme je l’ai dit, je ne peux pas rajouter grand-chose. Nous devons juste être meilleurs. Nous devons juste trouver un moyen de mieux démarrer ces quart-temps. »
C’est peut-être en effet la clé pour ne pas replonger dans le piège de Nick Nurse et sa bande…
STATISTIQUES
TORONTO |
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JOUEUR | PTS | TRB | AST | STL | BLK | FG% | 3P% | MIN |
Kyle Lowry | 21.5 | 6.3 | 6.8 | 2.2 | 0.7 | 45.3 | 32.6 | 42.1 |
Fred VanVleet | 18.5 | 4.8 | 6.5 | 2.2 | 0.5 | 33.9 | 29.9 | 42.0 |
Pascal Siakam | 15.2 | 6.8 | 3.3 | 1.3 | 0.3 | 37.8 | 12.9 | 40.5 |
OG Anunoby | 12.5 | 7.8 | 0.8 | 1.2 | 1.2 | 47.3 | 50.0 | 38.0 |
Norman Powell | 11.0 | 0.8 | 1.0 | 0.5 | 0.2 | 39.6 | 40.7 | 24.1 |
Serge Ibaka | 12.0 | 6.0 | 0.8 | 0.2 | 1.7 | 51.9 | 51.9 | 22.9 |
Marc Gasol | 5.8 | 4.2 | 2.0 | 0.7 | 0.5 | 41.7 | 14.3 | 21.5 |
Terence Davis | 3.0 | 1.0 | 0.7 | 0.0 | 0.0 | 20.0 | 14.3 | 10.1 |
Matt Thomas | 2.4 | 1.8 | 0.4 | 0.0 | 0.0 | 50.0 | 28.6 | 7.4 |
Chris Boucher | 1.3 | 1.8 | 0.0 | 0.0 | 0.5 | 28.6 | 50.0 | 6.1 |
BOSTON |
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JOUEUR | PTS | TRB | AST | STL | BLK | FG% | 3P% | MIN |
Jayson Tatum | 23.5 | 10.0 | 5.0 | 1.0 | 0.5 | 43.0 | 37.1 | 41.4 |
Kemba Walker | 17.5 | 3.7 | 6.5 | 0.8 | 0.2 | 44.3 | 30.0 | 39.6 |
Jaylen Brown | 20.7 | 8.8 | 1.7 | 1.5 | 1.0 | 40.2 | 30.0 | 38.9 |
Marcus Smart | 15.7 | 6.7 | 5.0 | 0.8 | 0.7 | 42.0 | 43.1 | 38.7 |
Daniel Theis | 11.0 | 8.8 | 1.5 | 0.5 | 1.7 | 60.5 | 16.7 | 31.7 |
Brad Wanamaker | 6.7 | 2.5 | 1.2 | 0.3 | 0.3 | 46.7 | 50.0 | 18.1 |
Robert Williams | 5.7 | 4.7 | 1.0 | 0.3 | 0.8 | 88.9 | 13.7 | |
Grant Williams | 3.3 | 1.2 | 0.5 | 0.0 | 0.2 | 53.8 | 50.0 | 12.3 |
Semi Ojeleye | 2.2 | 0.7 | 0.0 | 0.5 | 0.0 | 25.0 | 23.1 | 10.3 |