Milwaukee – Orlando : Hedo Turkoglu sauve les meubles

Gouverner c’est anticiper. En bon premier magistrat de Magic City, Stan Van Gundy sait faire la part du contentement après une victoire, car toutes ne sont pas belles. Celle de mercredi dans le Wisconsin ne lui a pas plus, mais alors pas du tout.

« On a pratiquement tout fait de travers.  On a perdu 19 balles, on n’a pas mis les lancers et on n’a pas su les contenir« , peste le coach floridien.

« Est-ce qu’on a bien joué ? non. Mais tout ce qui compte c’est la victoire« , répond plus pragmatique Dwight Howard, monstrueux en l’absence d’Andrew Bogut (31 pts, 22 rbds).

Superman peut tirer sa cape à Hedo Turkoglu, auteur de 8 de ses 19 pts en prolongation. Sans lui, les coups de patte de Brandon Jennings auraient eu raison de sa domination intérieure. Finalement, Orlando boucle son road-trip sur un bilan positif (3-2) après ce succès à l’arraché au Bradley Center (93-89). Mais Van Gundy sait bien que le niveau de jeu actuel sera très, très loin d’être suffisant en playoffs.

Donc oui, le Magic a assuré son strapontin post-saison régulière, mais sur le visage de son entraîneur, difficile de déceler quelconque trace de satisfaction. Chez ses joueurs, le soulagement supplante les inquiétudes.

« On ne pensait vraiment pas devoir aller en prolongations, commente Turkoglu, décisif dans les cinq minutes additionnelles. Ils ont déployé beaucoup d’énergie, étaient sans cesse en mouvement. Au final on a su mieux gérer les grosses possessions. »

Mouais, et encore! Deux choix foireux de Jameer Nelson et une adresse encore pathétique aux lancers ont bien failli empêcher Orlando de rentrer à la maison sur un bilan positif. Avec 13/24 sur la ligne (record en carrière de tentatives égalé), Howard mange la feuille à lui seul. Sa Shaquillonite mérite des antibiotiques.

« Quand je suis sur la ligne, je me sens bien. Mais parfois ça ne rentre pas. »

Le All Star ne doit pas avoir la même définition que nous du mot « parfois ». Heureusement que « Turkoglu a été impérial en prolongations« , reconnait Brandon Jennings. « On ne l’a pas vu du match en là, il sort des shoots énormes. »

Maladroit une fois de plus, le meneur des Bucks n’a pas grand chose à se reprocher pour autant. C’est lui qui arrache l’égalisation à 4 secondes du buzzer sur trois lancers-francs. C’est encore lui qui ramène Milwaukee à une possession dans les deux dernières minutes de la prolongation. Mais Turkoglu scellera le cadenas floridien sur deux lancers-francs après un lay-up de John Salmons, auteur de 20 de ses 22 points en seconde période.

« Le problème ne vient pas de nos mouvements collectifs, la balle tourne bien. Le problème c’est ce qu’on en retire. On doit être beaucoup plus incisif dans l’exécution et faire de meilleurs choix, notamment sur les shoots ouverts« , analyse Scott Skiles.

Personne en NBA n’est plus mauvais que ses Bucks à l’adresse et à la moyenne de points. Et les blessures ne peuvent pas expliquer à elles seules les 56 points à Boston et le 37% face aux Hawks. Au moins le 42,2% de mercredi est un progrès. Le genre que Stan Van Gundy attend de ses troupes, très rapidement.

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