Alors que la NBA affiche en grandes lettres « Black Lives Matter » sur ses terrains et se bat pour la justice sociale depuis sa bulle à Orlando, les images du drame de Kenosha, dans le Wisconsin, ont rapidement fait l’effet d’une bombe. Père de famille, Jacob Blake a été gravement blessé, de plusieurs balles dans le dos par un policier, alors qu’il entrait dans sa voiture. Ce lundi, tous les joueurs et les coaches NBA ont évoqué ce nouvel acte de violence commis par les forces de l’ordre, et plus particulièrement les Bucks, la franchise du Wisconsin.
« Je voudrais d’abord envoyer nos pensées les plus sincères à Jacob Blake et sa famille, un autre jeune homme noir pris pour cible par un officier de police », a déclaré Mike Budenholzer. « Il faut changer ça, on doit faire mieux que ça. J’espère le meilleur pour lui et sa famille pendant qu’on va essayer de faire avancer les choses dans le Wisconsin, Milwaukee et Kenosha. [Blake] est dans l’esprit des joueurs, des coachs et du staff. »
LeBron James : « En ce moment, les noirs ont le sentiment que c’est eux qu’on chasse avec des armes«
Malgré l’enjeu de ce Game 4 pour des Bucks bien décevants en playoffs, Mike Budenholzer ne pouvait pas se priver d’employer des mots forts. En écho avec les circonstances.
« On a un match de playoffs qui est très important pour nous, mais un incident comme celui-ci est plus important que tout ce qu’on fait ici à Orlando. Il y avait beaucoup de conversations entre nous avant le match qu’on va poursuivre. Notre pays doit faire mieux que ça et arrêter d’avoir ce genre d’incidents, et enfin comprendre que les vies des noirs sont importantes. »
À peine soulagé de la victoire de son Thunder qui égalise face aux Rockets, Chris Paul a également tenu à saluer Jacob Blake, tout en lançant le pari à tous les capitaines d’équipe de faire voter tous leurs coéquipiers dans la bulle.
Même indignation chez LeBron James : « Je pense que les armes sont un immense problème aux Etats-Unis. Elles ne servent pas uniquement à chasser. En ce moment, les noirs ont le sentiment que c’est eux qu’on chasse avec des armes. Aux Etats-Unis, les noirs ont peur. Les hommes, les femmes, les enfants… Nous sommes terrifiés. »
George Hill : « Franchement, on n’aurait jamais dû venir dans cette foutue bulle«
Chez les Bucks, le vétéran George Hill était particulièrement marqué par ce nouveau crime policier. Il était même remonté contre l’organisation même de la bulle, et sur le principe.
« On ne peut rien faire… Pour commencer, franchement, on n’aurait jamais dû venir dans cette foutue bulle. En venant ici, on a détourné le centre d’attention des vrais problèmes. Le monde doit évoluer. Notre département de police doit évoluer. Notre société en son entier doit évoluer. Chaque jour, il y a de nouvelles victimes, et il n’y a aucune conséquence ou responsabilité. C’est ça qui doit changer. »
Interrogé sur la relative méforme de son équipe, George Hill se montrait tout aussi cinglant. « Comme pour ce qui se passe actuellement dans le monde, on n’arrive pas à se prendre en main… » ironise-t-il. « Voir ce qui se passe dans le Wisconsin me brise vraiment le coeur. On est ici à jouer dans la bulle et agir pour la justice sociale et tout ça, et ça continue d’arriver. Et nous, on joue des matchs comme si de rien n’était. C’est juste une situation complètement insensée. »
— Milwaukee Bucks (@Bucks) August 24, 2020