La course au MVP : Dwight Howard montre les crocs

Tous les mardis, la « Course au MVP » vous propose un classement des 5 candidats potentiels au titre de Most Valuable Player 2011.

Cette semaine, nous allons prendre un peu de hauteur et nous attarder sur ce visage souriant qui se dresse à 2m11 au-dessus du sol : celui de Dwight Howard.

Irréprochable cette saison, le colosse du Magic est apparu dans notre top 5 à quatorze reprises cette saison. Pourtant, il reste l’un des candidats dont on parle le moins. Gros plan sur le pivot le plus dominateur de la NBA.

La saison passée, Dwight Howard était particulièrement bien classé dans toutes les courses au MVP, notamment par nba.com, mais de notre côté, nous avions eu plus de difficultés à lui octroyer une place dans notre top 5 tout au long de la saison.

Quasiment un an plus tard, le pivot du Magic est reconnu comme l’un des candidats les plus sérieux au titre de MVP 2011 et aujourd’hui, plus personne ne remet en cause ses qualités individuelles.

Malheureusement, d’autres facteurs tout aussi pénalisants pourraient bien lui faire défaut une fois de plus.

« Personne ne s’intéresse à la défense »

Ces mots ont été prononcés par Dwight Howard himself dans un entretien accordé au magazine Slam et manifestement, il n’est pas le seul à le penser.

Il y a quelques jours, en feuilletant la presse US, je suis tombé sur un papier de Sports Illustrated consacré aux candidats au titre de MVP.

Dans le paragraphe dédié à Dwight Howard, il était écrit ceci :

« Il (Howard) ne sera pas MVP car la défense est difficile à quantifier mais aussi en raison de la perception générale qu’Orlando réalise une saison décevante. »

Passons très rapidement sur la partie défense. Howard est double meilleur défenseur de l’année en titre et même si cette partie du jeu est difficilement « quantifiable », tout le monde sait que Howard n’est pas mauvais dans ce domaine.

De plus, il existe tout de même des outils très pratiques aujourd’hui comme le defensive rating par exemple (nombre de points encaissés pour 100 possessions quand le joueur est sur le terrain) qui permet de se faire un début d’idée. D’ailleurs, à ce petit jeu, D12 se classe deuxième (94.7) derrière Kevin Garnett (94.4).

Il est vrai que la défense est plus difficilement quantifiable quand il s’agit de joueurs non-intérieurs. La preuve, sur ces 20 dernières années, Gary Payton (1996) et Ron Artest (2004) sont les seuls extérieurs à avoir remporté ce trophée. Howard n’est donc pas concerné.

Refermons donc cette parenthèse défensive et revenons à nos moutons (certes, un mouton de 120 kilos, ça ne court pas les rues). Dwight Howard pourrait-il réellement être privé d’un trophée de MVP à cause de l’impression laissée par le bilan du Magic ?

Howard au top, le Magic au flop ?

Commençons par le début, la saison du Magic est-elle décevante en comparaison à leur campagne 2009-10 ?

L’année dernière à la même époque, c’est-à-dire après 68 matches, Orlando affichait un bilan de 47 victoires pour 21 défaites.

Aujourd’hui, le Magic est à 42v-26d. Pas vraiment de quoi fouetter un chat.

Certes, le Magic avait remporté 12 de ses 14 derniers matches l’an dernier. Ce qui lui avait permis de terminé la saison avec le deuxième meilleur bilan de la ligue alors qu’ils ne sont « que » septièmes à l’heure actuelle mais le problème ne vient peut-être pas de là.

En effet, il ne faut pas oublier que le Magic était en finale il y a à peine deux ans et forcément, il reste pas mal d’attentes autour de cette franchise.

Ajoutez à cela les nombreux changements d’effectif opérés par le Magic ces deux dernières saisons, pas vraiment un gage de sérénité, et vous comprendrez pourquoi Orlando donne à certains spécialistes cette impression de saison « manquée ».

Toutefois, il ne faut pas oublier que la conférence Est s’est sensiblement renforcée cet été et malgré tout, le Magic tient encore le cap.

Il donne de la voix, pour montrer la voie

Cette saison, les performances du Magic font que l’on ne parle peut-être pas assez de Dwight Howard mais il n’empêche qu’il réalise une magnifique saison.

Depuis le début de l’année 2011, il est même exceptionnel comme le prouvent ses 24.5 points (62.6% aux shoots), 14.9 rebonds et ses 2.3 contres par matches.

De plus, Howard s’affirme de plus en plus et se comporte en véritable leader sur et en dehors des terrains.

Le gentil géant ne se gêne plus pour dire tout haut ce qu’il pense des performances de son équipe quand ça ne va pas et il le fait d’une manière intelligente car ses coups de gueule sont souvent suivis d’une victoire. Preuve que le joueur sait rassembler, qu’il est écouté et respecté même si, statistiquement, on coupe rarement la parole à 2.11 mètres et 120 kilos de muscles.

Sur le terrain, Dwight Howard est toujours là pour montrer la voie. Sa défense reste présente et son jeu offensif semble à des années lumières de ce qu’on a pu voir lors de ses premières saisons. Même aux lancers-francs, son talon d’Achille, le joueur parvient parfois à nous surprendre.

Sa progression se ressent sur le terrain et mais aussi dans les chiffres puisque D12 est actuellement deuxième au PER avec 25.9 (le meilleur de sa carrière) et pour la première fois de sa carrière, il fait également partie des dix meilleurs scoreurs de la ligue.

Tout cela fait que Dwight Howard est encore en course et, si le bilan du Magic n’est pas assez bon pour empêcher Derrick Rose de barrer la route à tous les autres candidats, il n’est pas assez « mauvais » pour qu’on ne parle pas de ce joueur lorsqu’on évoque le MVP 2011.

A ce propos, pour les fans du joueur, sachez qu’un site (Dwight4MVP) a été lancé par le Magic.

On s’étonne d’ailleurs de ne pas y trouver un petit message préenregistré de Stan Van Gundy, toujours prêt à nous rappeler, avec plus ou moins de diplomatie, à quel point son joueur mérite d’être associé à ce trophée.

Mentions spéciales : Kobe Bryant, Kevin Garnett, Zach Randolph, Dwyane Wade, Russell Westbrook.