Dans le climat social qui a suivi la mort de George Floyd, les joueurs NBA se sont engagés contre les violences policières et le racisme aux Etats-Unis, suivis comme jamais par leurs clubs, qui avaient pourtant jusqu’à présent eu tendance à tempérer leurs engagements, de peur de se mettre à dos une partie de leurs fans.
Signe que les choses ont changé, Jeanie Buss a publié sur les réseaux sociaux une lettre reçue lundi.
« Chère salope (sic),
Après soixante ans en tant qu’énorme fan des Lakers, j’envoie maintenant au diable les nègres (sic) traîtres surpayés de la NBA. Allez en enfer et rejoignez-y ce (…) de Kobe Bryant.
Joe (…) »
Alors que c’était le « Juneteenth » aux Etats-Unis, qui célèbre la fin de l’esclavage au Texas, la patronne des Lakers a donc rappelé à sa manière que le racisme en Amérique est bien « comme de la poussière dans l’air », comme l’écrivait récemment Kareem Abdul-Jabbar, « il semble invisible – même si vous vous étouffez avec – jusqu’à ce que vous laissiez entrer le soleil. Ensuite, vous voyez qu’il est partout. »
Donovan Mitchell également critiqué pour son message du « Juneteenth »
« Après mûre réflexion, j’ai décidé de partager cette lettre que j’ai reçue lundi, afin que tout le monde puisse voir que la haine est réelle et qu’elle est bien vivante », écrit ainsi Jeanie Buss dans le commentaire qui accompagne l’image de la lettre. « C’est ce qui se passe dans notre monde aujourd’hui. C’est réel et ça existe. »
« À Joe : l’envoi de cette lettre vous a-t-il fait du bien ? En réalité, vous n’avez fait que perdre votre temps, votre énergie et votre timbre-poste. (Mais merci d’avoir inclus votre adresse de retour.) Pourquoi ne pas vous regarder dans le miroir et voir votre laideur parce que je refuse de le faire. J’ai reçu des lettres de ce genre au fil des ans. Les conseils que j’ai toujours reçus ? Ignorez-le. Je l’ai fait. Mais plus maintenant. »
« En ce jour du 19 juin, je demande à mes amis blancs de se rassembler, de reconnaître le racisme qui existe dans notre pays et dans le monde entier, et de s’engager à ne plus l’ignorer. Nous devons tous faire mieux ».
C’est toutefois la preuve que le changement (s’il y a changement…) sera long, alors que Donovan Mitchell a de son côté reçu énormément de critiques à son message célébrant le « Juneteenth » de la part de fans du Jazz.