Après les deux premières épisodes centrés sur Michael Jordan et Scottie Pippen, place au troisième mousquetaire des Bulls : Dennis Rodman. L’intérieur des Bulls est un personnage de roman, aux différents visages, aux attitudes excentriques et à l’histoire rocambolesque.
Un documentaire lui a été consacré, ainsi qu’un autre sur les « Bad Boys », mais un retour s’impose sur le parcours de Dennis Rodman : viré de chez lui et SDF pendant deux ans. Élément central du succès de Detroit à la fin des années 1980 et proche du suicide en 1993, avant de devenir une popstar à San Antonio, avec ses coupes de cheveux, son look, sa relation avec Madonna et ses sorties nocturnes.
Ce passage sur Dennis Rodman permet de s’attarder sur l’intense rivalité entre Detroit et Chicago, sur Doug Collins, très proche de Michael Jordan, sur « The Shot » en 1989 et sur les légendaires « Jordan Rules ».
Le Rodman de 1997-1998 n’est pas motivé en début de saison. Seulement, avec la situation tendue et l’absence de Scottie Pippen, Michael Jordan a besoin de lui. Expulsé d’un match, et pour se faire pardonner, il va réclamer un cigare à Jordan dans sa chambre d’hôtel. Rodman est un animal différent des autres : il a toujours besoin de liberté. Mis en confiance et nécessaire aux Bulls comme Pippen est sur le départ, Rodman retrouve sa motivation et ses performances.
Bienvenue dans le « Rodman Show »
Sauf que le retour de l’ailier, qui a décidé de céder face à la franchise pour éviter les amendes (il était sous-payé et donner de l’argent aux Bulls n’était pas la meilleure solution) et donc de rester à Chicago, diminue l’importance l’intérieur. Il est, selon sa formule, la « cinquième roue du carrosse ». Ayant du mal à gérer tout ce qui tourne autour du parquet et du basket, Dennis Rodman a besoin de vacances à Las Vegas. Il demande à Phil Jackson, sous le patronage de Michael Jordan. Ce dernier est contre et pense que si l’intérieur part se reposer, il ne reviendra pas. Phil Jackson, malgré la mise en garde, propose et accepte une coupure de 48 heures…
Et ce qui devait arriver arriva. Dennis Rodman ne revient pas dans les temps. Il préfère s’éclater à Las Vegas avec Carmen Electra, entre cigare et alcool, restaurant et casino. C’est Michael Jordan qui va le chercher par la peau des fesses et se permet de le chambrer pendant un entraînement. Un des moments savoureux de ces deux épisodes.
On passe ensuite à Phil Jackson. Une rapide explication de sa passion pour la culture amérindienne est évoquée, ainsi que pour son éducation religieuse, sa carrière de joueur, ses débuts de coach, notamment à Porto Rico avec des anecdotes assez incroyables, autour de sang de poulet et d’arme à feu.
L’équilibre offensif ? De la « connerie ». Isiah Thomas ? « C’est un con »
Ensuite, c’est son travail avec Tex Winter, pour lequel Jerry Krause avait une grande admiration, qui est mis en avant. Sa recherche d’un nouvel équilibre offensif que JMichael ordan va lui-même qualifier de « connerie » à l’époque, car il voyait que la balle allait quitter ses mains et atterrir dans celles moins experts de ses coéquipiers. C’est l’arrivée de l’attaque en triangle. Là encore, le documentaire s’attarde sur les éléments de la mythologie Jordan : les défaites contre les Pistons, le changement de mentalité adopté à partir de 1990 avec l’envie de se muscler et une attention particulière portée à Scottie Pippen pour le faire progresser.
Un des moments les plus intéressants reste la réaction de Michael Jordan sur la sortie des « Bad Boys », sans serrer la main des Bulls, au moment de l’élimination en finale de conférence 1991. L’ancien arrière des Bulls sait déjà ce que Isiah Thomas a raconté, évoquant de vagues regrets : « C’est un con » n’hésite pas à glisser « MJ », ulcéré par ce comportement de mauvais joueur. Enfin, pour conclure sur cette conquête du premier titre, des images des Finals 1991 contre les Lakers.
Cet quatrième épisode se termine par des séquences dans l’avion des Bulls où Michael Jordan compare Scott Burrell à un « Rodman junior », le dit « alcoolique » sur le ton de l’humour, puis se moque de Bill Wennington qui filme avec sa caméra. On retiendra la parenthèse sur les questions inlassablement posées à Michael Jordan après chaque match sur son avenir. Le sextuple champion en était fatigué. Plus les images de vestiaires, toujours de Jordan, ou de Rodman avec les jeunes fans, à signer des autographes dans les couloirs du United Center.
Le sentiment général est le même que pour les deux épisodes initiaux. Le résultat final est d’une très grande qualité et les retours en arrières nécessaires pour le grand public et la compréhension générale. Mais après plusieurs heures et quatre épisodes, les Bulls 1997-1998 sont encore un peu cachés et les moments inédits toujours trop courts.