Même si sa fac n’est pas allée au bout, Frank Kaminsky a marqué l’histoire de Wisconsin, qui n’avait jamais réussi à atteindre le Final Four deux années de suite. L’histoire est d’autant plus belle qu’elle a permis aux hommes de Bo Ryan de prendre leur revanche sur Kentucky en 2015 après leur revers en demi-finale en 2014, avant de s’incliner 68-63 face au Duke de Tyus Jones, Justise Winslow ou encore Jahlil Okafor.
Joueur majeur de son équipe (meilleur marqueur, rebondeur, passeur et contreur des Badgers durant la saison 2014-2015), Frank Kaminsky a retenu deux choses de cette belle épopée : l’importance de la vie de groupe et l’état d’esprit qui doit régner en son sein pour lui permettre de se surpasser.
« La principale raison pour laquelle on a réussi ça, c’est parce qu’on s’appréciait vraiment et qu’on se faisait réellement confiance, » a-t-il expliqué, (presque) cinq ans jour pour jour après la finale de 2015. « Vous ne pouvez pas accomplir quelque chose d’aussi spécial si tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde, ce qui était notre cas. C’est le plus important, quel que soit le sport. Vous pouvez avoir des joueurs incroyablement talentueux, si tu n’as pas confiance dans les gens qui sont autour de toi, qui sont dans ton équipe, du premier au 15e joueur du roster, et l’ensemble du staff, alors tout finira par s’effondrer ».
« Il avait une confiance ultime en nous afin de nous laisser prendre les bonnes décisions, aussi parce qu’on était ensemble depuis si longtemps et on connaissait le jeu de chacun »
Pour les Badgers, c’est lors de l’année précédente, en 2013-2014, que cette alchimie particulière s’est mise en place. Wisconsin avait déjà réalisé un premier exploit en allant jusqu’au Final Four, une première depuis 14 ans.
« On était tellement proches que c’est dur de mettre des mots là-dessus. On avait juste cette connexion avec tout le monde. Tu n’avais pas besoin d’être quelqu’un d’autre, simplement être toi-même et tout le monde t’acceptait pour ce que tu étais ».
L’enchaînement des victoires avait aussi contribué à maintenir une ambiance saine au sein du vestiaire et sur le terrain. Sur ce point, Frank Kaminsky a tenu à rappeler l’importance de son coach, Bo Ryan, qui savait aussi accorder une grande confiance à son groupe.
« Il nous donnait la liberté d’appeler des systèmes, de pouvoir discuter sur certaines choses, » se rappelle l’intérieur des Suns qui fêtait hier ses 27 ans. « Il avait une confiance ultime en nous afin de nous laisser prendre les bonnes décisions, aussi parce qu’on était ensemble depuis si longtemps et on connaissait le jeu de chacun. On savait ce qu’on faisait, on pouvait voir les match-ups, qui avait un avantage. On savait où la balle devait aller et comment y arriver et quel système on devait jouer ».
L’alchimie était telle au sein de l’équipe qu’après la terrible désillusion de la défaite aux portes de la finale face aux Kentucky Wildcats, Frank Kaminsky a finalement peu hésité avant de rempiler pour une dernière saison.
« Je me revois quitter le parquet à Dallas et je me souviens de la première question que je me suis posée : « Est-ce que tu pars (pour la NBA) ou tu restes ? » J’ai regardé les gars, et je me suis dit : « Je ne vais nulle part. Je vais revenir ici et je vais retourner au Final Four, voilà ce que je vais faire ». Le fait d’avoir pu rejouer Kentucky et d’avoir gagné, en ayant joué comme on l’a fait, a rendu le tout encore plus savoureux. C’était un match incroyable, avec une ambiance de folie ».
« Je me demande où je serais aujourd’hui. Je dois tout à Wisconsin »
Avant ce match historique face aux « invincibles » Wildcats (38 victoires en 38 matchs jusque-là) de Devin Booker, Karl-Anthony Towns, Willie Cauley-Stein, Tyler Ulis, Trey Lyles ou encore des frères Harrison qui a envoyé Wisconsin en finale, Frank Kaminsky avait pris la parole dans le vestiaire.
« Je me souviens qu’il y avait un peu de doute, » s’est-il remémoré. « Les gens disaient qu’on en était arrivés là simplement grâce à la chance. Ce n’était pas mon avis. J’ai dit : je crois que notre destin, c’est d’être ici et de jouer ce match. Maintenant, c’est l’heure d’y aller et de le montrer à tout le monde qu’on y croit (en référence à leur slogan ‘Make em believe’) ».
L’histoire reste belle malgré la défaite en finale de l’édition 2015 face à Duke et constitue le point de départ de la carrière NBA de Frank Kaminsky. « Je me dis toujours, et si je n’avais pas eu le déclic quant au fait qu’il y avait une place pour moi ? Je me demande où je serais aujourd’hui. Je dois tout à Wisconsin ».
Frank Kaminsky | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2015-16 | CHA | 81 | 21 | 41.0 | 33.7 | 73.0 | 0.9 | 3.3 | 4.1 | 1.2 | 1.6 | 0.5 | 0.7 | 0.5 | 7.5 |
2016-17 | CHA | 75 | 26 | 39.9 | 32.8 | 75.6 | 0.8 | 3.7 | 4.5 | 2.2 | 1.9 | 0.6 | 1.0 | 0.5 | 11.7 |
2017-18 | CHA | 79 | 23 | 42.9 | 38.0 | 79.9 | 0.6 | 3.1 | 3.7 | 1.6 | 1.2 | 0.5 | 0.8 | 0.2 | 11.1 |
2018-19 | CHA | 47 | 16 | 46.3 | 36.0 | 73.8 | 0.8 | 2.6 | 3.5 | 1.3 | 1.5 | 0.3 | 0.9 | 0.3 | 8.6 |
2019-20 | PHX | 39 | 20 | 45.0 | 33.1 | 67.8 | 0.9 | 3.6 | 4.5 | 1.9 | 1.9 | 0.4 | 1.0 | 0.3 | 9.7 |
2020-21 | PHX | 47 | 15 | 47.1 | 36.5 | 61.7 | 0.8 | 3.2 | 4.0 | 1.7 | 1.5 | 0.3 | 0.5 | 0.4 | 6.6 |
2021-22 | PHX | 9 | 20 | 54.5 | 33.3 | 90.0 | 1.2 | 3.3 | 4.6 | 1.4 | 1.6 | 0.9 | 0.6 | 0.8 | 10.6 |
2022-23 | ATL | 3 | 4 | 0.0 | 0.0 | 100.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 | 0.7 | 0.7 | 0.0 | 0.3 | 0.0 | 1.3 |
Total | 380 | 21 | 42.9 | 34.8 | 74.5 | 0.8 | 3.3 | 4.0 | 1.6 | 1.6 | 0.4 | 0.8 | 0.4 | 9.3 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.