« Ce sera le 11 septembre de votre génération. » Les joueurs des Wolves ont reçu cette comparaison, entre l’actuelle l’épidémie de Covid-19 et l’attentat de 2001, de la part de Robby Sikka, vice-président des Wolves en charge de la performance et de la technologie. Ce dernier, à l’instar de son supérieur, le président Gersson Rosas, prend très au sérieux l’enjeu des conséquences mentales possibles sur les Wolves avec cette « pause » imposée dans leur carrière.
« Ces jeunes traversent une période vraiment traumatisante, » estime ainsi Robby Sikka. « Chacun absorbe l’information à sa façon. On ne peut pas communiquer avec chaque joueur de la même façon. On doit faire du sur-mesure et donner à chacun le sentiment qu’il est une priorité. »
Pour mener à bien cette philosophie, les dirigeants peuvent s’appuyer sur Justin Anderson, qui n’est autre que le psychologue de l’équipe. Pour ce dernier, il paraît évident que la suspension actuelle du championnat a tant un impact sur la condition physique des joueurs que mentale. « Lorsqu’on retire à des gens ce qui les définit, leur identité change. ‘Qui suis-je ? Sans le sport, qui suis-je ?’ Beaucoup de ces gars n’avaient pas à répondre parce qu’ils sont dans le sport en permanence. Donc cela peut avoir un réel impact d’un point de vue psychologique. »
Pour le spécialiste, la privation de basket, leur « sanctuaire », et le confinement de manière générale, pourra se traduire sous plusieurs aspects chez les joueurs : de l’isolement à l’ennui, jusqu’à la colère, la peur et la dépression.
Des jouets pour le fils de Malik Beasley
Pour tenter d’y remédier, les dirigeants multiplient ainsi les outils pour soutenir l’équipe. À côté des exercices physiques classiques à faire à la maison, des clubs de lecture ou d’écoute de podcast littéraire ont été mis en place, avec des contenus autour de la motivation et du leadership (exemple : « The Inner Game of Tennis » de Timothy Gallwey, qui fait référence dans la psychologie du sport). De sorte que les joueurs restent mobilisés.
Alors que leur joueur vedette, Karl-Anthony Towns, est directement affecté par cette crise sanitaire, les dirigeants n’oublient pas non plus les attentions en direction des familles de joueurs. Exemple récent, quand Malik Beasley s’est vu livrer à son domicile une boîte contenant… des jouets Spider-Man et un livre de coloriage. Un cadeau pour son fils qui vient de fêter son premier anniversaire.
« Leur famille font partie de notre famille, » défend Gersson Rosas. « Et s’ils sont affectés, nous le sommes également. Avec Karl et tous nos gars, on fait le point pour s’assurer du mieux qu’on peut qu’ils vont bien, pas seulement physiquement mais aussi sur le plan mental et émotionnel. »