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De « patient zéro » à « héros par accident » : comment la presse américaine s’est emparée du « cas » Rudy Gobert

Premier joueur annoncé positif au coronavirus, quelques jours après sa fameuse « blague », le Français s’est retrouvé au cœur de la tempête médiatique. Parfois violente.

Dans la carrière de Rudy Gobert, il y aura un avant cette saison 2019-2020 et un après. Un peu moins d’un mois après avoir honoré sa toute première sélection au « All-Star Game », le pivot du Jazz s’est de nouveau retrouvé sous les feux des projecteurs. Bien malgré lui cette fois, en devenant le premier joueur NBA dont on a annoncé la contamination au coronavirus.

Mercredi 11 mars, lorsque la nouvelle tombe dans la soirée, sa franchise tente pourtant de ne pas l’exposer. Alors que tout le monde s’interroge sur les raisons du retard au démarrage du Thunder – Jazz, le premier communiqué de la franchise mormone annonce que l’un de ses représentants est touché par le virus. Sans le nommer.

Un secret de polichinelle que les « insiders » de la ligue ne tardent pas à faire voler en éclats sur Twitter. C’est le début d’une folle séquence pour le Français alors que la ligue décide, dans le même temps de suspendre son championnat. Le New York Times met un tout premier papier en ligne dans lequel il fait très brièvement référence à Rudy Gobert. Quelques mots seulement, qui rappellent tout de même que le Français a récemment fait parler de lui quelques jours plus tôt.

« Une bande de connards imprudents »

Les désormais célèbres images d’un Rudy Gobert moqueur, en train de poser ses doigts sur micros et téléphones des journalistes, font le tour du monde et trouvent un « drôle » d’écho désormais. Le malaise est d’autant plus grand lorsqu’on apprend, plusieurs heures après, que son coéquipier Donovan Mitchell est également touché.

Dans son tweet concernant l’arrière, Adrian Wojnarowski note aussi : « Les joueurs du Jazz disent en privé que Rudy Gobert a été négligent dans les vestiaires en touchant les autres et leurs affaires. Aujourd’hui, un coéquipier est testé positif. »

Cette « négligence » vient alimenter le torrent de haine qui se déverse sur les réseaux sociaux. Des internautes vont même jusqu’à souhaiter… qu’il meure du virus (Rudy Gobert va même « liker » l’un de ces posts…). Certains journalistes ne sont pas en reste. « Il semblerait que Rudy Gobert et le Jazz d’Utah aient géré cette affaire comme une bande de connards imprudents », fulmine par exemple une reporter de The Athletic.

« Je n’en reviens pas de cette connerie… », formule Kevin O’Connor, analyste chez The Ringer, en citant le tweet de son confrère Eric Walden du Salt Lake Tribune. Ce dernier était l’un de ceux à avoir raconté la fameuse « scène des micros ». « Il faut avouer qu’à ce moment-là, tout le monde dans la salle et moi-même avons ri, » écrit après coup le journaliste, en référence à son message et à son smiley final. « Gobert affichait sa solidarité avec impertinence, une sorte de ‘Ces journalistes ne vont pas me faire peur.’ Beaucoup d’entre nous utilisent l’humour pour faire face à des situations malheureuses. »

Comme Anthony Davis, qui s’amusait qu’on le surnomme « Corona Boy » alors qu’il se léchait la main avant de taper dans les mains de ses coéquipiers. Une blague passé inaperçue car le Laker n’a pas été contaminé…

Le journaliste rapporte que, sur tous les plateaux où il a été invité depuis, on ne cesse de lui demander sa réaction lorsque le pivot a touché son enregistreur. Eric Walden relativise sans pour autant vouloir considérer que Rudy Gobert soit « irréprochable ».

Le « patient zéro », vraiment ?

Mais le journaliste poursuit en énumérant toutes les questions que certains ont peut-être oublié de se poser : « Pouvons-nous peut-être arrêter la flagellation publique et nous rappeler que lui aussi est une victime ? […] Que ce n’est pas un fait accompli qu’il ait eu la maladie et l’ait transmise à Mitchell ? Qu’il y a autant de chances que Mitchell l’ait eue en premier et qu’il la lui ait transmise ? Ou qu’ils l’aient tous les deux contracté auprès d’une troisième source extérieure ? »

Des interrogations susceptibles de déconstruire le mythe du « patient zéro », en écho lointain à la situation de cet homme longtemps considéré comme étant à l’origine de la propagation du VIH. Rudy Gobert, le bouc-émissaire ? « Son geste sur la vidéo était stupide, il n’a pas été le seul à l’être mais ce serait idiot de penser qu’il est à l’origine de l’épidémie dans la ligue, » juge Marc Spears d’ESPN. « Blâmer Rudy Gobert pour l’arrêt des ligues sportives est ridicule. »

Plutôt que de le rendre responsable d’une situation qui aurait vraisemblablement fini par arriver, certains médias font d’ailleurs émerger un autre discours le concernant. « Je n’avais jamais entendu parler de Rudy Gobert avant qu’il ne devienne l’un des hommes les plus détestés d’Amérique, » commence par formuler cet éditorialiste du Chicago Tribune, en appelant Donald Trump à prendre cette question avec sérieux. « Il nous a rendu service à tous en attirant l’attention sur une chose qu’aucun d’entre nous ne devrait faire : jouer avec la perspective d’attraper le nouveau coronavirus. »

Un bon moyen de « se racheter de sa bêtise » en devenant celui que plusieurs considèrent comme un « héros par accident ». « Son immaturité nous a peut-être sauvés », formule USA Today. « Il a été un couillon. Un crétin. Un idiot, » énumère The Oklahoman. « Mais depuis que son test positif a déclenché la fermeture de ligues et suscité une réaction de la part des Américains, il est aussi devenu autre chose : un héros par accident. Son test va sauver des vies. »

Ou comme le dit enfin un dirigeant cité par The Star : « Franchement, il a sauvé l’Amérique. »

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