C’est donc à Philadelphie, sur les terres natales de Kobe Bryant, que LeBron James a dépassé le « Black Mamba » pour grimper à la 3e place des meilleurs scoreurs de l’histoire. Avec 33 655 points en saison régulière, puisque les records NBA ne tiennent pas compte des playoffs, il monte ainsi sur le podium à 35 ans.
« Être lié aux légendes de ce sport, cela signifie beaucoup pour moi », dit-il dans un discours classique. « Parce que j’ai grandi en idolâtrant Michael (Jordan) et Kobe, en idolâtrant ces gars, en m’inspirant de leur art, de leurs histoires, en tant qu’enfant d’Akron, Ohio. Donc, c’est énorme. Chaque fois que je suis lié aux légendes ou que je peux faire quelque chose dans ma carrière où l’on me mentionne avec l’une de ces légendes, c’est assez cool. »
Mais est-ce que cette place représente vraiment quelque chose de spécial pour lui ?
« Par rapport au scoring, je ne sais pas. Cela ne signifie pas grand-chose pour moi. L’aspect général de mon jeu est ce qui compte le plus pour moi. Le fait que je sois un joueur complet. Être capable de réussir et de contribuer aux franchises pour lesquelles j’ai joué – les trois franchises pour lesquelles j’ai joué dans ma carrière ».
Peu de variations dans son nombre de tirs par match
Car le plus fou, c’est que LeBron James n’est pas vu comme un pur scoreur. Également distributeur, il affiche surtout une vraie constance, ayant toujours pris entre 17.6 et 23.1 shoots par rencontre. Un intervalle très court, dont il est encore pile à l’intérieur cette saison avec 19.5 tirs par match. En comparaison, Kobe Bryant a varié de 5.9 shoots par rencontre lors de sa première saison à 27.2 lors de son sommet individuel, en 2006.
Kareem Abdul-Jabbar a de son côté connu une chute régulière, de 24.9 tirs par match lors de sa troisième saison à 8.9 lors de sa dernière. Finalement, le profil le plus similaire niveau constance est donc Karl Malone, qui a mis une saison (12.5 tirs par match) pour prendre sa place dans le système d’Utah, et qui a logiquement vu son utilisation baisser (9.5) lors de sa réunion avec Kobe Bryant et Shaquille O’Neal lors de sa dernière saison aux Lakers.
Mais lors des 17 saisons intermédiaires, l’ailier fort a varié entre 15.9 et 20.1 shoots par rencontre. Quant à Michael Jordan, il a de son côté varié entre 18.2 et 27.8 tirs par matchs.
Des profils qu’on retrouve lorsqu’on représente l’addition du nombre de shoots tentés en carrière.
Encore deux saisons et demi au sommet ?
La question qui se pose désormais, c’est de savoir si LeBron James peut viser plus haut. Il lui manque ainsi 3 273 points pour rejoindre Karl Malone et 4 732 points pour Kareem Abdul-Jabbar. À son rythme actuel de 25.3 points par match, cela fait 130 matchs pour retrouver le « Mailman » et 187 pour s’adjuger la première place.
Cela veut dire que le King doit continuer à ce rythme sur les 36 derniers matchs de la saison régulière, puis lors de la saison suivante, et qu’il pourra peut-être dépasser les deux légendes lors de celle d’après.
LeBron James aura alors 37 ans mais aussi 19 saisons NBA dans les jambes. Surtout, il va falloir qu’il évite les blessures pendant encore deux saisons et demi. C’est donc un vrai défi, mais avec le quadruple MVP, rien ne semble totalement hors d’atteinte, pas même le record de Kareem Abdul-Jabbar. Une marque de constance.