Auteur de deux points en cinq minutes de jeu dans la victoire de Boston à New York (118-95), Vincent Poirier a franchi cette nuit une nouvelle étape dans sa carrière avec ce premier match NBA. Rencontré après le match, l’intérieur de l’Equipe de France et des Celtics revient sur ses premières semaines à Boston et sur sa transition vers la NBA.
Comment se passe la transition entre le basket Européen et la NBA ?
Bahhhh… plutôt bien (sourire). Au fur et à mesure des jours et des semaines, je me sens mieux, voilà. La NBA n’attend pas donc faut vite se mettre au niveau. J’essaie de profiter du temps de jeu que je peux avoir pour essayer d’apprendre le plus vite possible, et voilà. Mais après ça se passe bien, on est à deux victoires pour une seule défaite, on joue Milwaukee mercredi, on sait que ça va être dur, mais bon. On a un bon groupe, ça bosse, on a vraiment de grosses ambitions.
Quelles différences avez-vous noté entre le jeu de Baskonia et le jeu en NBA…
Le jeu de Baskonia s’effectuait davantage au niveau de l’intérieur. On demandait plus, au niveau du pick-and-roll de sortir, et ça demandait beaucoup plus d’efforts. Ici, l’intérieur a moins de responsabilités sur le pick-and-roll, en tout cas c’est moins fatigant. Faut être concentré et c’est plus une question de bon placement, etc. Aux États-Unis, c’est aussi plus physique forcément. Je me sens bien. Je m’adapte bien et donc ça va.
« L’Euroleague, c’était entraînement tous les jours, entraînements collectifs, c’était différent »
Sur le rythme et l’enchaînement des matches, vous avez été habitué avec l’Euroleague mais dorénavant il y a davantage de déplacements. Comment on gère cela au quotidien ?
En Euroleague, il y a certes un peu moins de déplacements, mais c’est un peu plus compliqué… Ici, on a tout a disposition, on a un avion privé, donc ça va… (sourire). On va dire que les voyages sont un peu plus facilités. On ne le ressent pas trop car on ne fait que des petits trajets pour l’instant. L’Euroleague, c’était entraînement tous les jours, entraînements collectifs, c’était différent. On va dire que sur ce point-là, c’est un peu plus « facile » en NBA.
Vous êtes un joueur en progression constante, avec des paliers franchis, et des sauts même. Est-ce que l’expérience en bleu cet été et cette arrivée en NBA vous permettent de développer de nouvelles choses ?
Oui forcément, et c’est un jeu aussi différent. Donc j’essaye de m’adapter. L’équipe de France m’a aussi permis d’arriver ici avec moins de lacunes on va dire. J’ai pu échanger avec Rudy (Gobert), j’ai pu échanger avec les joueurs NBA et donc je suis arrivé ici avec un peu moins de lacunes que ce que j’aurais pu faire si je n’avais pas fait l’équipe de France. Ça m’a aidé, puis ça me permet aussi de travailler d’autres aspects de mon jeu. On sait que la NBA, ça s’écarte beaucoup donc j’essaye de travailler mon tir, mais aussi d’être solide. J’essaie un peu de prendre le rythme, la température durant les matches pour voir comment je peux être efficace et surtout ne pas faire d’erreurs.
« Quand tu mets le maillot des Celtics, c’est vraiment excitant »
Vous avez débarqué dans une franchise mythique… Quelle est l’impression quand on rentre au TD Garden, aux vestiaires, avec toute l’ambiance qu’il y a autour…
C’est impressionnant, et c’est excitant à la fois. J’aime jouer dans les ambiances comme ça, dans les clubs qui ont une histoire, qui visent le haut niveau et le titre à chaque fois, donc franchement, moi je kiffe. Quand tu mets le maillot des Celtics, c’est vraiment excitant…. Donc voila, j’aime cette franchise et j’espère pouvoir rester longtemps.
C’est rare mais il y a des joueurs pour qui la NBA n’est pas une fin en soi, ou qui préfèrent l’Euroleague, le côté historique de certains clubs européens. On pense à Joffrey Lauvergne ou à Louis Labeyrie par exemple. Avez-vous grandi avec la NBA et avec une passion pour la NBA ?
Pas du tout. J’ai commencé à m’intéresser à la NBA il y a quoi… deux ans on va dire. En fait, avant de signer à Vitoria. Je m’y suis intéressé pour m’inspirer un peu de ce que font les joueurs et pour progresser. Et c’est vrai que la NBA est rentrée dans un coin de ma tête après une première saison à Vitoria où je me suis dit que c’était un objectif possible et que j’allais tout faire pour y arriver.
Donc c’était plus le côté « je vais peut-être m’y retrouver un jour, donc je fais un peu mes devoirs » ?
C’était plutôt « je veux être le meilleur joueur possible dans ma carrière donc je vais m’intéresser à ce qui se fait de mieux ».
Propos recueillis à New York