C’est traditionnellement le premier évènement du All-Star Game. Opposant les Rookies aux Sophomores, le Rookie Game offre ainsi une vitrine aux jeunes loups de la ligue.
Offerts en pâture aux journalistes cette après-midi, tous se sont prêtés au jeu des interviews. Avec plus ou moins d’aisance. Grâce à son envoyé sur place, Benjamin, BasketUSA était présent.
Seul au centre du croisement de quatre rues, le sifflet strident aux lèvres, il attend que le bus des Rookies se gare dans le parking arrière du Convention Center pour laisser traverser les trois badauds.
L’un d’entre eux l’interpelle, bougon : « Combien de temps on va attendre là ». La réponse du policier fuse, sourire en prime : « Autant de temps qu’il le faudra ». Une heure plus tard, sur le Center Court d’un Jam Session encore fermée au public, le temps n’est plus inextensible. Pour le coup, il était carrément compté.
Chronométré à la minute près, avant le gong vocal des attachés de presse. Trente minutes avec les rookies et les sophomores, tous assis en bord de parquet attendant tranquillement la ruée des journalistes : une fois c’est la déclaration qui tue, là la question gardée sous le coude pendant quelques semaines, les intimités révélées, une ode à la gloire du All Star week-end.
Ce tohu-bohu, certains s’en accommodent avec politesse mais sans enthousiasme, à l’instar d’un John Wall taiseux et peu expressif dans ses réponses. On peut tout juste apprendre que JaVale McGee s’est entrainé dans son coin pour le Slam Dunk Contest.
Dans le genre mortifère, Derrick Favors s’attire toutes la faveurs. Aussi ennuyeux que l’inspecteur éponyme, le débutant des Nets débite des banalités, la diction à vous faire ronfler.
Et puis il y a les ludiques souriants, disposés et affables. La palme revient à DeJuan Blair et Landry Fields. Le pivot des Spurs fait marrer la galerie quand il découvre que Blake Griffin sera face à lui dans les camp des rookies.
« Blake sera là ? Vraiment ? Mince, je savais pas. Pour moi c’est pas un rookie. Ce qu’il a fait dans le match contre les Knicks est exceptionnel, il est énorme. C’est mon gars. »
Puis il poursuit, cette fois sur lui.
« Moi je suis habitué à être l’underdog. Je suis honoré d’être là mais ma grand mère disait : ‘Fais de ton mieux mais sache que tu peux toujours faire mieux. »
Landry Fields partage lui aussi le béguin pour le phénomène des Clippers. Avec son sourire à la Tom Cruise, le rookie des Knicks nous apprend aussi que Ronny est son meilleur pote dans le vestiaire newyorkais ou que Spike Lee s’invite parfois aux entraînements de l’équipe. Imitant à merveille Amare Stoudemire, Fields se prête au jeu avec l’aisance d’un showman.
DeMar DeRozan n’est pas mal non plus dans le genre. Comme Brandon Jennings, qui espère que le All Star Week-End se délocalisera bientôt en Chine, il range le concours de dunks de Vince Carter en 2000 comme son meilleur souvenir étoilé.
Derrière l’ailier volant des Raptors, Taj Gibson exhibe sa voix rauque. Il n’entend pas son ancien pote de lycée de Los Angeles se flatter d’une certaine revanche.
« A l’époque, tous les systèmes étaient pour lui, » rappelle DeRozan le sourire chafouin de l’ancien lieutenant promu en grade.
Le Raptor attend Blake Griffin de pied ferme pour un duel aérien tant attendu. Greg Monroe joue les DJ pour une chaîne musical de hip-hop pendant qu’Eric Bledsoe quémande des toilettes. Chacun son style, il y en a pour tout le monde. Une demi heure et la foire est finie, dans une heure en commence une autre à l’hôtel JW Marriott adjacent : celle des All Stars.