Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
On poursuit aujourd’hui avec les Knicks, qui espéraient attirer des gros poissons cet été mais sont passés complètement à côté. Contraints de dépenser leur argent sur une poignée de joueurs beaucoup moins cotés, ils doivent convaincre leurs fans d’être encore patients.
Une intersaison sous forme de plan B
Auteurs d’un des plus mauvais exercices – et de la pire série de défaites (18) – de leur histoire, les Knicks ont clairement « tanké » l’an passé pour récupérer un bon choix de Draft, tout en manoeuvrant pour récupérer la flexibilité nécessaire à la signature de deux grosses superstars.
Le fantasme ? Récupérer Zion Williamson lors de la Draft, puis Kevin Durant et Kyrie Irving lors de la free agency pour devenir un candidat au titre instantané et oublier d’un seul coup des années de disette. La réalité ? Un troisième choix de Draft qui a permis de sélectionner R.J. Barrett et aucune superstar, les deux précitées ayant plutôt choisi de rejoindre Brooklyn. Un club avec un vrai projet, devenu plus sexy que son voisin, qui végète lui dans les bas-fonds de la ligue depuis cinq ans (aucune saison au-dessus des 32 victoires).
Au moins, New York est resté sage, en offrant uniquement des contrats courts qui permettent au club de garder un maximum de flexibilité financière afin de garder ses options tout en développant son noyau de jeunes joueurs.
La jeunesse comme planche de salut ?
Ayant vite compris qu’ils ne réussiraient à convaincre aucune star, les Knicks se sont rabattus sur Julius Randle, leur recrue phare, et un paquet de joueurs revanchards, volant même certains « role players » intéressants à des candidats aux playoffs. Mais l’ancien Pelican suffit-il pour emmener les Marcus Morris, Bobby Portis, Taj Gibson, Reggie Bullock et Wayne Ellington en postseason ? Sans doute que non.
D’ailleurs, la plupart des contrats de ces joueurs ne sont pas garantis pour la saison prochaine : la direction veut en effet retenter sa chance dans un an sur le marché de la free agency, mais il n’y aura alors que peu de gros poissons disponibles (Anthony Davis, Mike Conley, Gordon Hayward, DeMar DeRozan…).
Dans ce brouillard, malgré l’impatience connue du public new-yorkais, elle n’a d’autre choix que de garder les jeunes au centre de son projet, avec un David Fizdale censé les aider à progresser – même si sa première année ne fut pas vraiment convaincante dans le domaine. Ses recrues d’expérience lui donneront-ils un coup de main ou au contraire freineront-ils les R.J. Barrett, Mitchell Robinson, Kevin Knox, Dennis Smith Jr. et Frank Ntilikina ?
Le coach va devoir jongler entre ses jeunes et ses vétérans qui devront se montrer pour retrouver un contrat l’été prochain. Un cocktail qui peut être détonnant, tant en positif qu’en négatif. Car si David Fizdale parvient à imposer une philosophie collective, entre les jeunes talents et les vieux briscards, il y a de quoi jouer les trublions à l’Est.
Par contre, si les jeunes sont frustrés par des rotations changeantes et difficiles à suivre (comme l’an passé) et que les vétérans le sont également par un temps de jeu qui les empêche d’afficher leurs qualités alors qu’ils sont tous en « contract year », il y a moyen que ça vire rapidement à l’aigre…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Julius Randle (Pelicans), Bobby Portis (Wizards), Marcus Morris (Pistons), Taj Gibson (Wolves), Elfrid Payton (Pelicans), Wayne Ellington (Pistons), Reggie Bullock (Lakers), R.J. Barrett, Ignas Brazdeikis
Départs : DeAndre Jordan (Nets), Mario Hezonja (Blazers), Emmanuel Mudiay (Jazz), Noah Vonley (Timberwolves), Luke Kornet (Bulls), Lance Thomas
LE JOUEUR À SUIVRE : R.J. BARRETT
À défaut de récupérer Zion Williamson, les Knicks se sont consolés avec son ancien coéquipier à Duke, R.J. Barrett. Un ailier possédant toutes les qualités pour s’imposer dans la grande ligue, avec un physique « NBA Ready » (2m01, 92kg) qui doit lui permettre à la fois de bien défendre et d’encaisser les coups en attaque. Gaucher, il dispose d’une belle palette offensive, et il tournait à 22.6 points de moyenne à 45% aux tirs et 30% de loin en NCAA.
À New York, il aura ses tickets shoots dans une équipe sans grande ambition pour la saison à venir. Il peut donc très bien viser le trophée de « Rookie de l’année », surtout que les espaces NBA devraient mieux lui convenir, lui qui est également capable de créer. Maladroit en Summer League, il va aussi devoir gérer la pression de « Big Apple ».
À lui, avec l’aide de son entourage et notamment son parrain Steve Nash, de prouver qu’il peut devenir la superstar que les Knicks attendent pour enfin rebondir.
MOYENNE D’AGE : 23.8 ans
MASSE SALARIALE : 116.2 millions (27e sur 30)
SI TOUT VA BIEN
Après le tâtonnement de la saison dernière, David Fizdale affiche ses qualités de meneur d’homme et tire son groupe vers le haut. New York devient donc un véritable poil à gratter. Affichée d’entrée, l’âme de l’équipe est galvanisée par les bon résultats, enlevant de la pression à des jeunes qui s’épanouissent, à commencer par R.J. Barrett, petit prince de New York. Contre toute attente, les Knicks sont dans la course aux playoffs.
SI TOUT VA MAL
Sans identité et sans philosophie de jeu, cette équipe enchaîne rapidement les mauvais résultats avec des joueurs expérimentés qui veulent leur tirs et pensent déjà à la prochaine intersaison. Dans ce contexte, les jeunes ont bien du mal à se monter, alors que le déséquilibre de l’effectif est flagrant, les arrières se marchant sur les pieds alors que ça manque de puissance dans la raquette pour lutter face aux pivots comme Joel Embiid.
Comme l’an passé, David Fizdale change perpétuellement ses rotations et ça grince des dents dans tous les coins du vestiaire. Rapidement, New York doit revoir sa copie et ne peut que se projeter vers la Draft et la free agency.