Vainqueurs de leurs trois derniers matchs, et pourtant encore huitièmes et derniers qualifiés pour les playoffs à l’ouest, les Blazers font preuve de ressources mentales incroyables. Après les drames Oden et Roy, qui auraient brisé plus d’un collectif, les hommes de McMillan ont repris le collier.
Toujours dans la course, et résolument à l’affût des faiblesses possibles de leurs devanciers Nuggets et Jazz, Portland se place.
Après un début d’hiver calamiteux (14 défaites sur 23 rencontres à cheval sur novembre et décembre), on ne donnait pas cher de la peau des Blazers. Leur malédiction les poursuivait encore et toujours avec l’énième annonce du forfait du grizzly Greg Oden, puis, coup supplémentaire sur la carafe, la blessure grave de leur franchise player, Brandon Roy aux deux genoux.
La prise de conscience de LaMarcus Aldridge
Quelques mois plus tard, ils sont toujours en course pour la postseason. Et cela est dû à plusieurs facteurs. Le premier est certainement la montée en puissance – attendue depuis un certain temps – de LaMarcus Aldridge. L’ancien grand espoir de la draft 2006 tardait à véritablement exploser dans le collectif huilé des Blazers. Il aura fallu la blessure dramatique de B-Roy pour que LaMarcus prenne enfin conscience de son immense potentiel.
Déçu à juste titre de sa non-sélection au week-end des étoiles malgré une production statistique stellaire (22 points et 9 rebonds), Aldridge n’a pas mis longtemps à se remettre au boulot. Tournant à 30 points et 10 rebonds par match sur les trois derniers succès de son équipe (dont une victoire de prestige à Chicago), l’ailier de Portland fait figure de favori pour le titre de meilleur joueur de la semaine à l’ouest.
Où s’arrêtera Batman ?
Dans son sillage, c’est tout l’Oregon qui respire à nouveau. Notre Batum national ne dépareille pas. Sur les quatre dernières rencontres, il récite ses gammes à merveille et prouve que sa progression est constante, et surtout est loin d’être encore terminée.
Sur les 5 dernières rencontres, Nico produit du lourd : à peu près 40 minutes sur le terrain, 14 points, 5 rebonds et 2 passes de moyenne. Rien que du très costaud. Et il n’a encore que 22 ans.
La sortie d’hibernation de Rudy Fernandez
La traction arrière des Blazers retrouve également de l’énergie par l’intermédiaire d’une saillie offensive qui nous vient directement de la chaleur espagnol. Confronté hier à son coéquipier dans la Seleccion, Jose Manuel Calderon, Rudy Fernandez ne s’est pas privé de sanctionner les Raptors. Auteur d’un énorme 8/8 aux shoots dont 6/6 derrière l’arc, Rudy était chaud comme la braise. Et depuis quatre rencontres, il allume sévère depuis le centre ville en shootant à 50% et cumulant un très bon écot de 19 points de moyenne.
Les envies d’ailleurs de l’espagnol sont donc bien loin désormais. Fernandez évolue en ce moment à son meilleur niveau en carrière. C’est effectivement la première fois depuis son entrée dans la ligue que le Lucky Luke du Northwest marque au moins 17 points dans quatre matchs de suite. Un signe positif que ne peut qu’apprécier le gourou des pionniers McMillan.
Nate McMillan, le gourou
Car l’entraîneur des Blazers (et par ailleurs membre important du Team USA) est un véritable gourou. Malgré les pépins, il a réussi à maintenir une philosophie de jeu qui paye encore aujourd’hui. Son choix d’aller piquer Wes Matthews (16 points par match) à Jerry Sloan en est le dernier exemple en date. L’ancien joueur du Sonic était certes un spécialiste défensif mais sa mentalité de coach est elle bien plus teintée de libertés.
Et à l’image de sa blessure l’an dernier alors qu’il rechaussait ses baskets pour faire le 10ème homme à l’entraînement, McMillan est un homme de terrain. Il est un player coach, friand des ambiances de vestiaires, rat de gymnase par excellence.
Bourreau de travail, il récolte aujourd’hui les fruits de son labeur acharné même s’il est bien conscient que rien n’est encore fait pour la course en playoffs. Et sans surprendre qui que ce soit, Nate joue la carte de l’humilité.
« Nous sommes bien conscients de qui nous sommes et de ce que nous avons à faire [pour aller en playoffs]. Ce road-trip est très important. Je pense que nous devons encore nous améliorer. Nous devons avoir une bien meilleure seconde partie de saison régulière si nous voulons continuer notre route. »
« Nous ne pouvons pas nous contenter de rester en queue de peloton sur cette 8ème place. Nous savons exactement ce que Memphis est en train de faire, ce que Phoenix et Houston font, et Denver et Utah. »