Alors que la sélection américaine entame la deuxième partie de sa préparation à Los Angeles, Gregg Popovich a été interrogé sur le climat de tension générale aux Etats-Unis, avec des actes terroristes dirigés contre les minorités.
Pour l’entraîneur, le « patriotisme » prôné par certains Américains est ainsi un contresens.
« Le patriotisme signifie des choses différentes selon les personnes » détaille-t-il. « Il y a des gens vraiment engagés dans ce sens et d’autres qui sont des menteurs. Montrer son patriotisme, c’est un peu inapproprié et je ne pense pas qu’on devrait imiter ça. Ce n’est pas parce que quelqu’un embrasse un drapeau qu’il est patriote. Un patriote, c’est quelqu’un qui respecte son pays et qui comprend que ce qu’il y a de mieux dans notre pays, c’est que nous avons la capacité de réparer des choses qui n’ont pas encore porté leurs fruits pour beaucoup de gens ».
Selon Gregg Popovich, le patriotisme devrait donc avant tout servir à améliorer ce qui ne va pas dans le pays.
« Toutes les promesses faites lors de la création du pays sont fantastiques, mais ces objectifs n’ont pas encore été atteints pour beaucoup de gens. On peut donc être patriote et comprendre qu’il faut encore critiquer, changer et accorder plus d’attention à ceux qui n’ont pas ce que les autres ont, et c’est là que nous avons échoué de bien des façons. Le fait de critiquer ces inégalités ne fait pas de vous un non-patriote. C’est ce qui fait la grandeur de l’Amérique : pouvoir cibler ces choses et les critiquer pour les améliorer. C’est ce que beaucoup d’autres pays n’ont pas. Parce que tu y perds ta liberté quand tu fais ça. »
Pour l’entraîneur des Spurs, le vrai patriotisme est ainsi chez Colin Kaepernick, le quarterback des San Francisco 49ers, en NFL, qui a commencé il y a trois ans à poser une genou à terre lors de l’hymne national, afin de mettre en lumière les violences policières et les inégalités sociales contre les minorités aux Etats-Unis.
Un combat qui lui a coûté sa place dans la ligue de football américain.
« Nier cette liberté, c’est la preuve de l’ignorance de ceux qui tentent de donner à ces gens un air antipatriotique », conclut Gregg Popovich. « Comme Colin Kaepernick. C’était très patriotique de sa part. Il se souciait assez de son pays pour réparer des choses évidentes, que tout le monde voit mais contre lesquelles personne ne fait rien ».