En plus des bouleversements liés aux changements de joueur, les Warriors ont également évolué sur leur philosophie depuis la fin des Finals. Avec les départs de Shaun Livingston, Andre Iguodala, Andrew Bogut et Kevin Durant, les Californiens ont perdu quatre joueurs de plus de 30 ans.
Dans le même temps, les recrues estivales sont très jeunes : D’Angelo Russell n’a en effet que 23 ans, Willie Cauley-Stein aura bientôt 26 ans et Glenn Robinson a 25 ans.
« On est passé d’une des plus vieilles à l’une des plus jeunes équipes de la ligue », confirme l’assistant GM, Kirk Lacob. « Soudainement, Stephen Curry est le plus vieux joueur de l’équipe. Klay Thompson et Draymond Green sont des vieux. Alfonzo McKinnie est peut-être le quatrième (le cinquième en réalité) joueur le plus âgé et il n’a que deux saisons dans les jambes. »
Les chiffres confirment les propos de Kirk Lacob. La saison passée, avec 28.4 ans de moyenne, l’effectif des champions 2015, 2017 et 2018 était le 3e plus âgé de la ligue. D’après ESPN, ils sont désormais à la 23e place de ce classement. Cela implique mécaniquement des changements dans le management.
« Steve Kerr aura davantage un rôle d’apprentissage », annonce Bob Myers, le GM. « Avant, il avait des joueurs habitués à ce système. Là, il va devoir apprendre aux joueurs, mais il va l’accepter. On va connaître plus de situations instables qu’avant. Mais ça va nous revigorer. »
Avoir le droit à l’erreur
Depuis deux saisons, les Warriors étaient capables de mettre le pilotage automatique en saison régulière. Les zones de turbulence existaient, mais le groupe savait qu’il pouvait rapidement reprendre le contrôle. Désormais, ce sera plus violent mais également, et paradoxalement, plus simple pour les jeunes joueurs.
« J’ai eu une conversation avec Draymond Green après la saison », livre Kirk Lacob. « Il me disait qu’il ne serait pas le joueur qu’il est aujourd’hui s’il était arrivé aux Warriors il y a trois ans. Quand il est arrivé, l’équipe était totalement différente. Il a eu sa chance et il a beaucoup échoué. Ce n’est pas facile pour les jeunes qui n’ont pas cette opportunité car des joueurs étaient bien installés, depuis un moment, dans des rôles bien établis. Ils n’avaient aucune chance de grandir. Là, il y a une vraie chance. Ces jeunes vont pouvoir déployer leurs ailes et ne pas s’inquiéter des résultats quotidiens. On apprend en se blessant. »
Après cinq années à jouer les Finals, les Warriors ne sont cités parmi les favoris pour le titre. Pour autant, ils espèrent se maintenir parmi les huit meilleures équipes de l’Ouest et entamer un cycle où les ambitions sont toujours là. Comme une certaine franchise du Texas…
« On a un immense respect pour ce que les Spurs ont réalisé pendant 20 ans. La progression de leurs joueurs est phénoménale. Ils font un remarquable travail pour permettre à des joueurs de devenir des joueurs NBA, parfois même des joueurs du second tour de la Draft. C’est extrêmement précieux », conclut Kirk Lacob.