Avant qu’il ne file à Pau avec les Bleus, Rudy Gobert a répondu aux questions de la presse française.
De son nouveau rôle chez les Bleus aux ambitions affichées du Jazz, ou encore son second trophée de meilleur défenseur de l’année, aucun sujet n’a été éludé. Devenu l’un des meilleurs pivots au monde, il est prêt à porter l’Equipe de France sur ses épaules pour sa première compétition depuis les Jeux olympiques 2016.
Après avoir déclaré forfait pour l’Euro 2017, vous êtes de retour dans le groupe. Quel est votre sentiment ?
Je suis heureux et motivé. Je veux cette médaille d’or et je suis très motivé pour y parvenir. Je suis aussi heureux de retrouver le groupe, l’Insep, mes amis et le staff. Je suis aussi très heureux d’être en France. Le plus dur commence et j’ai vraiment hâte de passer aux choses sérieuses.
Le groupe a changé depuis votre dernier match au Jeux de Rio ?
Oui, un peu. Mais on connait tout le monde. À part les jeunes peut-être, mais on connait tout le monde. Il y a quelques gars qui sont partis à la retraite, mais tout le monde se connait. C’est le même noyau et c’est une bonne chose.
Votre rôle sera forcément différent ?
Oui, avec les années, j’ai plus d’expérience qu’avant et je pense être un meilleur joueur qu’avant. On attend de moi que je sois un leader et je veux l’être. Je suis un peu un ancien même si je n’aime pas trop ce mot. En tout cas, je veux guider, aider mon équipe. C’est aussi une source de motivation.
« Un titre en NBA, c’est le Graal pour un joueur de basket »
Vous êtes aussi là pour transmettre toute votre expérience ?
Oui, tout à fait. Si on veut gagner, nous devons communiquer entre nous. C’est hyper, hyper important. Il y a des jeunes joueurs présents, je dois donc les guider et cela passe par un échange permanent. C’est comme cela que nous serons en mesure de construire une équipe et une identité pour gagner et réaliser nos objectifs. Un leader, ce n’est pas dire aux autres quoi faire. C’est par l’attitude que je peux leur donner envie de tout donner pour l’équipe.
Cette Coupe du monde prépare aussi les Jeux olympiques 2020 mais aussi ceux de Paris en 2024.
D’abord Tokyo puis après Paris. Avoir les JO en France, c’est un truc magique. Cela arrive une fois dans la vie d’avoir la chance de participer à un tel événement dans le pays où tu es né et où tu as grandi.
À choisir justement : une médaille olympique ou un titre NBA ?
Les deux sont incroyables, deux choses uniques. Je veux et j’espère avoir la chance de les gagner avant la fin de ma carrière. Gagner un titre avec l’équipe de France, avec tes amis, avec certaines personnes que tu connais depuis tout jeune avec qui tu as grandi et connu en équipe de France jeune c’est spécial. Un titre en NBA c’est le Graal pour un joueur de basket. Tellement dur, tellement de sacrifices pour y arriver. Les deux sont quelques chose qui me rendrait très heureux.
Revenons à votre quotidien la NBA, votre regard, sur la free agency. C’est un été complètement fou…
C’est l’été le plus fou que j’aie connu depuis que je suis la NBA. On n’a jamais vu autant de joueurs de top niveau changer d’équipe. On blague souvent mais c’est un mode My Career de NBA 2K. Il y a énormément de stars avec un nouveau maillot. La saison s’annonce palpitante en tout cas.
« Nous étions l’équipe qui avait le plus de tirs ouverts par match »
Parmi les stars sous un nouveau maillot, Mike Conley vous rejoint. Sur le papier, l’axe 1-5 Conley/Gobert fait rêver…
Oui, c’est une superbe recrue. Il est très fort. Il sait défendre, il est très altruiste et quand il doit tuer des matchs, il le fait avec brio. Il a l’expérience, le talent. Il sait tout faire sur un terrain. J’ai hâte de jouer avec lui et surtout de gagner avec lui. On formera un duo redoutable à défendre.
Qu’est-ce qui a manqué à Utah pour passer le cap en playoffs ?
Il nous a manqué de mettre de tirs déjà. Quand tu joues au basket, on peut dire ce qu’on veut mais si tu ne mets pas la balle dans le panier, c’est trop dur. Nous étions l’équipe qui avait le plus de tirs ouverts par match. À l’inverse, on avait le pire taux de réussite. C’est comme ça, il faut scorer pour gagner et on a pas réussi à le faire. Mais c’est le basket… Il y a des jours où tu mets des tirs, d’autres non. C’est le basket, c’est comme ça mais on doit se servir de ces échecs pour continuer à grandir.
Vous parliez de votre rêve de bague. C’est possible dès cette saison ?
Bien sûr. Tout est possible dans la vie, il faut s’en donner les moyens. L’équipe s’est renforcée, on a une superbe équipe avec une superbe mentalité. C’est notre objectif, on a envie d’aller chercher ce titre. Et ça commence cette saison.
En attendant cette bague, vous êtes déjà double meilleur défenseur de l’année et star en NBA. Vous en rêviez plus jeune ?
J’ai d’abord connu la Pro A. Puis quand on m’a dit que je pouvais aller en NBA si je travaillais, alors j’ai tout donné. Je veux toujours être le meilleur joueur possible. Après, si à 14 ans tu m’avais demandé si je voulais être meilleur défenseur de l’année, alors je t’aurais répondu : j’espère. J’ai tout sacrifié quand j’ai commencé le basket pour devenir le joueur que je suis aujourd’hui. J’ai construit ma vie autour de ça. C’est ma passion.
Propos recueillis à l’Insep