Wade. James, Howard. Mashburn. Abdur-Rahim… Pas facile de se faire un prénom quand on porte un patronyme aussi lourd en NBA. On ne compte plus les « fils de » qui ont marché sur les traces de leurs parents pour briller, eux aussi, dans le monde du sport. Et parfois, les progénitures nourries depuis le berceau par les exploits de papa (ou maman pour Boris Diaw ou JaVale McGee) au bord du terrain arrivent à surpasser le niveau de leurs parents.
Quand l’élève veut dépasser le maître
Le plus bel exemple en date reste Stephen Curry, fils du shooteur Dell Curry, tout simplement en route pour devenir le meilleur tireur à 3-points de l’histoire. En France, on peut aussi évoquer un certain Tony Parker, quadruple champion NBA, premier MVP européen des Finals en 2007, surclassant la carrière européenne de son père.
Même si pour Zaire Wade et LeBron James Jr, la mission s’annonce compliquée, d’autres prospects déjà cotés aux noms ronflants rêvent d’emprunter le même chemin que l’actuel meneur des Warriors. C’est notamment le cas de Jace Howard, Jamal Mashburn Jr ou encore Jabri Abdur-Rahim, qui ont récemment participé au NBPA Top 100 Camp à l’université de Virginia. Tous sont unanimes sur l’impact que la carrière de leurs pères respectifs a eu sur leurs envies de relever le défi et d’évoluer eux aussi en NBA.
Les larmes de Juwan Howard comme source de motivation
Jace Howard, l’un des six enfants de Juwan Howard, a notamment été témoin d’un moment marquant lorsqu’il était encore à l’école primaire, en 2011. À l’issue de la finale NBA entre les Mavs et le Heat, il a vu son père « pleurer comme un bébé », lorsque le titre derrière lequel il courait depuis tant d’années lui a filé entre les doigts. Ce jour-là, son fils n’avait pas su quoi faire pour le réconforter. Heureusement, l’année suivante, Juwan Howard a connu l’ivresse de la victoire avec le Heat contre OKC. Après 18 ans d’attente, l’intérieur a enfin décroché sa bague et ses larmes avaient une toute autre saveur.
À l’issue du Game 5, c’est donc tout naturellement que Jace Howard s’est jeté en premier dans les bras de son père. Quelques jours plus tard, son père l’a même surpris en train d’enfiler son « précieux » anneau de champion NBA.
« En mettant ça, je me suis dit : Waouh… chaque joueur rêve de porter ça tout au long de sa carrière, et je l’ai au doigt en ce moment », s’est rappelé l’ailier, actuellement senior à l’Université de Miami et qui pourrait se présenter à la Draft l’an prochain. « C’était assez fou ».
C’est également ce cocktail d’émotions et l’attrait des spotlights qui ont poussé le fiston de Shareef Abdur-Rahim, Jabri, actuellement à l’académie de Blairstown, a se lancer lui aussi dans le basket. Voir toutes les stars de la ligue s’échauffer avant les rencontres, entendre le speaker appeler le nom de son père, sans trop comprendre pourquoi…
« C’est clairement ce qui m’a donné envie de jouer un jour en NBA. À un moment donné, je suis arrivé à cette conclusion, parce que j’ai vu mon père le faire, j’ai vu à quel point il prenait du plaisir à le faire, à quel point il aimait ça. Ça m’a inspiré dans l’envie de faire la même chose », concède-t-il. L’histoire est en marche puisque Jabri Abdur-Rahim est classé parmi les meilleurs lycéens du pays et qu’il vient de recevoir deux offres pour intégrer l’Université d’Arizona et d’UCLA.
Des conseils précieux pour grandir plus vite
Pour aider son fils à ne pas tomber dans les mêmes pièges, l’expérience et les conseils d’un Jamal Mashburn aide aussi Jamal Jr à avancer et sans doute à progresser plus vite que les autres.
« Il me transmet tout ce qu’il sait, il m’apporte une certaine sagesse », a ainsi confié Jamal Mashburn Jr. « C’est génial, j’essaie d’absorber tout ça autant que je peux et de procéder étape par étape », poursuit le joueur de 17 ans, actuellement pensionnaire de la Brewster Academy dans le New Hampshire.
Le fils de l’ancien ailier passé par les Mavs, le Heat et les Hornets, n’était pas en âge de comprendre ce qu’il se passait lorsque l’ex n°24 brillait sur les parquets avant de connaître une fin de carrière gâchée par les blessures.
Heureusement, YouTube est là pour lui rafraîchir la mémoire et lui permettre de voir son père dominer son sujet, comme le jour où il a claqué 50 points à l’United Center face à Chicago en 1994 lors de sa saison sophomore. L’occasion pour le père de rappeler à son fils qu’il a été « un panier ambulant », l’un des ailiers les plus impressionnants à cette époque. Et du chemin qu’il lui reste à parcourir pour en faire de même.