Après une progression continue lors de ses cinq premières années à Boston, et un quasi sans-faute, Brad Stevens a sans doute vécu sa saison la plus délicate depuis son arrivée dans le Massachusetts. Entre la gestion de Kyrie Irving et des énormes attentes autour du club, maintenant que le meneur et Gordon Hayward sont de retour, le coach a souffert.
« Un bon coach m’a dit en début d’année : ‘Parfois, il y a des saisons qui sont très difficiles, il faut juste maintenir le cap et parvenir à faire atterrir l’avion’, » confie-t-il à l’Indianapolis Star. « Il y a beaucoup de matins, durant cette campagne, où je me disais : ‘Il se passe beaucoup de choses. Restons juste soudés et faisons atterrir cet avion’. »
Et même s’il garde son ton posé et serein, Brad Stevens laisse entendre que ce ne fut pas simple.
« Un des trucs fantastiques sur le coaching, c’est que c’est un défi différent chaque jour. Quand on a une équipe en totale reconstruction, comme c’était le cas ma première année ici, les défis sont très différents que lorsqu’on a une équipe qui ne réussit pas à atteindre les attentes extérieures durant la saison régulière. Surtout à Boston. Nous avons gagné les World Series (les Boston Red Sox ont remporté le titre en baseball en 2018) et le Super Bowl (les New England Patriots ont eux remporté le titre 2018 en NFL). Vous voyez ? C’est différent. Nous avons fait deux finales de conférence de suite, mais les Celtics ne sont pas jugés sur ça. Ils sont jugés sur les bannières qui sont accrochées au plafond. »
Brad Stevens rejette d’ailleurs l’étiquette de « génie », qu’on lui a collé après ses premières années à Boston. L’entraîneur répète ainsi qu’il a fait beaucoup d’erreurs dans sa carrière, regrettant notamment les Final Four perdus avec Butler, en NCAA.
« C’est l’une des raisons qui m’a poussé à venir ici, à Boston. Je voulais progresser, apprendre, être testé. Faire face à Nate McMillan, Dan Burke, Popeye Jones et Bill Bayno sur une série de sept matchs ? C’est un défi. Il faut être au top, niveau réflexion et ajustement, et je n’étais pas prêt pour ça à 33 ou 34 ans. Je l’ai dit à Matt Howard (son joueur à Butler en 2010 et 2011) l’été dernier : ‘Je regrette ces matchs tous les jours’. Mais c’est pour ça que je suis venu ici. Je voulais m’améliorer. Et ça va avec ces situations, où je réussis, ou j’échoue, où on me couvre beaucoup trop de compliments, et où on me scrute beaucoup trop aussi. »