D’Angelo Russell enfin prêt à assumer un statut de leader ?

C’est peu de dire que le début de carrière de D’Angelo Russell ne fut pas de tout repos : choisi en deuxième position de la Draft 2015 par les Lakers, l’arrière a très vite fait ses valises à Brooklyn après avoir été jugé décevant par Magic Johnson, davantage à cause de son éthique de travail et un comportement douteux hors du terrain que de son potentiel.

Au terme de sa première saison chez les Nets, gâchée par les blessures, la même question est revenue : D’Angelo Russell allait-il enfin concrétiser son immense talent alors que son avenir contractuel se joue l’été prochain ? Les premiers matchs furent inquiétants, notamment quand Spencer Dinwiddie et Caris LeVert lui furent préférés dans les derniers instants des matchs, mais la blessure de l’arrière-ailier a forcément bouleversé la donne à Brooklyn et, cette fois, D’Angelo Russell ne manque pas l’opportunité de montrer à tous sa valeur.

Exemplaire sur le mois de décembre

Depuis le début du mois, il compile ainsi 18 points de moyenne à 45.7% de réussite, 3.4 rebonds et surtout 7.2 passes en 29 minutes par match. Des automatismes avec Spencer Dinwiddie se sont créés et sur cette période, les Nets ont remporté sept de leur dix matchs, dont un succès face aux… Lakers au cours duquel D’Angelo Russell a joué à son meilleur niveau avec 22 points, 13 passes (son record en carrière) et un tir à 3-points décisif.

« Il était vif, agressif, énergique. Quand D’Angelo joue comme ça, nous passons à un autre niveau », s’extasiait Kenny Atkinson, son coach, après la rencontre auprès de NetsDaily.

Et ses coéquipiers d’apprécier en temps réel l’évolution d’un joueur, jadis qualifié d’immature et aujourd’hui enfin en passe de s’imposer comme un joueur fiable.

« Il a cette confiance en lui, il sait qu’il peut être bon (…) Les matchs où il ne jouait pas dans le dernier quart-temps, il a bien joué les matchs suivants », rappelle Jared Dudley, l’un des rares vétérans de l’équipe. « Souvent, lorsqu’on est dans une année de négociation contractuelle, on force les choses. Lui ne force pas. Quand les gars jouent bien et qu’il est sur le banc, il encourage. Quand nous sommes à la session video, il m’interroge sur ce que je vois »

Peut-il rester constant ?

Sous les ordres de Kenny Atkinson, dans l’environnement créé par Sean Marks où les travailleurs sont récompensés, comme peut le confirmer Spencer Dinwiddie, récemment prolongé, D’Angelo Russell s’épanouit et prend une nouvelle dimension.

« Je travaille beaucoup mon jeu. Quand le coach me responsabilise et me met dans une situation où je peux créer, je ne peux rien demander de plus », confie le joueur.

La question est désormais de savoir s’il maintiendra cet investissement et ces performances, notamment avec le retour à terme de Caris LeVert. Pour Jared Dudley, la réponse est dans les mains du principal intéressé.

« Vas-tu franchir un cap ? Vas-tu essayer d’être un All-Star ou juste un titulaire ? Pour lui, la question est de savoir jusqu’où il peut aller. Caris (LeVert) a franchi un palier, Spencer (Dinwiddie) a travaillé comme un chien, maintenant c’est son tour. »

Un tour crucial puisque maintenant que Brooklyn a assuré son avenir à la mène avec la prolongation de Spencer Dinwiddie, la franchise sera peut-être amenée à faire des choix au moment de négocier l’été prochain avec D’Angelo Russell, free agent protégé.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.