Le mix du jour : Wilt Chamberlain – Passing Ability

L’historiographie de la NBA rappelle et entretient depuis des années les plus grands exploits et records de Wilt Chamberlain. Tout le monde connaît les 100 points du 2 mars 1962, les 55 rebonds contre Bill Russell, le double triple-double en 1968 ou la saison à 50.4 points de moyenne, toujours en 1962.

Il faut tout de même souligner que « The Stilt » était aussi un excellent passeur… quand il le voulait. En effet, après six saisons et 40.6 points de moyenne, le joueur des Warriors est considéré comme un égoïste, un simple individualiste qui ne pense qu’à ses points, ses records et les femmes – les fameuses 20 000 qui seraient passées dans son lit.

Mais, en arrivant à Philadelphie, il décide de briser cette mauvaise réputation. En 1965-1966, il rend une saison à 5.2 passes de moyenne. L’année suivante, c’est 7.8 offrandes par match. Puis, vient le sommet de 1967-1968 avec 8.6 passes, pour accompagner ses 24.3 points et 23.8 rebonds de moyenne. Ses 702 passes font de lui le joueur le plus prolifique de la ligue. Un pivot ! C’est une première.

« C’est comme si Babe Ruth avait dominé la ligue en amorti-sacrifice », comparera un Wilt Chamberlain – repris dans le livre Wilt, 1962 : The Night of 100 Points and the Dawn of a New Era – toujours plus fier de ce genre de records, comme ses 55 rebonds, que des montagnes de points marqués.

Aucun pivot depuis ne s’est approché des 7 passes de moyenne

Précisions tout de même : s’il est bien le passeur le plus prolifique en 1968, c’est bien Oscar Robertson qui est le meilleur passeur de la ligue cette saison-là. « Big O » avait certes joué moins de matchs mais il tournait à 9.7 passes.

Les chiffres sont, comme toujours avec Wilt Chamberlain, vertigineux. Avec ses deux saisons à 7.8 et 8.6 passes, il reste le seul pivot de l’histoire à atteindre et dépasser la barre des 7 passes de moyenne. Ancien joueur des Harlem Globetrotters, le double champion NBA avait une parfaite maitrise de la balle et une excellente vision du jeu. De plus, sa présence était tellement imposante qu’il concentrait l’attention des défenses. Il se régalait ensuite à servir sur un plateau ses coéquipiers.

Basket-Reference, la bible dans le domaine, nous renseigne : durant sa carrière, Wilt Chamberlain a réalisé 79 matches à plus de 10 passes. C’est 56 de plus que le pivot suivant, Nikola Jokic. Pour prendre la mesure du chiffre, il suffit de regarder les mêmes références chez deux très bons passeurs au poste de pivot, Marc Gasol et Bill Walton. Ils sont restés à 7 rencontres à plus de 10 passes…