Le 2 mars 1962, Wilt Chamberlain réalisait l’impossible : 100 points dans un match

Le 2 mars 1962, Wilt Chamberlain réalisait l’impossible : marquer 100 points dans un match, le record le plus mythique du basket américain. Pour célébrer l’anniversaire de cet accomplissement mythique, Basket USA ressort des placards un article pour rendre hommage à cet exploit mais bien sûr à cet homme, disparu en 1999.

Wilt Chamberlain, un phénomène

Né le 21 août 1936, Wilt Chamberlain (2m16, 125kg) est drafté en 1959 par les Philadelphia Warriors après un tour par les Harlem Globe Trotters. Il débute sa carrière le 24 octobre et termine sa saison rookie avec 37.6 points et 27.0 rebonds par match !

Il est évidemment élu Rookie de l’année, mais aussi MVP. Une première dans l’histoire (Wes Unseld sera le deuxième à réaliser cet exploit en 1968/69). La saison suivante, Wilt Chamberlain score 38.4 points et prend 27.2 rebonds par rencontre. On comprend alors que cet intérieur va laisser son empreinte dans ce sport…

Sa troisième saison sera l’apothéose de sa carrière d’un point de vue individuel, avec une moyenne juste ahurissante de 50.4 points par match, accompagnée de 25.4 rebonds ! Mais, petit paradoxe, il ne sera pas élu MVP, ses confrères (les joueurs votaient à l’époque) lui préférant son ennemi intime, Bill Russell…

Nous voilà donc en 1962. Avant ce fameux 2 mars, il a déjà inscrit 60 points ou plus à 17 reprises, dont une pointe à 78 en triple prolongation contre les Lakers ! C’est le record NBA.

Un soir d’histoire

Le 2 mars 1962, Wilt et ses Warriors accueillent à Hersey, en Pennsylvanie, les Knicks de New York. Après un quart-temps, l’Échassier (son surnom) a déjà planté 23 points et, à la mi-temps, il en est à 41 unités. C’est énorme, mais dans la lignée de ses cartons habituels. Sauf que la deuxième mi-temps va le faire entrer dans les livres d’histoire…

Un quart-temps et 28 points plus tard, le voilà à 69 points. Il est donc à seulement 9 unités de son précédant record (78 points), qui est aussi le record dans l’histoire de la ligue à cette époque. Dès lors, les spectateurs s’impatientent. À quelle hauteur Wilt Chamberlain va-t-il faire grimper ce record ? Des « Give it to Wilt ! » résonnent dans toute la salle et les joueurs de Philadelphie vont suivre les demandes…

Finalement, c’est sur un dunk qu’il atteint les 100 points. À ce moment, la foule, peu nombreuse avec seulement 4 124 personnes présentes dans la salle, envahit le terrain et le submerge. Il reste pourtant 46 secondes à jouer.

On ne sait pas vraiment si ces dernières secondes ont été jouées. Aujourd’hui, plus de 60 ans après, peu importe : la performance est là. La vérification est impossible, car aucune vidéo n’existe de ce match, seul un enregistrement radio étant disponible.

Son coach, Frank McGuire témoigne : « J’ai toujours pensé que c’était inévitable qu’il le fasse. Mais quand il l’a fait, je me suis arrêté : je ne pouvais pas y croire. »

Au final, les Warriors gagneront ce match 169-147 et Wilt Chamberlain a explosé tous les records : 100 points donc (avec 25 rebonds tout de même), mais aussi 63 tirs tentés et 36 rentrés, sans oublier un 28/32 aux lancers-francs. C’est une énorme perf’ pour lui, car il tournera en carrière à « seulement » 50%…

Deux autres records tombent également ce soir-là : 59 points en une mi-temps et 31 en un quart-temps. Le premier tient toujours, Kobe Bryant ayant marqué « seulement » 55 points, le 22 janvier 2006. Le deuxième est battu d’abord par George Gervin puis par Carmelo Anthony avec 33 points, et enfin par Klay Thompson avec 37 points en 2015.

Un héritage énorme

Aujourd’hui, son record tient toujours. Seul le regretté Kobe Bryant est parvenu à s’en approcher le 22 janvier 2006, avec ses 81 points contre les Raptors. Même si à l’époque cet exploit est passé quasi inaperçu, son impact aujourd’hui est énorme : c’est le record le plus symbolique de la ligue et la photo de Wilt Chamberlain avec son affichette « 100 » est restée dans les esprits.

L’homme qui a conçu cette petite affichette est mort en 2015. Âgé de 93 ans, Harvey Pollack travaillait pour la NBA dès sa toute première saison.

Malgré cet accomplissement, Wilt Chamberlain avouera que ce match n’est pas son préféré. Il préfère sa performance de 55 rebonds (record NBA également) contre Bill Russell, son meilleur ennemi.

Enfin, pour l’anecdote, sachez que ce record de « The Stilt » n’est peut-être pas le plus imbattable de tous. Cette même saison, en 1962, il avait disputé 3 882 minutes en 80 matchs. C’est-à-dire 48.5 minutes par rencontre, alors même qu’un match dure 48 minutes ! Cela s’explique par les nombreuses prolongations jouées par les Warriors cette année-là et par le fait qu’il ne sortait évidemment quasiment jamais du terrain…

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.