Du haut de ses 23 ans, et de ses 2m08, Jordan Hill est en pleine croissance. Le jeune intérieur de Houston grandit à vue d’œil cette saison avec un temps de jeu accru en l’absence de Yao. Et il sera sans aucun doute amené à éclore davantage s’il confirme ses progrès.
Il ne pèse certes que 6,6 points et 4,2 rebonds par match, mais Jordan Hill a tous les arguments pour percer. Doté d’un physique impressionnant avec du jump plein les bottes, le pivot ex-pensionnaire d’Arizona est actuellement à un carrefour de sa jeune carrière.
Une enfance compliquée
Drafté en 8ème choix par les Knicks en 2009, Hill sortait d’une solide carrière universitaire sur le campus de Tucson. D’abord révélé par ses talents défensifs (Jordan pointe au sixième rang historique de la fac d’Arizona au niveau des rebondeurs), le natif de Caroline du Sud s’est ensuite affirmé durant sa troisième saison avec des stats ronflantes de 18,3 points, 11 rebonds et 2 contres par rencontre.
Mais avec seulement 2 ans de basket dans le rétro au moment de rejoindre les bancs de la fac, Jordan Hill a mis du temps à grandir. Pour tout dire, il revient de loin. Après avoir perdu sa mère d’un cancer du sein à l’âge de 3 ans, Hill a été déplacé de ci de là par son père routier, et entre autre, chez son oncle et sa tante Booker.
Trevor du même nom, le rookie de Washington, est effectivement son cousin et il sait mieux que quiconque ce qu’a enduré Jordan. C’est même lui qui lui a transmis la passion de la balle orange alors qu’ils étaient tous deux adolescents. Et quand on lui demande s’il n’est pas étonné de savoir que Jordan est arrivé un an avant lui en NBA, il la joue détendu :
« Non, ce n’est pas surprenant. Il avait un énorme potentiel, il mesure 2m08. Et puis une fois qu’il s’y est mis, et qu’il a commencé à jouer au lycée, c’était une évidence. »
Un « late-bloomer »
L’apprentissage de la grande ligue a été une nouvelle épreuve pour Hill. Dans la grande pomme, on ne lui fait pas une confiance énorme. Avec 10 petites minutes de jeu de moyenne pour se prouver, Hill marque difficilement 4 points et prend 2 rebonds par match. Il est échangé en cours de saison aux Rockets et ce changement de décor vers l’Ouest lui a été à nouveau providentiel.
« Quand j’étais chez moi [en Caroline du Sud], il y avait beaucoup de problèmes, et je faisais que des conneries, franchement. J’ai décidé de rejoindre la côte Ouest pour grandir, tout seul. Une fois arrivé, j’ai tout de suite été plus sage, plus réfléchi et j’ai énormément changé. »
De la même manière, à son arrivée à Houston, outre son coéquipier Wildcat Chase Budinger, Hill a surtout retrouvé des minutes. Avec 18 minutes de moyenne et des pointes à 30, l’intérieur aux dreadlocks s’affirme peu à peu comme une force dans le jeu offensif en mouvement des jeunes Rockets.
S’invitant fréquemment dans les Top 10 journaliers (ci-dessous son dunk sur Sam Dalembert), Jordan Hill se fait graduellement un nom bien à lui. La direction des Rockets serait bien avisée de surveiller de très près l’évolution de son jeune poulain quand on sait que les pivots disposent d’une période de maturation plus longue et qu’ils se font rares par les temps qui courent… (Allô ? Yao…)
Son dunk sur Samuel Dalembert