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Marc Gasol, le socle de la défense retrouvée des Grizzlies

Même s’ils n’ont joué que sept matchs (5v-2), les Grizzlies sont à classer au rayon des bonnes surprises du début de saison. Dans une NBA qui a tendance à tout jouer pour l’attaque, ils ont retrouvé le chemin du succès en retrouvant leurs vraies valeurs, à savoir la défense. Symbole de cette envie retrouvée, Marc Gasol vit une seconde jeunesse depuis la reprise. Sa lecture de jeu, son expérience et sa qualité de leader vocal font qu’à bientôt 34 ans, l’Espagnol reste essentiel à cette équipe.

Les joueurs et le staff savent à quel point ce point de fixation est important dans leur réussite.

La communication pour principe de base

Si l’intérieur ibérique est doté de belles mains, c’est aussi sa rigueur défensive qui a contribué à faire de lui l’un des pivots les plus respectés de la ligue. Alors que Memphis réalise un bon début d’exercice, ses coéquipiers comme ses coaches sont unanimes quant au rôle joué par Marc Gasol dans cette entreprise.

Avec, pour premier atout, cet aspect vocal qui guide et rassure ses petits camarades.

« Je n’ai pas souvenir d’avoir vu un pivot parler autant, souligne Garrett Temple à The Athletic sur ce point. « Je n’avais jamais joué avec un grand comme lui avant, au niveau de la communication défensive, à placer ses coéquipiers et nous parler comme il le fait. C’est exactement ce qu’il apporte et c’est pour ça qu’il a été élu meilleur défenseur de l’année. Sa communication, son QI basket d’un point de vue défensif et sa capacité à faire bouger ses coéquipiers autour de lui ».

Un rôle clé sur la défense des pick-and-rolls

Ces quatre dernières années (depuis son titre de meilleur défenseur de la ligue), ses statistiques avaient pourtant chuté en matière d’efficacité de ce côté du parquet, le dernier exercice terminé à 22 victoires n’ayant pas aidé à inverser la tendance. Mais aujourd’hui, son évaluation défensive (points concédés sur 100 possessions quand le joueur est sur le parquet) culmine à 94.4, soit le meilleur chiffre de sa carrière. Plutôt pas mal pour un pivot qui arrive tout doucement à 34 printemps.

« Je crois qu’il est spécial, tout simplement », avance JB Bickerstaff. « Sa capacité à lire le jeu avant que les situations ne se produisent, la façon dont il les voit se développer et le temps qu’il y consacre durant sa préparation, ça aide tout le monde. Il a accepté ce challenge, à savoir qu’on voulait être une grande équipe défensive. On sera aussi bon en tant qu’équipe que lui. C’est le socle de notre défense, et c’est un expert à ça ».

Surtout, J.B. Bickerstaff et son staff, dont l’assistant coach Jerry Stackhouse, ont imaginé quelques principes de jeu pour optimiser les forces de Marc Gasol. Le premier qui se dégage est de ne pas inciter l’intérieur à sortir trop haut sur les pick&rolls, avec pour but d’anticiper le déplacement du poseur d’écran et de protéger le cercle. Cette philosophie offre peut-être plus d’espace au porteur du ballon, lui laissant notamment une fenêtre de tir à mi-distance, une opportunité que les Grizzlies sont disposés à accorder. En revanche, si ce dernier tente une passe, elle sera forcément plus compliquée à réaliser.

Un rôle qui évolue aussi avec l’âge

Ce choix est également dicté par l’âge du pivot espagnol, dont la vivacité a commencé à décliner.

« Lorsque les joueurs prennent de l’âge, tu veux les préparer en sachant que c’est une longue saison. Et si tu peux profiter de quelques opportunités, y compris dans la couverture des pick&rolls, pour l’aider à s’économiser, surtout pour un joueur qui joue autant, il faut absolument le faire », explique ainsi Jerry Stackhouse avant de nuancer cette nouvelle tendance. « Il y aura des équipes sur lesquelles tu ne peux pas être aussi éloigné, et on doit être capable d’être à bonne hauteur et de faire le nécessaire pour nous protéger contre ce type d’équipes. Je ne pense pas que vous puissiez dire complètement qu’il va être à l’arrière, il y aura des moments où il aura besoin de monter un peu plus et de faire pression. Il a montré qu’il pouvait faire ça. »

Si la technique a nécessité quelques ajustements, les Grizzlies provoquent 18.3 pertes de balle par match depuis le début de saison, offrant autant de situations de transition et de potentiels paniers faciles. Marc Gasol est donc la clé de voûte de cette réussite. Avec lui sur le parquet, Memphis a ainsi maintenu ses adversaires à 49% d’adresse à 2-points et 33% à 3-points, contre 56% et 38% lorsqu’il est sur le banc.

« Je crois que c’est une question de confiance. Avoir confiance et croire les uns en les autres, s’assurer que chaque coéquipier soutient son copain », explique Marc Gasol. « Ces gars sont intelligents, sont habitués au système… Ce sont des vétérans qui veulent gagner plus que tout. Je pense que c’est pour ça qu’ils sont impliqués de la sorte, ils voient que ça marche quand les cinq joueurs font le job sur le terrain ».

Encore du pain sur la planche

Paradoxalement, les blessures de JaMychal Green et Chandler Parsons ont augmenté le niveau d’agressivité défensive de l’équipe, Jaren Jackson Jr. et Dillon brooks offrant à l’équipe un profil encore plus mobile.

« On a un beau cinq défensif avec Kyle (Anderson), Jaren (Jackson Jr) et Garrett (Temple) », poursuit Mike Conley. « Je ne suis pas particulièrement grand, mais je peux couper les lignes de passe jouer dur en défense. On a tous le flair pour intercepter le ballon. C’est fun de jouer avec des gars qui savent vraiment ce qu’ils font en défense. »

Le début de saison est encourageant, mais reste maintenant aux Grizzlies à confirmer, notamment face à des équipes mieux armées que celles rencontrées jusqu’à présent.

« Nous sommes toujours dans un processus de construction. Même si maintenant ça fonctionne, on continue d’apprendre sur les différentes facettes de notre défense. Il y a des jours où vous allez vous griller, parce que vous passez tellement de temps à travailler sur certaines choses, vous ne pouvez pas vous préparer pour les 29 autres équipes », rappelle Marc Gasol. « On n’a pas encore vraiment joué contre de grands mobiles, comme Nikola Jokic ou Karl-Anthony Towns. Donc ce sera un ajustement différent avec des gars comme ça. On verra comment notre défense peut s’adapter. J’aime tout simplement la mentalité des gars, d’être fier de réussir des stops et s’amuser à les forcer ».

Les Warriors, les Nuggets et les Raptors vont en effet se présenter sur le chemin des Grizzlies au cours du mois de novembre. Autant d’opportunités de se confronter à ce qui se fait de mieux pour continuer à se perfectionner, l’objectif principal étant pour l’instant de maintenir l’équipe au dessus des 50% de victoires.

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