Joel Embiid et J.J. Redick : parce que c’était lui, parce que c’était moi

Philadelphie a certes débuté sa saison par un revers face aux Celtics mais les hommes de Brett Brown ont bien réagi par la suite avec deux victoires de rang, contre les Bulls puis le Magic. Lors de ce dernier succès face au clan floridien, les Sixers ont pu compter sur l’adresse décisive de J.J. Redick, auteur d’un tir primé pour prendre l’ultime avantage. Un tir rendu possible grâce à sa relation avec Joel Embiid, lequel fit mine de partir en dribble sur un main-à-main avant de redonner la gonfle à son shooteur, un jeu à deux que les Sixers se plaisent à appeler « The Dance ».

« [Le Magic] a mal évalué le main à main sur l’action initiale. Jo avait l’option de dribbler jusqu’au poste, de tirer ou de refaire le main à main », détaille J.J. Redick pour The Athletic. « Pour moi, quoi qu’il décide, cela n’a pas d’importance mais je pense qu’il a montré beaucoup d’assurance dans sa lecture du jeu pour se retourner vers moi au bout du compte. »

Cette action démontre en effet combien Joel Embiid a confiance en son arrière vétéran : pivot de talent, il peut cependant avoir tendance à jouer au héros dans les fins de match. Cette fois, face à Orlando, il a simplement délégué à J.J. Redick le sort de la rencontre, et ce n’est pas un hasard : les deux joueurs se respectent, s’estiment et adorent jouer ensemble.

« J’aurais aimé qu’il n’ait que 24 ans afin que nous puissions être ensemble pendant encore dix ou quinze ans »

L’an passé, Ben Simmons et T.J. McConnell étaient ainsi ceux qui recevaient le plus de passes de la part du pivot camerounais. Cela s’explique par la relation évidente entre les postes 1 et 5, mais J.J. Redick arrivait déjà en troisième position, avec plus de sept passes en provenance du pivot reçues en moyenne par match, pour près de 3 tirs dégainés en moyenne par la suite, soit le plus gros ratio de l’équipe.

Cette saison, si l’échantillon est très modique (trois matchs disputés seulement), l’arrière reçoit autant de passes de la part du pivot et c’est toujours lui qui shoote le plus dans ce contexte avec 4.3 tentatives en moyenne, signe que la connexion entre les deux joueurs est l’une de celles qui provoquent le plus de danger pour les adversaires de Philadelphie.

« Je lui ai dit l’autre jour qu’il est le meilleur joueur avec lequel j’ai jamais joué, tout simplement car nous nous comprenons toujours si bien l’un et l’autre », a confirmé le pivot. « Je suis capable de le trouver démarqué et j’aime particulièrement le fait que lorsque je vais partager le ballon, quand je vais poser l’écran ou lui donner la balle à la main, je serai toujours content du résultat. »

Avec une multitude de systèmes dédiés à leur relation, J.J. Redick et Joel Embiid disposent ainsi d’autant de solutions pour sanctionner les défenses, d’autant que, malgré leurs évidentes différences physiques, les deux joueurs présentent la même aisance balle en main et dans leur capacité à shooter.

De quoi donner des élans de lyrisme à Joel Embiid qui regrette que leur temps soit en toute logique compté…

« J’adore jouer avec lui », insiste-t-il. « Je lui disais encore l’autre jour que j’aurais aimé qu’il n’ait que 24 ans afin que nous puissions être ensemble pendant encore dix ou quinze ans. Mais il est tellement âgé, il ne sera pas toujours là. »