Le Ming des mauvais jours

Yao Ming souffre d’une nouvelle fracture au pied. A la malléole interne de la cheville gauche. Une blessure de plus. Peut-être celle qui signifiera la fin de sa carrière.

Pour l’instant, à Houston, on préfère se taire. Pas de pronostic, ni de décision hâtive. La nouvelle est déjà difficile à supporter, il ne faut donc pas céder à la panique.

C’est pour cela qu’il est peut-être trop tôt pour évoquer un remplacement comme l’évoquent déjà certains confrères. Si Ming venait à manquer le reste de la saison, sans doute que la NBA autoriserait Houston à recruter mais les dirigeants ne sont pas dans l’urgence. Ils ont l’habitude de jouer sans lui… et le groupe s’est bien ressaisi depuis quelques matches.

Ensuite, il va falloir envisager sa convalescence et la durée de son indisponibilité. Même s’il s’agit de la énième blessure grave, les exemples de Zydrunas Ilgauskas et surtout de Grant Hill prouvent qu’on peut se remettre de blessures à répétition aux pieds. On ne peut pas revenir à son meilleur niveau mais on peut guérir et redevenir un bon joueur.
Mais le physique ne suffit pas, c’est dans la tête que Ming va devoir être fort. Il faut qu’il accepte le fait qu’il ne sera plus jamais le joueur qu’il a été. Cela doit être difficile pour lui alors qu’il n’avait manqué que deux matches lors de ses trois premières saisons. Depuis, les bobos s’enchaînent, et ce qui inquiète, c’est que leur gravité va crescendo.

C’est le signe que le corps du géant chinois ne répond plus. Ses pieds, en l’occurrence, ne supportent plus la charge de travail d’un athlète de haut niveau.

Quelques jours avant sa blessure, Ming affirmait qu’il pouvait rejouer. Les médecins refusaient qu’il reprenne estimant que sa cheville était encore trop fragile. Ils voulaient tester sa résistance. Et elle a lâché…

Au tout début de saison, Ming déclarait qu’il ne pourrait plus supporter une année sans jouer, et qu’à la prochaine grosse blessure, il prendrait sa retraite. Aujourd’hui, il fait comme ses dirigeants : il veut prendre son temps avant de prendre une décision.

« J’ai travaillé tellement dur pour revenir que cette nouvelle blessure me déçoit vraiment. J’ai besoin de temps pour en parler avec les médecins et trouver des solutions. Une fois qu’on aura défini les options, je vous tiendrai au courant de mon avenir. »