Il y a six ans, Dwight Howard était le meilleur pivot de la NBA, et les Lakers avaient fait péter leur effectif pour le recruter dans un deal retentissant avec le Magic et les Sixers, et l’associer à Kobe Bryant et Steve Nash. L’expérience sera un bide, et l’ancien intérieur All-Star est depuis baladé de franchise en franchise sans jamais s’imposer. Cet été, il a carrément été transféré par les Hornets puis coupé par les Nets, et le voilà qui rejoint les Wizards pour tenter un nouveau rebond.
Ancien coach du Magic, Stan Van Gundy n’en revient pas de voir que son ancien pivot est devenu un joueur comme un autre…
« C’est dingue. Vraiment. Et ce n’est pas plaisant à voir parce que c’était un gars qui est resté le meilleur pivot de la NBA pendant longtemps. Il est toujours très bon mais il semblerait qu’il ne soit pas très apprécié. »
« T’es un super joueur et tu veux montrer ce dont tu es capable, mais le basket a changé. »
Sur le plan humain, rares sont les voix qui s’élèvent pour dire du bien de lui. Dwight Howard a du mal à se fondre dans un collectif, et même à Houston, l’entente était très moyenne avec James Harden et les autres. À Charlotte aussi, on lui reprochait de n’en faire qu’à sa tête et de manquer d’altruisme. Sans oublier qu’au niveau du jeu, le triple meilleur défenseur de la NBA n’est jamais parvenu à s’adapter au basket actuel.
« Le problème, et ça ne concerne pas uniquement Dwight, c’est que c’est un ajustement compliqué pour les intérieurs » poursuit Stan Van Gundy sur une radio floridienne. « Ce que tout le monde veut aujourd’hui, c’est un pivot qui court, défend, contrôle le pick-and-roll, protège le cercle, prend des rebonds… En attaque, on veut un joueur de pick-and-roll qui soit une menace sur les passes lobées. Eh bien, c’est Dwight Howard. Il n’y a sans doute personne de meilleur que lui dans ce domaine. »
Mais voilà, à la différence d’un Clint Capela ou d’un DeAndre Jordan qui ont les mêmes qualités et qui acceptent leur rôle, Dwight Howard veut sortir de son registre et toucher davantage le ballon. Mais il n’a pas les qualités d’un Karl-Anthony Towns ou d’un Marc Gasol pour faire la différence sur jeu posé.
« Le problème, c’est que ces gars en veulent davantage. Ils veulent revenir à l’époque où on leur balançait la balle au poste bas et ils pouvaient jouer leur jeu. Je le comprends. T’es un super joueur et tu veux montrer ce dont tu es capable, mais le basket a changé. C’est une adaptation difficile pour les pivots. Je ne crois pas que le basket les a mis de côté car ces gars peuvent encore très efficaces. Ils ont simplement des problèmes d’adaptation et ils n’apprécient pas qu’on veuille en faire des role player. »
À Washington, Dwight Howard ne sera que la troisième option en attaque, mais il peut profiter des qualités de John Wall et Bradley Beal pour peser en attaque dans le dos de la défense. À condition qu’il accepte son rôle…