Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de Lonzo Ball après l’arrivée de Rajon Rondo ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.
On remonte peu à peu le classement, et on reste à New York avec les Knicks, vainqueurs de 29 victoires en 2017/18 et absents des playoffs pour la cinquième année d’affilée. Pour ne rien arranger, ils ont perdu leur meilleur joueur et « franchise player », Kristaps Porzingis, sur blessure et la date de son retour reste floue.
Etat des lieux
Après Carmelo Anthony et Phil Jackson en 2017, c’est le coach Jeff Hornacek qui a été prié d’aller voir ailleurs. Idem pour Kurt Rambis, l’ancien bras droit de Phil Jackson et de Derek Fisher. Quant à Joakim Noah, il a été écarté du groupe, et la direction devrait le couper dans quelques jours. Nouvel homme fort de la franchise, le GM Scott Perry a donc fait le ménage, et il va pouvoir débuter son propre projet. Ça commence par l’arrivée de David Fizdale, l’un des coaches les plus courtisés de l’été. Un entraîneur très proche de ses joueurs et apprécié de tous (sauf de Marc Gasol ?), dont leadership et le charisme devraient lui permettre de s’inscrire sur la durée.
Du côté de l’effectif, aucune folie puisque l’objectif est d’attirer un ou deux gros poissons en 2019. Emmanuel Mudiay était arrivé en cours de saison. Trey Burke aussi, et finalement les deux recrues de l’été sont Mario Hezonja et Noah Vonleh. En attendant le retour de Kristaps Porzingis, ce n’est pas ça qui va bouleverser un effectif qui a perdu Mike Beasley et Kyle O’Quinn. En revanche, les Knicks ont profité de la Draft pour recruter l’attaquant Kevin Knox et l’intérieur Mitchell Robinson.
Deux joueurs qui ont brillé en Summer League, et qui peuvent donner un nouvel élan à l’équipe par leur enthousiasme et leur fraîcheur. En attendant le retour de Kristaps Porzingis bien sûr, et la prochaine free agency…
La jeunesse au pouvoir ?
Pour une fois, les Knicks vont aborder la saison sans pression. On ne parle pas de playoffs à New York, mais de progression et de plaisir de jouer. David Fizdale est là pour redonner de l’envie à des joueurs d’abord perdus dans le triangle de Phil Jackson, puis dans les rotations de Jeff Hornacek. Pour développer son projet, l’ancien assistant du Heat va s’appuyer sur un effectif très jeune. Si l’on met de côté Noah, sur le départ, Courtney Lee et Lance Thomas sont les seuls à dépasser les 30 ans.
Il faut donc s’attendre à du jeu rapide, des prises de risque et de l’enthousiasme. De quoi faire plaisir à un public exigeant mais prêt à tout pardonner à un groupe qui se dépouille.
« C’est comme si on repartait de zéro, et c’est énorme de voir que les gens adorent ce que font les dirigeants, et ce que fait le staff. Tout le monde est solidaire. Franchement, c’est le jour et la nuit » avait expliqué Emmanuel Mudiay en mai. « On peut voir que les gars ont confiance en eux, et Fiz fait un super boulot pour unir les joueurs entre eux. Mais ce n’est pas uniquement lui, c’est aussi le staff. »
Apprécié de David Fizdale pour son profil défensif, Frank Ntilikina pourrait débuter à la mène avec Tim Hardaway Jr. à ses côtés. Le coach a déjà annoncé que Kevin Knox pourrait « clairement » être titulaire à l’aile, tandis qu’Enes Kanter devra attendre le retour de Kristaps Porzingis en compagnie de Noah Vonleh ou Luke Kornet.
C’est pas très folichon au poste d’ailier fort mais le coach estime que Tim Hardaway Jr. est trop petit pour jouer à l’aile, et ça signifie donc que Kevin Knox ne devrait pas décalé en 4. Dans une telle configuration, et en attendant Kristaps Porzingis, Kevin Knox a une chance de récupérer beaucoup de ticket shoots, et d’être le maillon fort entre Tim Hardaway Jr. et Ene Kanter. A priori remplaçants, Trey Burke et Mario Hezonja reprendraient leur rôle de joker en attaque. Quant à Courtney Lee, il serait, comme Joakim Noah, sur le départ…
« Je ne donne rien et tout devra se mériter » a prévenu David Fizdale à propos du temps de jeu et du cinq. « Bien sûr, on a un groupe super jeune mais pourquoi promettre quelque chose à un gamin ? Les obliger à mériter les choses va les rendre encore plus durs. Ils deviendront de meilleurs coéquipiers, et ils croiront dans ce qu’on fait, s’ils estiment que c’est du donnant-donnant ».
Mitchell Robinson, un pari sans risques
Sans hiérarchie pré-établie, et pour combler l’absence de Kristaps Porzingis, David Fizdale est donc prêt à faire des paris cette saison, et Mitchell Robinson en est peut-être le meilleur symbole. Le garçon n’a pas joué de l’année, et les franchises, certes impressionnées par ses qualités athlétiques, n’ont pas pris le risque de griller un premier tour de Draft. Les Knicks l’ont donc sélectionné en 36e position, et deux matches de Summer League auront suffi à lui offrir un contrat de quatre ans.
Kyle O’Quinn parti et Joakim Noah en partance, Mitchell Robinson a une occasion en or de se montrer, et sur ce qu’on a vu à Las Vegas, il y a du potentiel. Son envergure est impressionnante, mais c’est aussi son timing qui fait merveille. Rares sont les intérieurs qui contrent des tirs à 3-points ou réussissent des « chasedown blocks », et ils les a collectionnés en Summer League. Bien sûr, la NBA, c’est un tout autre niveau mais il a le profil pour devenir le chouchou du public par son énergie et son abattage. Quand il prend un rebond ou il dunke, il ne fait pas dans la dentelle. À condition de ne pas trop faire de fautes…