Trente franchises, trente questions : quel rôle pour Luka Doncic aux Mavericks ?

Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de Lonzo Ball après l’arrivée de Rajon Rondo ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.

Aujourd’hui, place aux Mavs qui sortent de leur pire exercice de l’ère Rick Carlisle (13e à l’Ouest, 24v-58d). Malgré cette saison galère, les arrivées conjuguées de Luka Doncic et DeAndre Jordan ont redonné des couleurs aux fans de Dallas. Un vent de fraîcheur souffle sur la franchise texane avec la venue du prodige slovène, signant également le retour de nouvelles ambitions à l’approche de la retraite de Dirk Nowitzki.

À 19 ans, Luka Doncic a tout gagné sur le Vieux Continent, que ce soit avec le Real Madrid ou en sélection. Avec leur 5e choix à la dernière Draft, Mark Cuban et son équipe n’ont donc pas hésité une seconde lorsque l’opportunité de le récupérer via un échange avec Atlanta s’est présentée. L’acclimatation de l’ancienne pépite du Real Madrid dans ce nouveau monde, sans doute au poste de meneur, devra se faire sans accroc pour permettre à Dallas d’enclencher ce fameux nouveau cycle.

Etat des lieux

À bout de souffle, voilà l’expression qui caractérise le mieux le dernier exercice des Mavs. Hier encore, la franchise trustait les premiers rôles avec des rosters défiant toute concurrence. Mais depuis trois ans, Dallas stagne, vivote, et il était grandement temps qu’un peu de changement vienne bousculer cette léthargie.

En se dotant d’un génial créateur-finisseur et d’un intimidateur-rebondeur d’expérience, Dallas présente un cinq majeur beaucoup plus compétitif et peut à nouveau prétendre à un bilan à l’équilibre. Dirk Nowitzki va repartir pour un tour avant de refiler définitivement les clés du camion à Luka Doncic. Trois ans après son revirement de dernière minute, l’arrivée de DeAndre Jordan représente également un apport non négligeable.

Quel poste pour Luka Doncic ?

Parmi ses nombreuses qualités, l’arrière slovène est notamment reconnu pour sa polyvalence. Playmaker avec le Real Madrid la plupart du temps, il évolue sans problème aux postes 2-3 avec la sélection nationale aux côtés de Goran Dragic, dans un rôle d’artilleur dans lequel il sait également briller. Mais pour survivre en NBA, c’est sur le poste 1 que Luka Doncic s’est positionné, et des confrères américains en ont déjà fait le favori pour le titre de Rookie Of The Year.

« Honnêtement, je préfère vraiment jouer meneur, pour avoir la balle en main et jouer pour les autres », avait-il confié avant la Draft. « C’est une force que j’ai par rapport à tous les autres de pouvoir jouer du 1 au 4. Je veux jouer pour mes coéquipiers et les rendre meilleurs (…). Je suis content quand je joue meneur, c’est plus facile pour moi. Je peux me battre davantage au poste et créer pour mes coéquipiers. Depuis que je suis arrivé au Real Madrid, j’ai vu que j’aimais créer. J’aime jouer le pick-and-roll avec le ballon et le passer où il faut. Depuis le début, je voulais jouer meneur ».

Aux Mavs, il sera épaulé à l’arrière de Dennis Smith Jr qui va continuer à grandir et du trio de vétérans JJ Barea, Devin Harris et Wes Matthews. Autant dire que le Slovène aura une belle opportunité de briller. Et si l’acclimatation est compliquée, rien n’empêche Rick Carlisle de laisser Dennis Smith Jr à la direction du jeu pour le « soulager » en le décalant au poste 2.

Quid de Dennis Smith Jr ?

Dallas avait déjà recruté un meneur lors de la Draft précédente et celui-ci s’est plutôt bien acquitté de sa tâche (15.2 points, 5.2 passess par match). Pourquoi lui mettre Luka Doncic dans les pattes ? Sans doute déjà parce que l’opportunité ne se refusait pas, alors que tout le monde l’attendait, au pire, à Atlanta, mais aussi parce que le profil des deux arrières pourrait bien former un cocktail explosif. Entre les qualités de créateur de l’un et la capacité de « slasher » de l’autre, Rick Carlisle espère tirer le meilleur de cette association.

« Je sens que les deux peuvent vraiment bien s’entendre. Doncic est un très bon shooteur, il crée des espaces pour les autres joueurs, ce qui va vraiment aider Dennis. Je pense que la vitesse et la capacité de Dennis à attaquer le cercle seront complémentaires aux qualités de spacing et de création de Doncic », a déclaré le head coach emblématique des Mavs.

Reste à Dennis Smith Jr de profiter de ces espaces en haussant son degré de menace à 3-points, lui qui n’a tourné « qu’à » 31.3% de réussite avec près de cinq tentatives par match lors de sa saison rookie. À noter que Luka Doncic peut également progresser dans ce domaine (31.1% derrière l’arc à l’Eurobasket 2017, 32.9% en carrière en Euroleague).

L’enjeu

Malgré son jeune âge (19 ans…), Luka Doncic est déjà la star du basket européen. Depuis deux ans, il était le joueur le plus attendu de cette Draft 2018 et il a choisi de franchir l’Atlantique. Il doit désormais confirmer en NBA.

Les Etats-Unis ont les yeux braqués sur ce joueur venu d’ailleurs qui n’a cessé d’élever son niveau de jeu au cours de sa jeune carrière. Pas un instant, les fans de basket européen n’imaginent leur chouchou dérailler même si la concurrence sera encore féroce. Stephen Curry, Kyrie Irving, Russell Westbrook, Chris Paul, Rajon Rondo, John Wall, Damian Lillard et consorts l’attendront au tournant.

Pour les Mavs, leur avenir à court terme dépend de la façon dont Luka Doncic répondra à ce nouveau défi. Même si à ce stade, plus rien n’entachera l’immense carrière de Dirk Nowitzki, il n’y aurait rien de plus beau que de voir partir l’Allemand sur une note d’espoir pour la suite. Un vrai passage de flambeau parfaitement envisageable.

Pour Dallas comme pour d’autres, l’objectif est aussi d’être attractif. À ce sujet, DeAndre Jordan n’a signé qu’un an. Dennis Smith Jr. et Luka Doncic auront donc également pour mission de mettre leur pivot en valeur, et même si Mark Cuban ne parle pas encore de playoffs, le Slovène a l’étoffe d’un « franchise player » capable de la ramener au sommet. Il s’est d’ailleurs donné cinq ans pour le faire. Il aura alors 24 ans…