« Des lacunes dans la compréhension du jeu, gestion des fautes, fébrilité. » Voilà les points faibles que nous énumérions sur Clint Capela. C’était il y a quasiment quatre ans jour pour jour, alors que la Draft 2014 allait voir le Suisse être sélectionné à la 25e place par les Rockets. En voyant le joueur qu’il est devenu aujourd’hui, ces « lacunes » ne sont plus tellement d’actualité.
En quatre ans, il est passé de timide rookie à l’une des pierres angulaires du jeu de Mike D’Antoni. Avant ce dernier, Clint Capela a d’abord connu Kevin McHale, qui utilise très peu son pivot remplaçant, et cela alors même que Dwight Howard ne joue que la moitié de la saison à cause de pépins physiques. Tant pis pour le temps de jeu, Capela prend le temps… d’apprendre.
Les réveils à 6h du matin pour bosser
Il questionne sans cesse le pivot All-Star et ancien du Magic. Clint Capela développe dans le même temps une relation privilégiée avec Hakeem Olajuwon, l’un de ses « mentors ». Bref, il est bien entouré pour progresser. Et ça tombe bien car le Suisse est un gros bosseur. Son coach personnel actuel, John Lucas, est bien placé pour en parler. Ce dernier se rappelle encore l’été 2016, quand les deux hommes se retrouvaient à 6h du matin, pour le premier des trois entraînements quotidiens.
« J’ai pu le constater tout de suite », se remémore l’ancien coach des Spurs, Sixers et Cavs. « Pendant dix jours d’affilée, on s’est retrouvés à 6 heures du matin, puis à midi et encore 6 heures du soir pendant les vacances d’été. C’était comme ça et ça l’est toujours. Maintenant, c’est 10h30, il ne rate pas ou ne dit pas « Je ne veux pas le faire aujourd’hui. » Le lendemain d’un match, le jour d’un match, même quand il est blessé, c’est tous les jours, tous les jours. Je lui dis tout le temps : « Tout dépend de si tu veux devenir grand. » Clint veut être grand. »
Durant ces entraînements, Clint Capela bosse ses lancers-francs, ses hooks, ses appuis… Son tir à 3-points, aussi. Puis l’après-midi, l’intérieur suit une session vidéo pour observer ce qui cloche, ou non, dans son jeu.
« On regarde comment il peut progresser, anticiper », note Roy Rogers, l’assistant qui bosse sur les images avec lui, comme il l’a fait auparavant avec Andre Drummond, Brook Lopez, Greg Monroe ou Marcin Gortat. « Clint a été capable de l’utiliser sur le terrain. J’ai coaché vraiment peu de joueurs capables de joueur en fonction de ce qu’ils voient en vidéo avant le match. C’est son objectif d’essayer de devenir un meilleur joueur. Il ne cherche pas à être un joueur moyen. »
Le troisième membre du « Big Three » ?
« Je sais d’où je viens depuis que je suis ici », complète Clint Capela. « Je sais le travail accompli. Je suis juste heureux que tout le monde le réalise aujourd’hui. Cela m’apporte encore plus de motivation et de confiance dans ce que je fais maintenant. » Mike D’Antoni, qui a pourtant raconté lui avoir promis un contrat à 80 millions de dollars lors de son arrivée dans le Texas, avait quelques doutes à ce qu’il connaisse une telle progression.
« Quand j’ai accepté le poste, je ne savais pas s’il pouvait passer ce cap, passer de joueur à moitié titulaire à pivot titulaire d’une équipe qui vise le titre. Il a fait ça et plus encore, il a été terrible. Ce qu’il fait pour nous à Houston et pour moi en tant qu’entraîneur est inestimable. »
Au point qu’aujourd’hui, certains voient en lui le troisième membre du « Big Three » de Houston, avec James Harden et Chris Paul. C’est sans doute lié à l’effet de la grande scène des playoffs, où il est l’une des grandes révélations.
« C’est ce qu’il a fait depuis ces dernières années », juge James Harden, « et il le montre définitivement aujourd’hui en playoffs. Vous avez des gars qui se satisfont simplement d’être dans la ligue et vous avez des gars qui veulent vraiment laisser une trace et Clint est l’un de ces gars. »
Clint Capela | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2014-15 | HOU | 12 | 8 | 48.3 | 0.0 | 17.4 | 0.8 | 2.2 | 3.0 | 0.2 | 1.2 | 0.1 | 0.4 | 0.8 | 2.7 |
2015-16 | HOU | 77 | 19 | 58.2 | 0.0 | 37.9 | 2.5 | 3.9 | 6.4 | 0.6 | 2.5 | 0.8 | 0.8 | 1.2 | 7.0 |
2016-17 | HOU | 65 | 24 | 64.3 | 0.0 | 53.1 | 2.7 | 5.4 | 8.1 | 1.0 | 2.8 | 0.5 | 1.3 | 1.2 | 12.6 |
2017-18 | HOU | 74 | 28 | 65.2 | 0.0 | 56.0 | 3.3 | 7.6 | 10.8 | 0.9 | 2.5 | 0.8 | 1.4 | 1.9 | 13.9 |
2018-19 | HOU | 67 | 34 | 64.8 | 0.0 | 63.6 | 4.4 | 8.2 | 12.7 | 1.4 | 2.5 | 0.7 | 1.4 | 1.5 | 16.6 |
2019-20 | HOU | 39 | 33 | 62.9 | 0.0 | 52.9 | 4.3 | 9.5 | 13.8 | 1.2 | 2.6 | 0.8 | 1.6 | 1.8 | 13.9 |
2020-21 | ATL | 63 | 30 | 59.4 | 0.0 | 57.3 | 4.7 | 9.6 | 14.3 | 0.8 | 2.3 | 0.7 | 1.2 | 2.0 | 15.2 |
2021-22 | ATL | 74 | 28 | 61.3 | 0.0 | 47.3 | 3.8 | 8.1 | 11.9 | 1.2 | 2.2 | 0.7 | 0.6 | 1.3 | 11.1 |
2022-23 | ATL | 65 | 27 | 65.3 | 0.0 | 60.3 | 4.0 | 7.1 | 11.0 | 0.9 | 2.1 | 0.7 | 0.8 | 1.2 | 12.0 |
2023-24 | ATL | 73 | 26 | 57.1 | 0.0 | 63.1 | 4.6 | 6.0 | 10.6 | 1.2 | 2.2 | 0.6 | 1.0 | 1.5 | 11.5 |
2024-25 | ATL | 55 | 21 | 55.9 | 0.0 | 53.6 | 3.2 | 5.4 | 8.5 | 1.1 | 1.9 | 0.6 | 0.9 | 1.0 | 8.9 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.