Le 26 janvier restera une date marquante de la saison des Pelicans. C’est ce jour-là, à domicile face aux Rockets, qu’ils ont enregistré leur plus belle victoire de la saison. C’est également lors de cette rencontre que le talon d’Achille de DeMarcus Cousins a lâché, emportant avec lui, croyait-on alors, tous les espoirs de playoffs des Pelicans.
Mais au lieu de sombrer, les hommes d’Alvin Gentry se sont servis de cette adversité pour réinventer leur personnalité. Fini les « Twin Towers », place au « Pace & Space » avec Anthony Davis comme arme fatale. La suite, vous la connaissez. Avec Rajon Rondo en chef d’orchestre, « Unibrow » a fini la saison en boulet de canon, Jrue Holiday lui a emboité le pas, Nikola Mirotic a rasé sa barbe et les Pelicans ont validé leur qualification en playoffs.
« Nous avons dû nous réinventer deux fois. Une fois par l’arrivée de DeMarcus, et l’autre par sa blessure. Mais nous avons continué à bosser et les gars ont adhéré au projet, » expliquait Alvin Gentry.
« Nous avons l’un des trois ou quatre meilleurs joueurs de la ligue comme fondation »
Après un sweep tonitruant des Blazers au premier tour des playoffs, ils sont finalement tombés face à l’armada de Golden State. Malgré la déception de l’élimination, Alvin Gentry se voulait optimiste quant à l’évolution de son équipe.
« Pour moi, la saison a été un succès, » s’exclame-t-il. « Évidemment nous sommes déçus, mais nous sommes venus ici en étant persuadés que nous pouvions gagner car nous ressentions que nous pouvions jouer les Warriors les yeux dans les yeux. Plus que tout, c’est ce que vous pouvez espérer en vous mesurant face aux champions NBA. Nous devons progresser sur certains aspects, bien sûr, mais nous allons dans la bonne direction et nous avons l’un des trois ou quatre meilleurs joueurs de la ligue comme fondation. »
Outre la présence et la progression d’Anthony Davis en tant que leader de cet équipe, les Pelicans ont également vu totalement éclore Jrue Holiday. Grâce à l’arrivée de Rajon Rondo, il est enfin libéré des tâches qui incombent au meneur de jeu pour se muer en l’un des arrières les plus capables de jouer à haut niveau des deux côtés du terrain.
Au sein de son nouveau système, Jrue Holiday a tout simplement réalisé la meilleure saison de sa carrière.
« Je pense que Jrue a fait une super saison, » commentait Alvin Gentry. « Et l’addition de Rondo a été un succès pour notre équipe, en particulier sur le plan du leadership et de ce qu’il a mis en place. Tout ça est vraiment positif pour la suite. »
« Quand vous souhaitez le meilleur au mec à côté de vous, ça se traduit en succès »
De manière similaire mais dans un contexte différent à celui de Jrue Holiday, Rajon Rondo a lui trouvé à La Nouvelle Orléans un second souffle après des années compliquées à Dallas, Sacramento et Chicago. S’il termine ses playoffs en tant que meilleur passeur, c’est avant tout par son expérience qu’il a distribué les caviars au sein d’un groupe encore vert.
« Je pense que les gars ont beaucoup appris cette saison et lors de cette série. Quand vous jouez une équipe comme la leur, vous n’avez qu’une option, c’est de progresser, » analyse-t-il. « Ce qui fait la force de ce groupe c’est la camaraderie. Quand vous souhaitez le meilleur au mec à côté de vous, ça se traduit en succès. Je pense que c’est un aspect sous-estimé aujourd’hui. Prenez les Warriors, le cœur de leur effectif est ensemble depuis cinq, six ans. Leur continuité est une des raisons de leur succès. »
Pour les Pelicans, la continuité est un sujet épineux. Avec la blessure de DeMarcus Cousins, l’équipe a décollé en jouant plus rapidement, avec notamment la présence Nikola Mirotic au poste 4. Que faire donc du pivot, free agent cet été ?
Si Anthony Davis a préféré botter en touche, laissant le soin à ses dirigeants de régler cette situation, Alvin Gentry s’est lui indirectement prononcé en faveur d’une prolongation de l’ancien King.
« C’est quelque chose dont nous allons discuté mais quand un gars tourne à 26 points et 12 rebonds par match, vous préféreriez l’avoir dans votre équipe, » rigole-t-il. « Ça va sans dire. »
Au contraire d’Anthony Davis et de Jrue Holiday, qu’Alvin Gentry considère comme des pierres angulaires de la franchise, DeMarcus Cousins se trouve lui dans une situation délicate. Rajon Rondo, également free agent, devrait lui rempiler mais comme souvent en NBA, c’est l’argent qui risque de poser problème. Pour le coach, le General Manager Dell Demps n’a qu’une seule priorité : rendre l’effectif plus compétitif pour capitaliser sur l’expérience engrangée cette saison.
« Je pense que Dell et moi sommes sur la même longueur d’onde en ce qui concerne où nous en sommes et ce que nous devons ajouter pour progresser, » explique Alvin Gentry.
En attendant de penser aux négociations estivales, les Pelicans peuvent savourer les fruits de leur meilleure saison depuis le départ de Chris Paul.
« Qu’est-ce qu’ils disent déjà ? » demande Alvin Gentry pour terminer sa conférence de presse. « 1, 2, 3, Cancun ? »
Propos recueillis à Oakland.