Le Jazz a heurté le rempart Capela

Donovan Mitchell aurait-il piqué au vif l’orgueil de Clint Capela ? On se le demande en revoyant le money time du Game 4 entre Jazz et Rockets. À huit minutes du terme, les deux hommes ont échangé quelques mots doux et récolté chacun une faute technique. Puis, quelques minutes plus tard, le Suisse allait violemment bâcher le rookie, parti dans une pénétration hasardeuse. Avec un « finger wag » à la Dikembe Mutombo en prime.

Cette action a donné le point de départ à un véritable festival défensif du pivot suisse, dans les dernières minutes. Alors que le Jazz, mené d’une dizaine de points, jouait avec l’énergie du désespoir, Donovan Mitchell, Joe Ingles, Raul Neto et même Rudy Gobert vont tous se heurter à la muraille Capela. Bilan des comptes : 5 contres dans les trois dernières minutes.

Selon ESPN, il est d’ailleurs le premier joueur à réussir une telle performance ces 20 dernières années. « Il sort des actions décisives », décrit simplement Quin Snyder. « Ce gars a été incroyable tout le temps », renchérit Mike D’Antoni.

« Il assure nos arrières »

Pas étonnant donc de l’avoir vu disposer du plus gros temps de jeu de l’équipe dans ce match, 37 minutes, son record en carrière (saison et playoffs compris). Le pivot a été tellement sollicité qu’il a réclamé, en toute fin de partie, un peu de temps pour souffler. Mike D’Antoni a ainsi pris un temps-mort et s’apprêtait à sortir Clint Capela.

Mais ce dernier était finalement prêt à repartir au combat.

« Deux minutes étaient suffisantes pour moi », assure-t-il en référence à la durée du temps-mort. « C’est ce que je demandais. Je me disais : ‘On a le temps-mort donc je vais bien. Je suis prêt à y retourner’. J’y suis retourné et je me suis senti très bien. »

Et quelques minutes plus tard, sous les yeux d’Hakeem Olajuwon, Clint Capela égalait son record en carrière aux contres (6), tout en scorant 12 points et captant 15 rebonds. Depuis le début des playoffs, le meilleur contreur de la postsaison (John Henson n’a joué que 2 matches), le Suisse a un peu plus élevé son niveau de jeu. Il tourne à plus de 15 points (64%), 13 rebonds et 2.6 contres. Et dans cette série, sa production dépasse celle de son vis-à-vis, Rudy Gobert.

« Il assure nos arrières », salue James Harden, et ça fait du bien d’avoir quelqu’un qui le fait comme lui. « On ne lui donne pas beaucoup de crédit pour ça. » « Il y a tellement de choses qui se produisent dans le jeu qui n’apparaissent pas sur la feuille de statistiques », poursuit Chris Paul. « Cela montre à quel point il est altruiste. »