Interview Jaylen Brown : « Ne rien lâcher est dans l’ADN de la ville et des Celtics »

Rencontré avant la troisième manche à Philadelphie, Jaylen Brown a profité des malheurs de Kyrie Irving et Gordon Hayward pour s’imposer comme l’un des leaders des Celtics. Incroyablement mature pour un sophomore, l’arrière-ailier de Boston revient pour Basket USA sur sa blessure, les playoffs 2018 et la fameuse mentalité des Celtics…

Jaylen Brown, tout d’abord un mot sur votre blessure à la cuisse ?

Ça va de mieux en mieux. Je ne suis pas encore à 100% de mes capacités mais je sens que je retrouve une grande partie des sensations que j’avais avant ma blessure. Je suis un joueur qui appuie son jeu sur son impact physique, mais je ne joue pas avec le moindre frein à main et je ne pense pas à ce petit souci lorsque je suis sur le terrain. Je joue et je donne tout pour l’équipe, c’est tout. Je joue comme d’habitude, ce n’est pas cette blessure qui va m’empêcher d’être sur le terrain et avec mes coéquipiers.

Quel regard portez-vous sur votre campagne de playoffs jusqu’à présent ?

Je pense que je fais ce que l’on me demande des deux côtés du terrain et que j’essaye aussi d’en faire toujours un peu plus. Je ne suis pas un joueur qui va se contenter de faire le minimum, je suis toujours dans une dynamique constructive, toujours dans l’objectif de faire mieux match après match. Tout cela dans l’intérêt de l’équipe, car le collectif prime et primera toujours. Je suis au service de mes gars et du coach, je ferai tout ce qu’il me demande pour les aider au maximum.

Malgré une hécatombe de blessés, les Celtics ont tout de même conservé une mentalité à toute épreuve…

On ne lâche rien, c’est dans l’ADN de la ville et des Celtics depuis toujours. On pourrait résumer notre état d’esprit permanent de cette manière : une mentalité de guerrier exemplaire. Vous savez, quand vous portez ces couleurs et que vous voyez toute cette ferveur, cette histoire de la franchise, vous ne pouvez que vous battre et tout donner. On se bat et on va se battre contre tous les éléments, et je peux vous dire que l’on continuera sur cette philosophie encore très longtemps. On est ambitieux, et on veut poursuivre sur cette lancée.

Justement comment avez-vous abordé ces playoffs sans deux joueurs majeurs ? 

Simplement croire en nous, jouer chaque match à fond et se battre sur chaque possession. On prend un peu les tours les uns après les autres, et là notre objectif prioritaire est d’éliminer Philly. Ça ne sert à rien de trop se projeter vers l’avant, on va prendre les équipes que l’on affronte les unes après les autres et tenter d’aller le plus loin possible. Chaque chose en son temps, on n’a pas encore battu les Sixers pour les mettre hors course. Philly d’abord et après on verra.

« Al Horford est le pilier de notre collectif »

Parlez-nous un peu de noyau de jeunes joueurs aux « dents longues » des C’s, Tatum, Rozier et vous-même… 

On peut y ajouter Guershon, Marcus aussi car ils sont aussi tout de même jeunes. Bon, ils ne sont pas aussi jeunes que Jayson qui est encore un « adolescent » (rires). On veut tous apprendre, on a une super mentalité et on tire tous dans le même sens, donc ce ne sont que des choses positives. On se concurrence et on se complémente vraiment tous très bien et on s’entend comme des frères. C’est aussi une des clés de notre réussite, on a un groupe de joueurs très uni et cohérent. On a une super ambiance, et on se bat les uns pour les autres. J’aime cet état d’esprit, et ça va nous aider à aller loin. On est en train de construire une équipe très solide, et on veut écrire de belles pages dans l’histoire du club.

Le rôle du vétéran Al Horford semble primordial. Qu’appréciez-vous le plus chez le pivot dominicain ? 

Al, c’est un coéquipier, un ami, un modèle pour nous tous. Je pense que tout coach aimerait l’avoir dans son équipe, c’est un joueur extraordinaire. Il sait tout faire, c’est un immense leader et c’est le pilier de notre collectif. C’est un peu dommage de voir que certaines personnes n’arrivent pas à l’évaluer à sa juste valeur, mais Al, c’est le top niveau. En défense, il sait tout faire, il est très intelligent dans ses déplacements et c’est un leader exemplaire. En attaque, il sait tout faire, il peut jouer poste bas, shooter longue distance et sait faire jouer les autres. Sa lecture de jeu et son jeu de passe n’ont rien à envier à beaucoup de meneurs de la ligue. En plus, c’est un super gars, donc je suis très content de jouer avec lui.

Un mot enfin sur Brad Stevens, que beaucoup voient déjà élu coach de l’année ?

Pour moi aussi. Il le mérite selon moi. Il a vraiment aidé l’équipe à revenir au premier plan lors des dernières années et il permet à son groupe de progresser. Je pense que Coach Stevens peut devenir l’un des meilleurs techniciens de l’histoire.

Propos recueillis à Philadelphie