Il était une époque en NBA où le « run and gun » était une marque de fabrique, une tendance. Où la défense n’était qu’un artifice. Où le but premier du jeu était de marquer plus de points que l’adversaire. Un autre temps, à des années lumières des préceptes qui régissent la ligue depuis l’avènement des Bad Boys de Detroit. Cette saison pourtant, on n’a de cesse de le répéter, les festivals offensifs sont redevenus monnaie courante. Tout particulièrement dans le désert de l’Arizona, du côté de Phoenix. La venue de Seattle et sa défense poreuse dimanche soir annonçait un joli carton pour les gâchettes de Mike d’Antoni. C’était oublier que si les Sonics ont rangé la défense dans le vieux placard à souvenir qui sent bon la naphtaline et les greniers d’antant, ils ont du répondant quand il s’agit de shoots et de transition. Résultat du concours de tirs : 152-149 après deux prolongations pour Seattle. Soit le plus gros score depuis 11 ans. Et le record NBA du nombre de tirs à trois points réussis sur un match : 32 (14 pour Seattle, 18 pour Phoenix).
Auteur de 42 pts, dont 32 après le troisième quart-temps, Ray Allen offre un succès de prestige aux siens d’un shoot primé au buzzer. Conclusion logique d’une rencontre incroyable, dans la lignée des deux défaites des Suns en triple-prolongation face aux Knicks et aux Nuggets plus tôt dans la saison. « C’est une très belle victoire, j’espère qu’elle va nous permettre de construire quelque chose de solide », se réjouissait Bob Hill à la sortie du vestiaire. Sous sa direction, les Sonics ne font guère mieux que sous la conduite de Bob Weiss avec trois victoires en dix rencontres. Sorti du cinq majeur au profit de Robert Swift, le 12ème choix de la draft 2004, Johan Petro a rendu une copie propre en 18 minutes de jeu : 6 pts à 3/3 et 5 rebonds. Egalement laissé sur le banc d’entrée, Boris Diaw s’est lui fendu d’une prestation dans la moyenne d’une saison exceptionnelle pour lui : 14 pts, 7 passes, 5 rbds, en 43 minutes. Son coéquipier Raja Bell était plus en verve, avec 31 pts au compteur. Son record personnel en carrière. Idem pour Luke Ridnour, orgiaque comme un squale avec 30 pts.