C’est une image qui avait fait le tour de la planète basket. Le 27 novembre 2010, face à Dallas, LeBron James rejoint le banc du Heat et il percute Erik Spoelstra. Simple accrochage sans conséquence ? La réponse n’est toujours pas connue.
Dans les confessions qu’il a faites pour le livre de Ian Thomsen, Pat Riley raconte néanmoins qu’au lendemain de cette que défaite dans le Texas, le King avait implicitement « demandé » la tête de son coach. Miami affiche alors un bien décevant bilan de 9 victoires pour 8 défaites. Pat Riley convoque donc LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh dans son bureau pour prendre leur pouls sur ce début de saison délicat. Évidemment, l’ambiance n’est pas joyeuse. « Ils ont dit qu’ils ne le sentaient pas ou quelque chose comme ça », narre Pat Riley. « On a parlé de choses typiques, de la patience qu’il fallait avoir… »
Sauf que LeBron James a une autre idée en tête.
« Je me souviens de LeBron qui me regarde et me dit : ‘Cela ne te démange pas ? » Je lui ai demandé : ‘Qu’est-ce qui me démange ?’ ‘De coacher à nouveau’, m’a-t-il répondu. J’ai dit non. Il n’a pas posé d’autres questions et je n’ai pas donné davantage de réponses. Mais je sais ce que cela voulait dire et je pense tout le temps à ce qu’il avait en tête. »
Souvent accusé d’être un « tueur de coach » (ce que Pat Riley avait démenti à l’époque…) et de ne jamais avoir été dirigé par un grand technicien, LeBron James a donc testé Pat Riley. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement le début de saison qui avait fait douter le triple champion et les stars du Heat. Les questions existaient déjà à l’intersaison mais Pat Riley a toujours assumé son choix de faire confiance à Erik Spoelstra. Avec raison puisque le Heat disputera quatre Finals de suite, pour deux bagues.
« Ils voulaient savoir ce qui allait arriver avec Erik. Ils voulaient savoir s’il allait continuer. J’ai dit qu’il serait notre coach et qu’il avait mon soutien. Je n’étais pas intéressé pour coacher à nouveau alors qu’ils pensaient que je pourrais peut-être revenir. Mais c’était terminé pour moi et Erik est un sacré bon coach. Il sortait de deux bonnes saisons avec des playoffs mais n’avait jamais coaché trois superstars. Et avec l’effet LeBron, la transition aurait été compliquée pour n’importe quel coach avec seulement deux années d’expérience. »
Aujourd’hui, Erik Spoelstra est toujours en place, et sa longévité est la plus longue de NBA derrière celle, intouchable, de Gregg Popovich. Dans 18 jours, il fêtera ainsi ses 10 ans à la tête du Heat !