Interview Pascal Siakam : « On a le droit d’être ambitieux »

Productif en sortie de banc chez les Raptors, le Camerounais Pascal Siakam fait son trou chez les leaders de la conférence Est. Devenu l’un des piliers défensifs de l’équipe, l’ancien joueur de New Mexico revient pour Basket USA sur sa saison sophomore et sur la progression de Toronto, plus que jamais candidat très sérieux aux Finals.

Que pensez-vous de votre saison à titre personnel jusqu’à présent ?

Je donne le maximum et je me sens en forme. J’ai la confiance de mon coach et de mes coéquipiers et je sens que j’ai progressé depuis l’an passé, donc tout se passe pour le mieux. Je suis dans une bonne situation, j’essaie d’apprendre de tout le monde dans un club qui croit en moi et qui progresse, donc tout est parfait. Je suis définitivement tombé dans une situation idéale pour devenir le meilleur joueur possible et exploiter mon potentiel au maximum.

Les Raptors sont en tête de leur conférence, et ont posé leur patte sur l’Est…

On fait un super travail, et on mérite d’être là où l’on est aujourd’hui. On bosse dur, on essaye d’être compétitif des deux côtés du terrain et on est soudés, en tirant tous dans le même sens. C’est aussi le résultat du très bon travail effectué par la franchise et les joueurs qui sont déjà là depuis plusieurs années. Mais je pense que l’on peut encore progresser. On est en tête de la conférence, il reste encore une dizaine de matches à jouer et je pense que l’on va encore monter en puissance. Tous les signaux sont positifs, et on veut continuer à tirer le meilleur du groupe et viser haut.

Votre équipe possède également le meilleur bilan à domicile de toute la ligue. Cela vous surprend-t-il ?

On est très forts à la maison, et on a un public très bruyant. Je ne suis pas vraiment surpris que l’on soit parmi les équipes qui perdent le moins de rencontres à domicile, mais ce n’est pas une statistique à laquelle je prête vraiment attention. On a tous hâte de démarrer les playoffs et d’avoir les fans, et pas seulement ceux présents dans la salle, derrière nous, mais aussi toute la ville de Toronto, de l’Ontario et du Canada également, qui vont pousser et nous soutenir. On a des fans géniaux, et la sympathie que l’on a de leur part est une force supplémentaire, c’est certain.

« Ce serait une erreur de croire qu’on est au point »

Pensez-vous, comme beaucoup le pensent, que votre seconde unité est la meilleure de toute la ligue ?

Je ne sais pas si nous avons le meilleur banc de la ligue, car je n’essaie pas de nous comparer aux autres. Mais je pense que notre banc fait le travail, un très bon travail même. On sait ce qu’on doit faire et on se donne à fond dès qu’on entre sur le terrain, que ce soit pour 4 ou 15 minutes. Mais le talent des joueurs du banc ne fait pas tout, il faut aussi la confiance du coach, du staff et de nos propres coéquipiers. On l’a, et c’est un facteur important dans notre impact très positif dès que l’on entre sur le terrain.

L’équipe a-t-elle encore besoin de faire des ajustements avant le début des playoffs ?

Oui, bien sûr, comme toutes les franchises qui vont disputer les playoffs. Ce serait une grande erreur que de croire que nous sommes au point, et au maximum de nos capacités. On doit encore peaufiner certaines choses des deux côtés du terrain. Tous les joueurs sont super impliqués et à l’écoute, parce que durant les playoffs, des joueurs peuvent se révéler. Regardez ce qu’avait fait Bismack Biyombo il y a deux ans. Pas grand monde n’attendait qu’il explose comme ça durant les playoffs, et il avait été l’un des meilleurs éléments de l’équipe. Tout le monde sera prêt pour le premier match, et super motivé pour aider l’équipe à aller le plus loin possible.

« En playoffs, les compteurs sont remis à zéro »

Un mot sur DeMar DeRozan, qui effectue une grande saison…

Il est tout simplement énorme. Il est d’un niveau All-Star depuis le début de la saison, et cela ne m’étonnerait pas de le voir intégrer l’un des meilleurs cinq de la saison. Il a tellement d’impact des deux côtés du terrain, et c’est tout simplement un patron. C’est un exemple pour tout le monde, pour ses coéquipiers, pour les fans du club et pour toute la ville de Toronto. Je pense qu’il a encore une marge de progression, et je suis sûr que ce sera l’un des joueurs les plus décisifs lors des prochains playoffs. DeMar, c’est une des légendes des Raptors, il n’y aucun doute là-dessus.

L’objectif est-il donc clairement le titre ?

On a le droit d’être ambitieux. On est premiers de la conférence et on veut aller loin en playoffs. Le titre ? C’est un rêve, mais on ne veut pas griller les étapes. La saison régulière, c’est une chose, mais les playoffs c’est un peu différent. Les compteurs sont mis à zéro et on doit gagner chaque série. Il y a beaucoup de concurrence, et on a autant de talents que les autres. La lutte sera rude, j’ai vraiment hâte d’y être.

Propos recueillis à New York