Ils ne pourront probablement pas aller plus haut, mais c’est déjà beaucoup. En s’imposant contre Boston, les Pacers ont en effet récupéré la troisième place de la conférence Est aux Cavaliers.
Une performance, assez inimaginable en début d’exercice, qui confirme les ressources et les qualités de cette surprenante équipe. Seulement, si Indiana veut attaquer les playoffs avec appétit et gourmandise, la fin de saison régulière s’annonce excitante à plus d’un titre, et surtout très importante pour la suite et les intéressés.
Un calendrier sous apnée
D’abord sur un premier point : le calendrier, très ardu.
« En regardant le calendrier en début de saison, on savait que ce serait un passage compliqué », constate, pour l’Indianapolis Star, Nate McMillan.
C’est-à-dire ? 15 matchs dont 9 à l’extérieur et 11 contre des équipes avec un bilan positif. Il y aura notamment deux rencontres contre les Warriors, puis deux aussi contre les Raptors, leaders de l’Est. Les Pacers devront donc batailler pour garder cette 3e place et les instants de repos – un seul match contre une équipe qui tanke, Sacramento – seront rares.
Victor Oladipo va devoir encore franchir un palier
Second point : comment Victor Oladipo va-t-il s’adapter ? Alors qu’il a toutes les chances de couronner sa saison régulière d’un trophée de meilleure progression, l’ancien du Thunder doit désormais composer avec le quotidien d’un grand joueur.
Il est attendu, ses coéquipiers se reposent sur lui, les défenses le ciblent et le trappent de plus en plus, alors que la pression est sur ses épaules. Et en playoffs, cela va s’accentuer. On l’a déjà remarqué avant la partie contre Boston : il venait de rester sous la barre des 20 points trois matches d’affilée, en perdant 16 ballons au total !
« C’est différent désormais », concède le All-Star. « Ils ont leurs yeux sur moi, je dois faire le bon geste. Toute cette attention, c’est nouveau pour moi. Les défenses veulent que je sois moins efficace. Je dois trouver une solution. »
Son coach semble confiant, puisque son joueur a franchi les obstacles un à un et avec brio jusque là.
« Avec ce qu’il a accompli cette saison, les gens comment à le jouer différemment. Il y avait beaucoup de discussions en début de saison : ‘Est-il un All-Star ?’ Oui, il l’est. Les joueurs et les coaches respectent cela. Ils changent donc leur façon de le jouer. Il est défié à chaque fois qu’il touche la balle, qu’il dribble. Il va devoir apprendre à jouer contre cela. C’est ce que font les All-Stars, chaque soir, chaque saison. »
Des rotations à trouver pour installer un équilibre
Néanmoins, la grande force des Pacers réside dans le collectif. Le retour de Darren Collison permet à Nate McMillan de retrouver son meneur titulaire, puis d’essayer des combinaisons avec Cory Joseph et Victor Oladipo.
« On a une rotation de 10 joueurs », souligne l’ancien meneur des Kings sur le site de la franchise. « Les gars vont devoir l’accepter. Ce n’est pas une équipe où certains jouent 40 minutes chaque soir, sauf Victor. Chacun aura un temps de jeu découpé. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, cela va nous apporter de la profondeur pour les playoffs. »
Avec 8 joueurs à plus de 22 minutes de moyenne, voire 12 éléments à plus de 10 minutes de temps de jeu, les Pacers ont effectivement un large groupe, qui plus est relativement moins touché par les blessures que la concurrence. Là où Boston, Toronto ou Cleveland souffrent de plusieurs absences, Indiana est plutôt protégé.
Seule ombre au tableau, cette profondeur oblige à faire des choix. Quand le coach tente de jouer avec son trio d’arrières, c’est Lance Stephenson qui en fait les frais. Mais pas question pour lui d’en faire une histoire.
« Cela n’est pas une question de minute, c’est pour aider notre équipe, que chacun ait de la confiance », a commenté l’ancien finaliste de conférence avec Indiana. « Il n’y a pas de sacrifice, c’est simplement s’entraider. »