Le MVP de la nuit : God Bless The King

« On a un joueur plutôt bon qui a rentré des tirs plutôt bons. » Cette blague (et cet euphémisme) signée Larry Nance Jr. résume bien la performance réalisée par LeBron James mercredi à Denver. Des matches dantesques et des performances individuelles, d’éclat, il en a habitué la NBA depuis maintenant 15 saisons. Mais si on vous demande en quoi l’ailier des Cavaliers est si fort, vous pouvez montrer les deux dernières minutes de ce match et vous contenter d’admirer. Car LeBron James n’a pas seulement livré un petit récital contre les Nuggets. La victoire des Cavaliers porte son sceau royal du premier quart-temps jusqu’à ce final de rêve, qui restera à n’en pas douter comme un des temps forts de cette saison régulière.

« C’était hallucinant », poursuit Larry Nance Jr. après la rencontre. « Sur ce genre de tirs, quand vous êtes défenseur, vous pouvez simplement vous retourner vers votre entraîneur et dire : Désolé, je ne sais pas ce que vous espérez de moi. »

Wilson Chandler le confirmera sans doute. À dix secondes de la fin du match et alors qu’un échec aurait offert une dernière possession aux joueurs des Rocheuses pour égaliser, LeBron James s’est élevé sur une jambe, en déséquilibre et avec les bras de son adversaire au visage pour un tir à mi-distance quasiment impossible pour le commun des mortels, et même pour les plus grands joueurs de la Ligue. Mais pas pour LeBron James.

« Nous étions dans les derniers instants, nous devions sceller le match et j’ai pu me libérer, avoir un tout petit peu d’espace pour rentrer ces tirs », expliquait le numéro 23 dans les vestiaires après la rencontre. « J’ai fait confiance en ma mécanique de tirs, en mon jeu. Je travaille tellement sur mon jeu que je sais que je peux mettre n’importe quel tir compliqué sur le parquet. »

« Mon jeu est probablement à un niveau que je n’ai jamais atteint »

Avec neuf points dans les deux dernières minutes, à 4/4 au tir, pour King James, aucun autre joueur des Cavs n’a pu tenter sa chance. Et il a inscrit plus de points sur ces 120 ultimes secondes que tous les Nuggets réunis. Prodigieux, divin même pour reprendre ses mots.

« Conclure les matches, c’est ce que mes coéquipiers attendent de moi », expliquait LeBron au micro d’ESPN au buzzer final. « Nous avions fait un très bon match et nous ne voulions pas le laisser filer. Mon jeu est probablement à un niveau que je n’ai jamais atteint : mon physique, ma tête, ma manière de préparer les matches… C’est la grâce de Dieu qui me permet de faire tout cela, et je me sens béni. »

Qu’une force supérieure soit à remercier ou non pour un tel spectacle, peu importe. Si LeBron James devra sans doute laisser les honneurs individuels à James Harden en fin de saison, difficile de ne pas penser au Cavalier dans la discussion pour le titre de MVP, encore une fois. Même avec les changements dans l’effectif de Cleveland, il reste l’architecte, le bâtisseur et l’orfèvre du jeu des siens. Depuis le chantier de la trade deadline, il compile 30 points, 9.8 rebonds et 9.7 passes en dix rencontres. Et quelques images en plus pour alimenter encore son histoire, celle d’un Roi protégé du ciel.

What an ending for @KingJames:

Scored our final 9 points
Finished with game-high 39 points
Grabbed 8 rebounds
Dished out a game-high 10 assists

… all in 39 minutes 👑#StriveForGreatness pic.twitter.com/RxzqRmLASm

— Cleveland Cavaliers (@cavs) 8 mars 2018