Tout sourire, Bogdan Bogdanovic est un joueur heureux du côté de Los Angeles, et il va rentrer à Sacramento avec un beau trophée de MVP. Un de plus pour l’ancien MVP d’Euroleague, et pour Basket USA, le Serbe a accepté de revenir sur sa saison, le débat du Rookie of the Year et son intégration à la culture américaine.
« Milos, Joker, Bjelica… J’aime mes gars, qu’est-ce que j’y peux ! »
Bogdan, vous faites partie de ce Rising Stars Challenge, êtes vous déçu de ne pas participer au concours à 3-points ?
Je ne suis pas déçu. Je le ferai dans un an ou deux [sourire] ! J’espère qu’un jour, Buddy [Hield] et moi, on pourra le faire ensemble. Je pense qu’on peut battre Klay Thompson et Stephen Curry.
Quel joueur étiez-vous impatient d’affronter dans ce match un peu spécial ?
De’Aaron Fox. Avec Buddy, on en a parlé et si on est sur le terrain en même temps que lui, on va faire des prises à deux sur lui [rires]. On va le marquer à la culotte !
Avec quels joueurs préférez-vous jouer ?
« Milos. Joker ou Bjelica… J’aime mes gars, qu’est-ce que je peux dire ! »
De votre point de vue de joueur, pour qui votez-vous dans le débat du rookie de l’année entre Ben Simmons et Donovan Mitchell ?
Donovan Mitchell. Il réalise la meilleure saison selon moi et son équipe est dans la course aux playoffs, dans la conférence la plus relevée en plus. C’est une très bonne équipe. Et puis, il a été énorme dans leur série actuelle de victoires. Il est non seulement leur meilleur scoreur mais le joueur qui fait la différence dans les fins de match.
Que pensez-vous du niveau de jeu de Ben Simmons ?
Au début, j’étais surpris d’entendre qu’il allait jouer meneur. Car tout ce que j’avais vu de lui, à la fac ou sur des clips vidéos, il jouait au poste 4. Je me disais que ça allait être bizarre mais il fait partie de ces joueurs qui peuvent faire évoluer le jeu. Comme Curry a fait changer les mentalités sur le tir, comme LeBron a fait changer les choses sur la polyvalence et l’absence de postes bien définis. Maintenant, on a des shooteurs et des manieurs de ballon, c’est tout.
Quel conseil vous a-t-on donné et qui vous sert encore aujourd’hui ?
Ne jamais perdre confiance.
Que pensez-vous de la saison de Giannis Antetokounmpo ?
Il réalise une super saison, c’est un joueur incroyable. Je me souviens de l’avoir joué en 2014 avec la Serbe, c’était en quart de finale [de la Coupe du Monde], il était tout fin ! Et la fois suivante, à Belgrade, je me demandais si c’était bien lui ou son frère [rires] ! Il avait doublé de volume pour ainsi dire ! Mais on voit qu’il travaille dur, sur tous les aspects de jeu. Mais plus important encore, il croit en lui-même et il a énormément progressé.
« Le jeu en Europe est fait pour qu’on trouve le meilleur tir possible sur un système placé »
Quel bilan tirez-vous de cette demie-saison écoulée ?
Je suis arrivé fatigué en début de saison. J’avais une vingtaine de matchs dans les jambes [avec la sélection] et puis une longue saison avant ça avec le Fenerbahçe. C’était difficile au début mais je me suis bien adapté et maintenant, tout va bien.
A propos des Kings, êtes-vous surpris de voir les dunks que réalise encore Vince Carter à son âge ?
Non, non ! Je ne suis pas surpris car il est moitié humain et moitié incroyable… [rires].
Quelles leçons tirez-vous de cette première campagne en NBA ?
« Dans cette ligue, on ne peut jamais se reposer sur ses lauriers, c’est une ligue difficile. Chaque saison, il faut revenir avec de nouvelles armes dans son jeu si on veut rester longtemps. »
[Brandon Armstrong, l’imitateur NBA, fait alors irruption et pose quelques questions à Bogdan]
« Hey Armstrong ! Comment ça va ? (…) J’adore son imitation de Russell Westbrook [il imite]. Mais je dois la voir en live car on sait tous qu’on peut arranger la réalité sur Instagram [rires]. »
Un article vous décrivait récemment comme un « vrai ricain« , arrivez-vous désormais à comprendre le slang de vos coéquipiers ?
« J’apprends tous les jours avec eux. J’essaie vraiment de m’intégrer dans leur culture. Quand on est dans un pays étranger, c’est important de s’adapter à la culture locale et c’est donc ce que je fais. Je m’entends bien avec eux, ça se passe très bien. »
A l’inverse, quel aspect de la culture serbe aimeriez-vous partager avec vos coéquipiers ?
« La nourriture, je dirais. En particulier, le cevapi [spécialité à la viande et aux oignons]. Et les hamburgers sont bien meilleurs chez nous ! »
Quelles différences majeures voyez-vous entre l’Europe et la NBA ?
« Le rythme, les qualités athlétiques, et le jeu en général. Le jeu en Europe est fait pour qu’on trouve le meilleur tir possible sur un système placé. Ici, si la première option est un un-contre-un ou un tir ouvert, il faut le prendre ! Et il faut le prendre avec confiance. En NBA, il y a cinq joueurs capables de faire ça quand, en Europe, deux ou trois joueurs seulement sont capables de jouer comme ça. Le basket est totalement différent. Ici, on peut avoir du succès grâce aux stats individuelles. En Europe, il s’agit de gagner des matchs et les stats importent peu ! »
Propos recueillis à Los Angeles