Après quasiment trois mois de compétition, les équipes viennent de passer ou dépasseront dans les prochains jours la barre des 41 matches joués, c’est-à-dire la moitié de la saison régulière. Le moment parfait pour faire un bilan dans la course aux différents trophées.
Cette fois, on se penche sur le dernier trophée possible : celui de meilleur défenseur de l’année. Depuis trois saisons, Kawhi Leonard et Draymond Green se le disputaient, Rudy Gobert s’étant lui aussi mêlé à la course. Les choses sont chamboulées durant cette campagne puisque l’ailier des Spurs et le pivot du Jazz ont raté beaucoup de matchs alors que l’ailier fort des Warriors a lui aussi été un peu absent, surtout ralenti par des problèmes récurrents à l’épaule.
LES FAVORIS
1 – Andre Roberson (Oklahoma City)
Les « usual suspects » à l’infirmerie ou blessés, Andre Roberson est le joueur dont la présence nous semble le plus indispensable pour son équipe, défensivement. Certes, en attaque, le Thunder se porte mieux lorsqu’il est sur le banc (109.8 points sur 100 possessions contre 107.2 lorsqu’il joue) mais en défense, c’est totalement l’inverse. Lorsqu’il joue, OKC n’encaisse que 99.2 points sur 100 possessions alors que ça monte à 110.7 points sur 100 possessions dès qu’il va s’asseoir !
Il n’y a qu’à voir la défense d’OKC lorsque Alex Abrines rentre ou sur les derniers matchs pour se rendre compte à quel point sa faculté à ralentir les meilleurs extérieurs adverses sur le pick-and-roll, mais également son activité côté faible et sur les aides dans la peinture sont essentielles pour l’équilibre d’un Thunder toujours extrêmement fragile.
2 – Al Horford (Boston)
Avec 1 contre et 0.6 interception de moyenne par match, Al Horford n’est pas un intimidateur dans la peinture et on pourrait sous-estimer son rôle défensif. Mais si les Celtics ont la meilleure défense de la ligue, c’est en grande partie grâce à lui.
Capable de défendre un match sur Ben Simmons puis d’enchaîner la rencontre d’après sur Giannis Antetokounmpo ou encore Kristaps Porzingis, l’ancien Hawk défend avec sa tête, amenant ses adversaires dans les zones qu’ils n’apprécient pas et où il sait que ses coéquipiers pourront venir l’aider. Evidemment, il s’inscrit dans un schéma collectif mais son rôle de libéro est complexe et précieux. Un trophée de meilleur défenseur viendrait le souligner.
3 – Kevin Durant (Golden State)
C’est un peu l’invité surprise de la course. Si on savait qu’il pouvait être précieux défensivement dans des séries de playoffs où sa taille et son envergure étaient des atouts majeurs, Kevin Durant n’était jusque-là pas un défenseur de premier plan.
Mais avec Draymond Green en permanence dans son oreille, KD a franchi un cap en défense, devenant la principale machine à contrer de la meilleure équipe dans le domaine de la ligue. Avec 8 contres par match, les Warriors sont en effet très largement premiers (les Raptors, deuxièmes, ne sont qu’à 5.9 de moyenne) dans le domaine et avec 2.1 blocks par rencontre, Kevin Durant se glisse lui sur le podium des meilleurs contreurs, au milieu des pivots et au même niveau qu’Anthony Davis…
D’autant que les contres de Kevin Durant sont très utiles, dans le sens où ils engendrent souvent un changement de possession, les Warriors récupérant donc la balle dans la foulée pour courir et mettre en place leur jeu rapide. À Golden State, l’ancien Thunder est donc placé en bout de chaîne pour repousser les adversaires et pouvoir vite relancer le jeu.
LES MENTIONS
Même s’il est moins impressionnant cette saison, Draymond Green reste l’âme de la défense des Warriors et sa capacité à changer constamment tout en restant très compliqué à bouger poste bas sont toujours essentielles pour Golden State.
Chez les Sixers, Robert Covington est dans un rôle à la Andre Roberson, se chargeant du meilleur extérieur adverse tout en devant souvent gérer le côté faible. Comme son homologue du Thunder, son rôle est souvent sous-estimé. Dans son dos, Joel Embiid change également beaucoup de choses pour la défense de Philadelphie, actuellement sixième de la ligue. Avec sa taille et son étonnante mobilité pour un joueur de sa taille, le pivot camerounais est une présence qui fait peur et qui modifie le comportement de ses adversaires.
À Boston, l’activité de la teigne Marcus Smart en sortie de banc est également décisive, tout comme la densité physique de Jaylen Brown. Et si on n’oublie pas Danny Green, toujours précieux pour une défense des Spurs qui est toujours aussi bien en place, l’arrière a manqué des matchs ces derniers temps, ce qui l’empêche d’être mentionné plus haut.